Témoignage de conversion : L'Église Visible était là depuis le début -1

Publié le par monSeigneur et monDieu

L'Église Visible était là depuis le début

« Je ne peux plus être protestante désormais »,

 

ai-je dit à brûle-pourpoint à mon mari alors que nous roulions un soir dans la voiture.

 

« Quoi ? »

 

« C'est fou. Chaque église enseigne des choses différentes. Chaque pasteur interprète la Bible selon ses croyances personnelles. Comment suppose-t-on que quelqu'un puisse déterminer qui enseigne la vérité ? »

 

« Tout ce que nous pouvons faire, c’est de choisir la dénomination qui est la plus fidèle à la Bible. »

 

« Et en agissant ainsi, nous prétendons paradoxalement nous-mêmes savoir ce que la Bible enseigne et à quels enseignements nous devons être fidèles ? Décidons-nous ainsi de ce qui est vrai ? La Bible n'est donc pas notre autorité finale – c’est nous qui la sommes. »

 

Kerry resta silencieux un instant.

 

« Bien, si tu n'es plus protestante désormais, alors qu'est-ce que tu es ? » m'a-t-il demandé.

 

Je n'ai pas su quoi répondre.

 

« Seigneur»,

 

que j'ai prié tard cette nuit-là,

 

« J'irai où tu voudras que j'aille. S'il te plaît, mène-moi simplement à la vérité.»

 

* * * * *

 

        Je n'aurais jamais imaginé un jour devenir Catholique, même lorsque je savais que je ne pourrais plus être protestante. Le catholicisme n'était tout simplement pas une option pour moi. Quand j'ai laissé le protestantisme, je n'avais aucune idée où j'irais. Je savais seulement qu'il devait y avoir autre chose d'autre quelque part. Peu importe où cette recherche me mènerait, je devais trouver la vérité. Je n'ai jamais imaginé de ce que ce pourrait être, je n'ai jamais voulu jeter un regard vers l'aboutissement de cette recherche.

 

* * * * *

 

        J'ai grandi en dehors de toute foi religieuse, je percevais Dieu comme un juge sévère plutôt que comme un Père aimant. Connaissant mon état de pécheresse, je ne pensais pas qu'Il puisse pardonner à quelqu'un comme moi. Dans le milieu des années 1980, j'ai découvert le «Trinity Broadcasting Network», réseau de télévision évangélique. Les télé-évangélistes parlaient d'un Dieu charitable et pardonnant qui  «... a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne se perde pas, mais ait la vie éternelle.» (Jean 3:16). Un soir, alors que je regardais la télé, j'ai dit la « prière de repentance » et j'ai demandé à Jésus de venir dans mon coeur comme mon Seigneur et Sauveur.

 

        J'ai commencé à me rendre dans une église pentecôtiste dont le pasteur apparaissait fréquemment sur la station «TBN». Dans un concert de musique rock'n'roll,  me balançant le corps et agitant des bras, j'ai été baptisée !  L'adoration à la façon pentecôtiste était une nouvelle expérience passionnante. Je n'avais jamais auparavant vu les gens parlant en « langues célestes » ou  ayant un «repos dans l'Esprit.» En visitant les évangéliques, j'entendais des histoires étonnantes « de signes, de merveilles et de miracles.» J'ai eu très envie de recevoir les dons de l'Esprit et je me suis présentée à chaque semaine pour la cérémonie de « l'imposition des mains », toutefois rien ne s'est produit.

 

 

        Comme le temps passait, j'ai commencé à me questionner sur certaines des croyances de mon église. Nos pasteurs nous promettaient autant la guérison physique que spirituelle si seulement nous avions assez de foi. Et semaine après semaine, j'observais comment les mêmes personnes se présentaient en avant. Personne ne s'est jamais levé d'un fauteuil roulant et aucun n'aveugle n'a retrouvé la vue. Je me suis demandé si ces pauvres gens qui aimaient le Seigneur se sentaient comme si eux-mêmes étaient à blâmer puisqu'ils n'avaient pas assez de foi pour être guéris selon l'enseignement que l'on nous donnait ? Comme je lisais la Bible, je croyais que Dieu poursuivait un objectif à travers nos souffrances et tribulations :

« Que dis-je ? Nous nous glorifions encore des tribulations, sachant bien que la tribulation produit la constance,  la constance une vertu éprouvée, la vertu éprouvée l'espérance. » Rom.5:3-4, 

 

«Enfants, et donc héritiers ; héritiers de Dieu, et cohéritiers du Christ, puisque nous souffrons avec lui pour être aussi glorifiés avec lui. » Rom 8:17;

 

« car c'est par sa faveur qu'il vous a été donné, non pas seulement de croire au Christ, mais encore de souffrir pour lui. » Phil. 1:29;

 

«Vous en tressaillez de joie, bien qu'il vous faille encore quelque temps être affligés par diverses épreuves, afin que, bien éprouvée, votre foi, plus précieuse que l'or périssable que l'on vérifie par le feu, devienne un sujet de louange, de gloire et d'honneur, lors de la Révélation de Jésus Christ.» 1 Pierre 1:6-7).

        J'ai également été profondément troublée par l'accent qui était mis sur le « parler en langues. »  L'Apôtre Paul n'avait-il pas dit ?

« mais dans l'assemblée, j'aime mieux dire cinq paroles avec mon intelligence, pour instruire aussi les autres, que dix mille en langue. » (1 Cor. 14:19)

        Quoique nos pasteurs aient fait appel à la première lettre aux Corinthiens pour soutenir les pratiques de notre église, je constatais que Paul les mettaient en garde contre les excès : « Frères, ne soyez pas des enfants pour le jugement ; des petits enfants pour la malice, soit, mais pour le jugement soyez des hommes faits. » (1 Cor. 14:20), leur disait-il.

 

        Comme le mouvement pentecôtiste devenait de plus en plus extrémiste, j'ai commencé à me distancer de celui-ci et j'ai finalement laissé l'église. Pour un temps, j'ai continué à lire la Bible, pour ensuite cesser. Comme les inquiétudes du monde prenaient le pas,  j'ai lentement abandonné la pratique de ma foi. Pendant les années suivantes, je me suis éloignée du Seigneur en résistant obstinément à sa grâce. J'ai essayé de trouver le bonheur dans les plaisirs du monde.

 

        C’'est à cette époque que j'ai rencontré mon mari. Kerry avait grandi dans l'Église luthérienne et avait même été enfant de choeur pendant sa jeunesse. Il s'était éloigné de sa foi alors qu'il était adolescent. Ensemble, nous avons vécu des existences extrêmement égocentriques très éloignées du Seigneur.

 

        Un jour, j'ai reçu une lettre d'une femme que j'avais connue des années plus tôt dans l'église pentecôtiste. Elle était devenue témoin de Jéhovah. Je savais que les témoins nient que Jésus est le Fils éternel de Dieu et enseigne qu'Il est l'Archange Michel. Tandis que je ne me souvenais plus très bien des enseignements de la foi de mon époque pentecôtiste, il y avait une chose dont j'étais absolument certaine : Jésus Christ n'est pas un être créé ; il est Dieu fait homme dans la chair humaine, la deuxième personne de la Sainte-Trinité.

 

 

        J’ai ressorti ma Bible et je l'appelai, décidée à lui démontrer par l'Écriture, la vérité sur le Christ. Cependant, cela faisait si longtemps que j'avais étudié la Bible que j'avais oublié les passages qui prouvent la Divinité du Christ. Donc, j'ai recommencé à étudier l'Écriture de nouveau et avec sérieux. Nous avons continué de discuter jusqu'à ce que sur le conseil de ses anciens, elle coupe tout contact avec moi. Je n'ai jamais reçu des nouvelles d'elle depuis.  Comme le fils prodigue, j'avais repris contact et j'éprouvais une grande envie de retourner à la maison de mon Père. J'ai prié le Seigneur de me pardonner mes années de péchés et de rébellion et j'ai redonné ma vie à Christ.

 

* * * * *

 

        Une journée, en parcourant les stations de radio, je suis tombé par hasard sur une discussion sur les témoins de Jéhovah. J'ai découvert l’émission la «Bible répond à l'homme», une émission de radio animée par Hank Hanegraaff, le président de «Christian Research Institute» (CRI)  (l'Institut de Recherches Chrétiennes). Je suis entré en contact avec le CRI pour plus d'informations sur les témoins et je suis devenue une auditrice régulière de l'émission.

 

        J'ai recommencé à aller aux assemblées d’une église Baptiste près de chez moi. Comme c'était différent ! Je pensais jusque-là que tous les chrétiens tapaient des mains, dansaient et criaient dans l'église. Pourtant, le culte de l'église Baptiste était respectueux et ordonné. Je me suis sentie plus confortable à cet endroit.

 

        Au début Kerry résista. Toutefois par la grâce de Dieu, ce ne fut pas long avant qu'il connaisse lui-même une expérience de conversion. Kerry redonna sa vie à Christ et nous avons commencé à suivre le Seigneur ensemble.

 

        Pendant les quelques mois suivants, comme il grandissait dans sa relation avec le Seigneur, Kerry  devint de plus en plus inconfortable avec son travail de responsable d'une librairie commerciale. Les livres sur le surnaturel, les magazines pour adultes et ainsi de suite offensaient sa nouvelle foi en Christ. Il a commencé à chercher un autre travail.

 

        J'écoutais un jour « la Bible répond à l'homme » à la radio alors que Hank annonça que l'Institut de recherches chrétiennes acceptait les candidatures :

 

« Pourquoi n'envoies-tu pas ta candidature au CRI ? » ai-je suggéré à Kerry plus tard.

 

        Nous n'avions aucune idée du genre de travail disponible. Un responsable était demandé pour la librairie et Kerry obtient le poste.

Fondé en 1960 par le premier docteur Walter Martin (The Kingdom of the Cults - Le Royaume des Sectes ), l'Institut de recherches chrétiennes est la plus grande organisation protestante apologétique du monde. Le CRI publie le magazine primé intitulé «The Christian Research Journal-Journal de Recherche Chrétienne» ainsi que «Bible Answer Man» (La Bible répond à l'homme), une émission qui est diffusée sur une centaine de stations aux États-Unis et au Canada. Quel honneur que Kerry devienne un membre de ce ministère. Nous pouvions à peine croire que le Seigneur nous avait bénis de cette façon.

 

        Kerry commença ainsi à travailler pour le CRI lors de l'été 1996 et nous sommes déménagés au nord de San Diego dans le Comté d'Orange. Kerry aimait son nouveau travail et est rapidement devenu un membre estimé et apprécié du personnel du CRI. En moins d'une année, il était responsable de l'entrepôt et du département d'expédition en plus de la librairie. Je suis moi-même devenue volontaire au CRI et j'ai travaillé avec lui dans l'entrepôt sur une base régulière. Nous nous sommes faits de merveilleux nouveaux amis et avons aimé travailler à côté de nos frères et soeurs en Christ.

 

        Après notre déménagement, nous nous sommes mis à la recherche d'une nouvelle église. Nous voulions trouver une dénomination différente, car nous étions troublés par « l'enlèvement secret », un enseignement très répandu dans notre église Baptiste pour lequel nous ne pouvions trouver aucun appui biblique. Nous avons été étonnés d'apprendre que cet enseignement existait depuis moins de deux cents ans et qu'il n'avait jamais rallié la majorité des chrétiens.

 

        Nous nous sommes finalement installés dans une église réformée. Pendant les deux années suivantes, nous avons étudié l'histoire de la réforme protestante, embrassant la théologie réformée de tout coeur. J'ai aimé le calvinisme - enfin je pouvais aimer le Seigneur non seulement avec mon coeur, mais également avec mon esprit : «Jésus lui dit : " Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton esprit :» Mat. 22:37. Les doctrines de Calvin sur l'élection, la prédestination et la persévérance des saints étaient particulièrement réconfortantes. J'aimais l'enseignement selon lequel tout était entre les mains souveraines de Dieu, que nous étions prédestinés dès avant la fondation du monde.

 

        Nous avons assisté à des études de la Bible et des conférences, lu de nombreux livres et écouté des centaines de bandes magnétiques sur la théologie. Nous apprenions des meilleurs théologiens que la tradition réformée pouvait offrir.

 

        Lors d'une soirée d'étude de la Bible, nous discutions de la doctrine de «Sola Scriptura» (l'Écriture est la seule autorité de la foi) lorsque le sujet de conversation porta sur le canon de l'écriture. Notre enseignant cita mon théologien préféré, R. C. Sproul, qui disait que le canon de l'Écriture Sainte est : « une collection faillible de livre infaillible»

.  

 

 

        « Quelle chose étrange à dire », ai-je pensé. « Si la collection des livres de la Bible était faillible, comment quelqu'un pouvait être certain que nous possédions des livres infaillibles ? »

 

Cela n'avait pas de sens. Cependant, j'ai relégué cette pensée loin dans mon esprit.

 

        Une autre faille ne tarda pas à apparaître dans ma forteresse réformée. Pendant une autre étude de la Bible, quelqu'un a posé une question sur la parabole des brebis et des boucs de Matthieu 25 : Comment pourrions-nous expliquer ce passage à la lumière de la doctrine de «Sola Fide» (la foi seule sauve) ? La réponse donnée était moins que satisfaisante. Comment cette parabole peut-elle être en accord avec notre théologie, me suis-je demandée ? Ce passage commença à me hanter.

 

« Quand le Fils de l'homme viendra dans sa gloire, escorté de tous les anges, alors il prendra place sur son trône de gloire. Devant lui seront rassemblées toutes les nations, et il séparera les gens les uns des autres, tout comme le berger sépare les brebis des boucs. Il placera les brebis à sa droite, et les boucs à sa gauche. Alors le Roi dira à ceux de droite : «Venez, les bénis de mon Père, recevez en héritage le Royaume qui vous a été préparé depuis la fondation du monde.  Car j'ai eu faim et vous m'avez donné à manger, j'ai eu soif et vous m'avez donné à boire, j'étais un étranger et vous m'avez accueilli,  nu et vous m'avez vêtu, malade et vous m'avez visité, prisonnier et vous êtes venus me voir. » Alors les justes lui répondront : «Seigneur, quand nous est-il arrivé de te voir affamé et de te nourrir, assoiffé et de te désaltérer,  étranger et de t'accueillir, nu et de te vêtir, malade ou prisonnier et de venir te voir ? »  Et le Roi leur fera cette réponse : « En vérité je vous le dis, dans la mesure où vous l'avez fait à l'un de ces plus petits de mes frères, c'est à moi que vous l'avez fait. » Alors il dira encore à ceux de gauche : «Allez loin de moi, maudits, dans le feu éternel qui a été préparé pour le diable et ses anges. Car j'ai eu faim et vous ne m'avez pas donné à manger, j'ai eu soif et vous ne m'avez pas donné à boire, j'étais un étranger et vous ne m'avez pas accueilli, nu et vous ne m'avez pas vêtu, malade et prisonnier et vous ne m'avez pas visité. » Alors ceux-ci lui demanderont à leur tour : « Seigneur, quand nous est-il arrivé de te voir affamé ou assoiffé, étranger ou nu, malade ou prisonnier, et de ne te point secourir ?»  Alors, il leur répondra : « En vérité je vous le dis, dans la mesure où vous ne l'avez pas fait à l'un de ces plus petits, à moi non plus vous ne l'avez pas fait. » Et ils s'en iront, ceux-ci à une peine éternelle, et les justes à une vie éternelle. » (Mat.25:31-46)

        Ce texte de la Bible constituait l'image la plus claire du jugement final de toute l'Écriture sainte et dans ce texte, le Seigneur récompensait ou condamnait les gens selon ce qu'ils avaient fait. Comme je cherchais dans l'Écriture sainte, j'ai constaté que ce passage n'était pas un texte isolé (cf. Mat. 12:36-37, 13:49; Jean 5:28-29; Rom. 2:6-8; 2 Cor. 5:10; 1 Pierre 1:17; Apo 2:23, 20:13).

 

        Comment tous ces versets pouvaient-ils être en accord avec la doctrine protestante de «Sola Fide» ? Je savais que nous sommes sauvés par le don gratuit de la grâce de Dieu; qu'il n'y a rien que nous ne puissions faire pour gagner notre salut « Car c'est bien par la grâce que vous êtes sauvés, moyennant la foi. Ce salut ne vient pas de vous, il est un don de Dieu ;  il ne vient pas des oeuvres, car nul ne doit pouvoir se glorifier.» Eph. 2:8-9. Toutefois, la simpliste formule du salut par « la foi seule » ne faisait pas honneur à l'ensemble de l'Écriture sainte. Comment pourrions-nous réconcilier la doctrine de Martin Luther sur la justification et la vertu avec l'enseignement évident de Bible ?  

« Petits enfants, que personne ne vous égare.»  a dit l'Apôtre Jean. « Celui qui pratique la justice est juste comme celui-là est juste. » 1 Jean 3:7

 

 

        Luther a dit : « Aucun péché ne peut nous séparer de Lui, même si nous devions tuer ou commettre l'adultère des milliers de fois chaque jour » (Let Your Sins Be Strong, 1521 : Laissez vos péchés être Forts, 1521). Pourtant l'Apôtre Paul avertit du contraire : « Ne savez-vous pas que les injustes n'hériteront pas du Royaume de Dieu ?  Ne vous y trompez pas ! Ni impudiques, ni idolâtres, ni adultères, ni dépravés, ni gens de mœurs infâmes,..» (1 Cor. 6 :9).

 

        Est-ce que la doctrine de «Sola Fide» n'induisait pas en erreur une quantité innombrable de personnes par un faux sentiment de sécurité ? Je me suis rappelée l'avertissement lumineux du Seigneur dans Matthieu 7:21 : « Ce n'est pas en me disant : «Seigneur, Seigneur», qu'on entrera dans le Royaume des Cieux, mais c'est en faisant la volonté de mon Père qui est dans les cieux.. »

 

Je me suis demandé si Martin Luther avait vraiment « redécouvert » l'Évangile ?

 

N'avait-il pas plutôt inventé un évangile nouveau ?

 

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Publié dans Témoignages

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