Montée vers Pâques : Carême 2015 - PAS N°7

Mercredi 25 Février


Ainsi que nous le voyons, Jésus n'ignore rien de nous et c'est pour cela que Lui Seul est à même de nous juger.

Il sait ce qu'il en est de Pierre à ce moment là et ce qu'il en sera quand il sera « converti » c.à.d. débarrassé de tout ce qui fait de lui, à cet instant précis, un présomptueux qui compte sur sa force personnelle (Luc 22.33). 

Jésus est obligé de lui montrer la vanité de son propos :
Il lui dit : « Pierre, je te le dis, le coq ne chantera pas aujourd'hui que tu n'aies nié trois fois de me connaître. » (Luc 22. 34) 

Afin que Pierre soit en mesure « d'affermir ses frères », il fallait qu'il comprenne la nécessité de ne pas compter sur ses propres forces (se « convertir », c'est-à-dire s'en détourner), mais de s'appuyer uniquement sur le Seigneur. 

Nous connaissons le résultat de la présomption de Pierre, et l'accomplissement de la parole de Jésus concernant son reniement.

Mais Jésus savait aussi qu'après cette chute, Pierre se « convertirait », se détournerait de cette illusion de solidité qui l'habitait, et renoncerait à cette fausse confiance en soi, humaine et charnelle. Quand plus tard, Jésus va lui faire passer un « examen », nous découvrirons un tout autre Pierre (Jn. 21.15-17). En effet, Jésus à trois reprises lui demandera : « Simon, fils de Jonas, m'aimes-tu plus que ne m'aiment ceux-ci ? ... Pierre fut attristé de ce qu'Il lui avait dit pour la troisième fois : M'aimes-tu ? Et il lui répondit : Seigneur, tu sais toutes choses, tu sais que je t'aime. Jésus lui dit : Pais mes brebis.» 

Pierre, désormais « converti », peut paître les agneaux et les brebis du Seigneur.

Mais la conversion peut aussi désigner le retour aux valeurs originelles d'un engagement antérieur, donc sans changer de religion. La conversion religieuse est souvent favorisée et soutenue par des frères, et parfois encouragée. Une conversion religieuse est toujours « œuvre de Dieu », même si des interventions humaines restent possibles.

Le Carême, avons-nous précisé auparavant, est un temps de conversion. Maintenant que nous avons défini en quoi consiste la conversion, nous allons poursuivre notre propos et voir les moyens que nous allons mettre en oeuvre dans notre effort de Carême.

Le centre de notre effort de carême doit être le divin.

Il repose sur la prière, la pénitence et le partage.

La pénitence n’est pas une fin en soi, mais la recherche d’une plus grande disponibilité intérieure.
Cette préparation peut prendre des formes très diverses, personnelles ou communautaires. 
Prions. Aimons. Jeûnons. Par ces trois pratiques, nous disons à Dieu : « je veux vivre avec toi, je veux vivre de toi, par toi, en toi …, de ta Parole et de ton Pain … ». 

Le chemin principal est la prière, la lectio divina. Il n'est en effet pas possible de prétendre se tourner vers Dieu sans l’écouter, se mettre à son écoute et se laisser transformer par sa Parole.

C’est, bien sûr, l’amour miséricordieux de Dieu qui est au commencement de tout, mais cet amour, c’est la Parole qui nous le révèle ; l’Alliance pascale, c’est la Parole qui nous l’annonce ; l’infidélité, c’est la Parole qui la dénonce ; la réconciliation, c’est la Parole jointe au geste sacramentel qui la réalise.

La Parole de Dieu
« Au commencement était le Verbe. » (Jean 1, 1) Au commencement est la Parole. Nous pourrions voir le rôle de la parole du prophète Nathan dans la conversion du roi David (2 Samuel 12). 
Nous voyons également le rôle de la parole de Pierre dans les premières conversions de la Pentecôte. Il en est, il en sera toujours ainsi dans l’Église.
L’expérience humaine peut faire prendre conscience qu’il y a un Dieu créateur, mais c’est la parole de Dieu qui nous révèle qui est le Dieu de Jésus Christ et ce qu’Il a fait et fait encore pour la réconciliation des hommes avec Lui.
De même, l’expérience humaine nous apprend le mal, mais pas le péché. C’est la parole de Dieu qui nous révèle le péché comme rupture d’Alliance, comme défiguration de l’image de l’homme tel que Dieu le veut, et comme atteinte et offense à Dieu. 
L’expérience humaine peut nous faire saisir la nécessité de la réconciliation et de la paix, mais c’est la parole de Dieu qui nous révèle que, s’il y a réconciliation, c’est que nous sommes pécheurs et que nous avons besoin d’être pardonnés. 

Prier, mieux prier, tous nous l’avons décidé et en étions conscients de cette nécessité avant même ce début du carême. Où en sommes-nous en ce 7ième PAS

Écoutons ce que le saint Curé d’Ars a à dire sur ce sujet : 
« La prière est une rosée embaumée, mais il faut prier avec un cœur pur pour sentir cette rosée. Dieu n’a pas besoin de nous, s’il nous commande de prier, c’est qu’Il veut notre bonheur et que notre bonheur ne peut se trouver que là. Lorsqu’Il nous vois venir, Il penche son cœur bien bas vers sa petite créature, comme un père qui s’incline pour écouter son petit enfant qui lui parle.» 

Avoir un coeur pur dit le saint Curé. 

Cela implique que nous devons préparer notre confession pascale. Et voici ce qu'en dit le saint Curé d’Ars : « Quand on va se confesser, il faut comprendre ce que l’on fait. On peut dire qu’on va déclouer Notre Seigneur.» 
Comme une belle colombe blanche, qui sort du milieu des eaux et vient secouer ses ailes sur la terre, l’Esprit Saint sort de l’océan infini des perfections divines et vient battre des ailes sur les âmes pures pour distiller en elles le baume de l’amour.»  [1] 

Le cœur pur en effet se tourne vers le Seigneur qu'il veut aimer par dessus tout et rempli de cet amour, il est en mesure d'aimer son prochain, non de cet amour émotionnel, source souvent d'illusions, de désillusions ...,  mais de l'amour agape.
Cependant la confession de nos fautes sans réelle contrition ne nous sert pas à grand chose.

Mais qu'est-ce que la contrition ? 
 

Nous aborderons cela la fois suivante.
Il en bon de partir en quête d'un abri pour la nuit !

[1] LE SAINT CURÉ D'ARS ET LE SACREMENT DE PÉNITENCE

Au moment de poster, on dirait qu'il y a à chaque fois un obstacle, mais notre marche se poursuivra ...