Montée vers Pâques : Carême 2015 - PAS 22, 23

Publié le par monSeigneur et monDieu

Montée vers Pâques : Carême 2015 - PAS 22, 23

14, 15 Mars 2015

 

Nous avions vu la dernière fois ce qu'il en était de la «sola fides»

Alors le Salut peut il s'obtenir que par les œuvres ?

b)  «Vous voyez que l’homme est justifié par les œuvres, et non par la foi seulement » (Jc 2:24)

En opposition aux œuvres de la foi, l’Ecriture parle des œuvres de la loi :  «... et cependant, sachant que l'homme n'est pas justifié par la pratique de la Loi, mais seulement par la foi en Jésus Christ, nous avons cru, nous aussi, au Christ Jésus, afin d'obtenir la justification par la foi au Christ et non par la pratique de la Loi, puisque par la pratique de la Loi personne ne sera justifié.»(Ga 2:16) ou des œuvres mortes : «C'est pourquoi, laissant l'enseignement élémentaire sur le Christ, élevons-nous à l'enseignement parfait, sans revenir sur les articles fondamentaux du repentir des œuvres mortes et de la foi en Dieu,»(Hé 6:1); et « combien plus le sang du Christ, qui par un Esprit éternel s'est offert lui-même sans tache à Dieu, purifiera-t-il notre conscience des œuvres mortes pour que nous rendions un culte au Dieu vivant.»(Hé 9:14). Ce sont les œuvres de celui qui ne croit pas. 

Ainsii deux personnes peuvent accomplir des œuvres identiques sans que pour autant que toutes deux soient sauvées. 
Dans Jacques 2:24 nous constatons que la foi d’Abraham a produit des œuvres concrètes : le patriarche a obéi à Dieu en quittant sa patrie (Gn 12:1-6) et en étant prêt à offrir son fils Isaac en sacrifice (Jc 2:21). De même, les œuvres de Rahab (Jc 2:25), à savoir l’hébergement clandestin des espions israélites, étaient une conséquence de sa foi en Dieu (Jos 2:11). Il est donc clair que la foi authentique est indissociable des œuvres. 
«De même qu’un corps sans âme est mort, ainsi la foi sans les œuvres est morte» (Jc 2:26). 

Aussi, les versets mentionnés en a) et b) ne sont donc pas contradictoires; ce sont deux affirmations complémentaires, ainsi que les théologiens Protestants finissent par l'admettre, mais en faisant comme si tel avait toujours été le cas. Or si on se réfère aux autres dénominations chrétiennes qui se sont constituées à partir de leur Réforme de laquelle elles ont d'ailleurs tenu à s'en distinguer, d'où un schisme permanent ... faisant saigner les plaies et déchirant le Cœur de notre seigneur ... elles font souvent référence au salut par la foi seule. 

Il n’y a donc pas de foi chrétienne sans volonté affirmée de conversion. Ni de crédibilité chrétienne sans volonté affirmée de conformer les actes aux paroles. L’imitation du Christ est, sur ce point, incontournable : « C’est un exemple que je vous ai donné. Ce que j’ai fait pour vous, faites-le vous aussi. » (Jean 13,15).

http://trinite-sainte-et-mariemamere.over-blog.com/2015/03/montee-vers-paques-careme-2015-pas-n-15.html
Le récit précédent (Parabole de Lazare et du mauvais riche) est fait pour aboutir à cette conclusion : choisir le chemin de la conversion nous amène à être plus heureux, plus vivants. Le mal comporte en lui-même son propre châtiment. Ce qui advient  du mauvais riche le montre très bien.

***En fait, si nous regardons profondément cette parabole, nous voyons que la mort dévoile au grand jour ce qui, déjà, jour après jour pendant toute notre vie s'est construit au fond de notre cœur. Car la vie éternelle, ce n'est pas seulement après. C'est dès maintenant que la vie éternelle commence. Simplement elle est commencée de manière secrète, silencieuse, invisible, au plus profond de notre être. Et la mort ne sera que le moment où se révèle le secret des cœurs où apparaît cette vie éternelle telle qu'elle s'est construite, telle que nous l'avons édifiée au fond de nous-mêmes.

Si le riche de la parabole se trouve séparé d'Abraham et du pauvre Lazare par un abîme infranchissable, ce n'est pas parce que Dieu veut ainsi le punir, le rejeter de la communion avec Abraham et avec les justes. Non, ce n'est que parce c'est lui-même qui est l'auteur de cet abîme. 

Cet abîme ne commence pas à sa mort. Il existait déjà auparavant, puisque cet abîme spirituel existait bel et bien entre cet homme vivant dans l'opulence, la richesse, dans tous les plaisirs du monde et ce pauvre qui gisait, à sa porte, qu'il ne voyait même pas. Ses chiens s'étaient rendus compte que ce pauvre était là, lui pas. Entre ce riche et ses semblables, il y avait déjà, l'abîme de l'indifférence, de l'égoïsme, du manque d'attention et d'amour. Et c'est cette absence d'amour dont le riche se contentait fort bien durant sa vie terrestre, sans que cela ne lui cause aucune gène, parce que sans doute, à ce moment-là, aveuglé par l'euphorie de sa vie d'alors et des jouissances qu'elle lui procurait, ainsi que nous le faisons nous-même trop souvent quand tout baigne pour nous. C'est cette absence d'amour qui, au moment de la mort, prend toute son ampleur et révèle toute sa vérité, toute sa profondeur. Vérité qui à cet instant lui saute aux yeux et lui font prendre conscience que tous les plaisirs et les jouissances dont il profitait de son vivant terrestre ne sont rien aux côtés de ce défaut d'amour qui crée autour de lui ce vide immense qui le sépare d'Abraham et de Lazare, c.à.d. de la communion de ses frères et qui se révèle alors, à lui, comme la damnation. 

La damnation n'est pas une punition que Dieu. C'est le constat que, dans notre cœur, la capacité d'aimer n'existe plus et qu'il nous est impossible d'aimer, car ce vide que nous avons, toute notre vie durant, créé autour de nous, est maintenant infranchissable. Il n'est plus possible d'aller à la rencontre de l'autre et donc de rencontrer Dieu. Dieu et nos frères ne font qu'un, comme nous le disait la parabole du jugement final. Où, le message y est clair : au jour du Jugement il nous sera demandé compte d'une seule chose : de notre amour les uns pour les autres. 

Il n'y a aucune ambiguïté dans les paroles du Christ, ni non plus dans celles de l'Apôtre : « si je n'ai pas l'amour, je ne suis rien ... donnerais-je mon corps aux flammes, si je n'ai pas l'amour, cela ne me sert de rien. » (1 Co 13, 2-3).

 

Publié dans 40 jours--->Pâque

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