Le "testament” du cardinal George Pell : grave mise en garde au sujet du synode sur la synodalité Par Jeanne Smits - 1er Fevrier 2023

Publié le par monSeigneur et monDieu

Le hasard a voulu qu’un texte du cardinal George Pell, évidemment rédigé peu avant son décès inattendu le 10 janvier dernier et confié au journal britannique The Spectator, soit publié moins de 24 heures après sa mort. Le cardinal australien y dénonçait les graves dérives que laisse entrevoir le document préparatoire du synode sur la synodalité qui s’ouvrira en octobre de cette année, qui, disait-il, tourne au « cauchemar toxique ».

 

Je vous propose ci-dessous ma traduction intégrale de ce texte dont l’original est disponible ici en anglais avec en complément un commentaire du journaliste Damian Thompson  sur ce synode qui s’annonce « truqué », notamment par la marginalisation des évêques dénoncée par le cardinal Pell. – J.S.

 

Le Synode catholique des évêques travaille actuellement à la réalisation de ce qu’il considère comme la synodalité « rêvée par Dieu ». Hélas, ce rêve divin s’est transformé en cauchemar toxique malgré les bonnes intentions affichées des évêques.

Ceux-ci ont rédigé une brochure de 45 pages rendant compte des discussions de la première étape « d'écoute et de discernement » organisée dans de nombreuses régions du monde ; c'est l'un des documents les plus incohérents jamais diffusés par Rome.

Certes, nous rendons grâce à Dieu de ce que le nombre de catholiques augmente dans le monde, en particulier en Afrique et en Asie, mais le tableau est radicalement différent en Amérique latine où l'Eglise subit des pertes au profit des protestants ainsi que des laïcistes.

Sans la moindre ironie, le document s’intitule « Elargis l'espace de ta tente ». Son objectif est d’accueillir, non pas les nouveaux baptisés – ceux qui ont répondu à l'appel à la repentance et à la foi – mais toute personne suffisamment intéressée pour écouter. Les participants sont invités à se montrer accueillants et radicalement inclusifs : « Personne n’est exclu ! »

Le document n’exhorte personne, pas même les participants catholiques, à faire de toutes les nations des disciples (Matthieu 28, 16-20), et encore moins à prêcher le Sauveur à temps et à contretemps (2 Timothée 4, 2).

La première tâche de chacun, et surtout celle des enseignants, est d’écouter dans l'Esprit. A en croire cette récente mise à jour de la bonne nouvelle, la « synodalité » en tant que mode d’existence de l’Église ne doit pas être définie, mais simplement vécue. Elle gravite autour de cinq tensions créatives, en partant de l’inclusion radicale pour aller vers la mission dans un style participatif, en pratiquant la « coresponsabilité avec les croyants d’autres religions et les personnes de bonne volonté ». On reconnaît les difficultés, comme la guerre, le génocide ou le fossé entre le clergé et les laïcs, mais toutes peuvent être supportées, selon les évêques, grâce à une spiritualité vivante.

La représentation de l’Église comme une tente en expansion avec le Seigneur en son centre vient d’Isaïe, et son but est de souligner que cette tente en expansion est un lieu où les gens sont entendus plutôt que jugés ou exclus.

Ainsi, nous lisons que le peuple de Dieu a besoin de nouvelles stratégies ; non pas de querelles et d’affrontements, mais d’un dialogue dans lequel la distinction entre croyants et incroyants est écartée. Le peuple de Dieu, insiste le document, doit en réalité écouter le cri des pauvres et de la terre.

En raison des divergences d’opinion au sujet de l'avortement, la contraception, l'ordination des femmes à la prêtrise et l'activité homosexuelle, d’aucuns ont pensé qu’aucune position définitive ne saurait être établie ou proposée à leur sujet. Il en va de même pour la polygamie, le divorce et le remariage.

Cependant, le document est très clair quant au problème particulier de la position inférieure des femmes et des dangers du cléricalisme, même si la contribution positive de nombreux prêtres est soulignée.

Comment comprendre ce pot-pourri, ce déferlement de bienveillance New Age ? Il ne constitue pas un résumé de la foi catholique ou de l'enseignement du Nouveau Testament. Il est incomplet, il se montre, à bien des égards importants, hostile à la tradition apostolique et ne reconnaît nulle part le Nouveau Testament comme la Parole de Dieu, comme constituant la norme pour tout enseignement en matière de foi et de morale. L’Ancien Testament est ignoré, le patriarcat rejeté et la loi mosaïque, y compris les Dix commandements, n’est pas citée.

Voir la suite sur le blog de Jeanne Smits

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