Mémoires d'un Anti-Apôtre : E.S. 1025 - MARIE CARRÉ - N6
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CHAPITRE XIV
OÙ IL EST DÉMONTRÉ COMMENT UNE ÉGLISE UNIVERSELLE
DEVRAIT CHANTER LA GLOIRE DE L’HOMME
À cette époque, je fis preuve d’une grande énergie pour détruire le culte marial. J’insistai beaucoup sur la peine que les catholiques et les orthodoxes font aux protestants en perpétuant leurs multiples dévotions à la Vierge Marie.
Je fis remarquer combien les chers frères séparés étaient plus logiques et plus sages. Cette créature humaine dont nous ne savons presque rien devient, chez nous, en quelque sorte, plus puissante que Dieu (ou, à tout le moins, plus gentille).
Avant de procéder à l’étude approfondie du sacrement d’Eucharistie, j’envoyai mon travail à l’étudiant ainsi qu’aux cheveux noirs.
L’étudiant fut tellement enthousiasmé qu’il me contacta un jour à l’Université pour me remettre une série d’articles. En rougissant, il souhaitait mon appui pour être publié dans une bonne revue. En principe, nous n’aurions pas dû nous parler en public, mais je pensais qu’en raison de la guerre, je pouvais prendre des initiatives. Discuter ouvertement avec l’étudiant, échanger des documents ne présentait aucun danger. J’étais d’autant plus à mon aise que, dès que je fus autorisé à suivre deux cours à l’Université, j’achetai une moto, ce qui m’évitait l’offre d’être raccompagné par l’un ou par l’autre.
Les articles de l’étudiant étaient tout simplement remarquables. J’aurais même pu en être jaloux, car moi, je ne suis pas un écrivain. Mais je vis tout de suite quelle précieuse influence auraient ces articles si excellemment tournés. Nous allions vers une collaboration idéale ; moi, je fournissais les idées, présentées froidement dans toute leur rigueur, et l’étudiant choisissait les plus remarquables ou du moins celles qui lui inspiraient des articles astucieux. Sentir mes idées germer pour épanouir des fleurs littéraires excitait mon génie car, dans ce tandem, le génie c’était moi, l’étudiant n’était que le talent.
Je trouvai facilement une revue qui, moyennant finances, accepta de publier régulièrement les articles inspirés par moi. Je les fis passer dans tous les pays non encore en guerre, afin qu’ils fussent traduits et répandus. Mais je dois avouer qu’ils n’eurent de véritable succès qu’après la guerre.
Ayant bien plus confiance dans l’étudiant que dans le professeur imposé par mes chefs, je pris une deuxième boîte postale dont je lui donnai la clef. Comme en plus, il était convenablement payé, il me prit pour un dieu et se serait fait tuer pour moi.
Comme les cheveux noirs ne répondaient pas, je lui envoyai régulièrement les articles de l’étudiant en précisant, dans une petite lettre affectueuse, qu’ils étaient le reflet de ma pensée.
Les cheveux noirs furent sensibles au talent de l’étudiant et m’écrivirent pour me dire que ces articles étaient beaucoup plus sympathiques que mon travail si brutal. Je ris sous cape, les articles ne disaient absolument rien d’autre que ce que j’avais si brutalement (!) énoncé. Cela me confirma dans l’idée que le talent littéraire permet de faire avaler des projets tout neufs comme s’ils étaient enrobés de chocolat.
Pendant toutes ces longues semaines, les cheveux noirs ne m’invitèrent pas à revenir dans l’atelier. Je rageais, quand un jour je croisai celle que je considérais comme étant mienne, dans les couloirs de l’Université. Elle avait décidé de suivre des cours d’art ancien. Elle s’arrêta pour me dire qu’elle préparait une réponse à mon projet de nouveau catéchisme, en espérant pouvoir en discuter tout gentiment avec moi. Discuter, discuter Je n’avais pas l’habitude de rencontrer le moindre obstacle sur les chemins où je lançais mes idées... Mais je lui répondis que le plaisir de la revoir me tenait trop fortement pour que je n’accepte pas son désir de discussion. Cependant, je me promis de lui dire qu’une femme vraiment amoureuse adopte, sans même s’en rendre compte, toutes les opinions de l’homme que son cœur a choisi.
Ce jour-là, je lui dis seulement que je travaillais au sacrement d’Eucharistie, afin de compléter le nouveau Catéchisme que je lui avais envoyé. Elle eut un soupir, puis des larmes dans les yeux, enfin se sauva sans rien me répondre.
Je voulus inscrire, en tête de ce travail si passionnant, la véritable définition de l’Eucharistie, je veux dire celle qui est tenue pour seule véritable par les catholiques (bien entendu, les protestants en ont plusieurs autres). A la question qu’est-ce que l’Eucharistie ? tout enfant catholique doit donc répondre : « L’Eucharistie est un sacrement qui contient réellement et substantiellement le Corps, le Sang, l’Âme et la Divinité de Jésus-Christ, sous les apparences du pain et du vin ». Rien que cela !!!
Alors, là, il s’agit de travailler sérieusement. Non pas que cette croyance ne puisse être combattue, mais il faut être prudent et ne pas attaquer de front.
Cette soi-disant « présence réelle du Christ sous les apparences du pain et du vin » doit être attaquée par des moyens détournés. Si on l’attaque de face, ils se révolteront. Rien ne serait plus dangereux, car il est bien connu que la persécution exalte la foi. Il faut donc passer sous silence l’expression « présence réelle » et mettre en lumière tout ce qui peut détruire ou affadir cette conviction.
Il est donc de première nécessité de réformer complètement les paroles de la Messe et même il sera bon de supprimer l’usage du mot lui-même et de le remplacer soit par celui de « Cène » ou celui d’« Eucharistie » (par exemple).
La rénovation de la messe doit minimiser l’importance de ce qu’ils appellent la consécration et doit donner à la communion une apparence beaucoup plus banale.
Il y a là un travail de longue haleine qui ne doit négliger aucun détail. Ainsi, pour commencer, il faut remarquer que le prêtre sacrificateur tourne le dos au public et semble parler directement à un Dieu invisible, un Dieu cependant représenté par le grand crucifix qu’il a en face de lui.
Ce prêtre est donc à la fois le choisi de Dieu et le représentant de la foule qui le regarde.
Il donne une impression de puissance, mais aussi de séparation. Il sera bon de faire sentir que les paroissiens se sentent un peu perdus, un peu isolés, un peu abandonnés et qu’ils seraient tout heureux si le prêtre voulait bien se rapprocher d’eux. Quand cette idée aura fait son chemin, nous offrirons la possibilité d’abandonner l’autel surélevé et de le remplacer par une petite table absolument nue où le prêtre se tiendra face au peuple. En plus, la partie du culte qui concerne proprement l’Eucharistie et qui nécessite donc cette table, sera écourtée au maximum et la partie enseignement de la Parole de Dieu sensiblement allongée. Il est bien connu que les catholiques sont d’une ignorance révoltante en ce qui concerne la Bible ; aussi cette modification de la conduite de la Messe leur paraîtra-t-elle légitime. Je ne dis pas qu’ils seront heureux d’entendre de longs extraits de la Bible, car bien souvent ils n’y comprendront rien, mais il n’est pas nécessaire qu’ils comprennent, du moins tant que des prêtres vraiment socialistes n’auront pas été formés.
Chaque texte composant l’Ordinaire de la Messe sera soigneusement comparé avec les textes en usage chez les Anglicans et les Luthériens, afin de promouvoir soit un texte unique, soit de préférence des variantes susceptibles d’être reçues par ces trois religions.
Qui ne voit l’immense avantage qu’il y a dans ce procédé qui donnera aux mêmes mots des significations très opposées ? L’unité des esprits se fera ainsi dans l’ambiguïté, car elle ne peut de toute façon se faire autrement. Il n’y a pas d’autre alternative : conversion ou ambiguïté. Je choisis ce biais qui me permet d’atteindre la « présence réelle ». Quand les catholiques verront des protestants venir communier à leurs messes, sans s’être convertis, ils n’auront plus la moindre confiance dans leur antique « présence réelle ». On leur expliquera que cette Présence n’existe qu’autant qu’elle est crue. Ainsi ils se sentiront les créateurs de toute leur religion et les plus intelligents sauront en tirer les conséquences qui s’imposent.
Pour atténuer encore la notion de « présence réelle » du Christ, il faudra renoncer à tout décorum. Plus de riches vêtements brodés, plus de musique dite sacrée, notamment plus de chant grégorien, mais une musique à inventer dans le style du jazz ; plus de signes de croix, ni de génuflexions, des attitudes dignes et sévères. En plus, il faudra que les fidèles se déshabituent de se mettre à genoux et cela sera même absolument défendu pour la Communion. Rapidement, il faudra donner l’hostie dans la main, afin que toute notion de sacré soit effacée. Il ne sera pas mauvais de permettre à certains (à désigner d’avance) de communier sous les deux espèces, comme les prêtres... car ceux qui ne recevront pas le vin seront terriblement jaloux et donc tentés de tout envoyer promener (ce qu’il faut espérer).
En plus, il sera fortement recommandé de ne plus dire la Messe en semaine, le monde moderne n’ayant pas de temps à perdre.
Une autre excellente méthode sera la Messe dite à domicile, en famille, juste avant ou après le repas pris en commun. A cet effet, les pères et mères de famille pourront recevoir le sacrement d’Ordre. Qui ne voit l’avantage de cette méthode qui supprime la nécessité de lieux du culte si onéreux.
Afin de désacraliser le culte, le prêtre sera invité à dire toute la Messe en langue vulgaire et surtout à réciter les paroles de la consécration comme un récit, ce qu’elles sont en réalité. Il ne devra surtout pas prononcer les mots : « Ceci est mon Corps, ceci est mon Sang » comme s’il prenait réellement la place du Christ qui les prononça. Que chacun sente bien qu’il s’agit là d’un récit.
A plus forte raison, il ne sera jamais question de Sacrifice, c’est-à-dire de la Messe Sacrifice non sanglant, renouvelé de la Croix. Aucun protestant n’accepte cette formule.
Que la Messe soit uniquement un repas communautaire pour le plus grand bien de la fraternité humaine.
Du reste, quand l’Église universelle sera établie, la Messe n’aura plus de raison d’être que dans les familles, je veux dire chez les plus exaltés. Il faut compter avec cette catégorie de gens. Mais, justement, en restant chez eux, ils seront inoffensifs.
Les prières de l’Ordinaire de la Messe seront donc simplifiées au maximum et rapidement sera donnée l’autorisation de ne dire que trois prières, soit : l’offertoire, la consécration et la communion.
Quand nous aurons réussi à présenter différents textes simplifiés et humanisés, il sera bon de remettre en mémoire, pour l’édification des générations futures, ce que furent certaines prières de la Messe dite de saint Pie V qui contribuèrent à maintenir les foules dans un obscurantisme médiéval.
Ainsi l’offertoire est un modèle du genre ; il dit : « Recevez, ô Père Saint, Dieu éternel et Tout-Puissant, cette Hostie sans tache que je vous offre, moi, votre indigne serviteur, à vous qui êtes mon Dieu vivant et vrai, pour mes innombrables péchés, offenses et négligences ; pour tous les assistants et pour tous les chrétiens vivants et morts, afin qu’elle profite à mon salut et au leur pour la vie éternelle ».
Qui dit mieux ?
Je propose que tous les monastères travaillent à la fabrication de plusieurs offertoires, ainsi que des autres prières de la Messe. Et, puisqu’il s’agit d’offrir du pain, il me paraîtrait judicieux de dire tout simplement : « Nous apportons ici ce pain, fabriqué de main d’homme et qui doit servir à la nourriture des hommes ».
De toute façon, les mots qui tendent à présenter cette cérémonie comme sacrée doivent être supprimés. Je ne donnerai qu’un exemple : Dans l’ancienne Messe, on a toujours dit : « Jésus prit du pain dans Ses mains saintes et vénérables »... Le mot « saintes » devant disparaître de notre vocabulaire, on ne parlera pas des mains saintes et vénérables, on dira : « prit du pain, le bénit », etc. Cela est un bon exemple de l’esprit dans lequel ce travail doit se poursuivre. Pour ma part, je n’ai pas le temps pour le moment, mais je donnerai aussi une ou plusieurs messes de mon cru. Cependant, c’est surtout un travail de moine.
Bien entendu, quand la Messe ne comportera plus que trois prières obligatoires, il sera toujours permis d’y ajouter : psaumes, cantiques, lectures et sermons... cela au goût de chacun.
Comme cette Messe ne gardera plus que sa fonction de repas, il serait très important que la table fût assez grande pour accueillir douze personnes. J’ai toujours trouvé ridicule ces gens qui, pour manger, sont obligés de se déranger et de se bousculer (car il ne faut pas nier qu’à la table de communion, c’est la bousculade). C’est de leur faute, pourquoi appellent-ils « table » une simple barrière ?... Donc, je verrais chaque église remplie de tables destinées à douze personnes. Certains pensent qu’à la Cène ils étaient treize, mais comme tout le monde a peur de ce chiffre, nous adopterons la formule qui veut que Judas fût parti avant la fraction du pain.
Cela marque la nécessité de fabriquer un beaucoup plus grand nombre de prêtres. C’est facile. Il suffira d’exiger une certaine bonne volonté, une certaine bonne conduite et pas d’études interminables ; ni de célibat, bien entendu. Cependant, ceux qui voudront bénéficier de la force qu’apporte la continence seront moines ou ermites et ceux qui voudront étudier seront théologiens. Il y aura donc plusieurs espèces de prêtres. Le plus courant sera l’homme marié qui dira la messe chez lui à chaque repas.
Comme la Messe ne sera plus que la Cène, elle ne sera plus un acte d’adoration, mais un acte de fraternisation. Elle ne remerciera plus pour des bienfaits illusoires, elle n’offrira plus un pardon qu’elle est bien incapable de donner, elle ne demandera rien au mystère de l’inconnu, mais tout à l’homme.
L’Église universelle seras donc enfin entièrement à la gloire de l’homme, elle exalterait sa grandeur, sa force, sa virilité. Elle encenserait ses droits et chanterait ses victoires.
CHAPITRE XV
OÙ LES CHEVEUX NOIRS ÉCRIVENT UNE LETTRE DIGNE D’UN OBSCURANTISME À LA FOIS MÉDIÉVAL ET ROMANTIQUE
Quand j’eus terminé mes travaux sur ce premier catéchisme, je reçus une longue lettre des cheveux noirs. Une lettre stupéfiante, elle disait ceci :
Darling,
Je vous remercie de la confiance que vous me témoignez et qui m’incite à vous ouvrir mon cœur tout grand. Que dit-il ce cœur ?... qu’il vous aime... et vous le savez... vous ne le savez que trop.
Il me semble que votre cœur désire me voir partager toutes vos idées, mais moi je n’ai pas cette prétention, je veux seulement vous crier : casse-cou. Lisez, lisez, je vous prie, ne vous fâchez pas avant d’avoir tout lu, avant d’avoir médité... Bien sûr, vous pensez avoir raison aussi fortement que moi, mais je vous dis : relisez l’Histoire, l’Église est immortelle, vous perdez votre temps, vous perdez vos forces. On ne lutte pas contre Dieu.
Si vous vouliez seulement méditer ceci : ce n’est pas parce que vous ne croyez pas en Dieu qu’Il n’existe pas. Cela devrait vous être facile, car vous le pensez bien en sens contraire. Vous vous imaginez que Dieu ne peut pas exister du simple fait que je crois en Lui. Il est vrai que croire ou ne pas croire n’a en définitive aucune puissance. Mais, mon chéri, tout ce qui vit autour de vous vous crie la présence de Dieu.
Avez-vous fabriqué la graine, avez-vous fabriqué les lois ? Existe-t-il un seul brin d’herbe qui soit votre œuvre et donc votre propriété ? Votre personne même ne vous appartient pas... vous n’avez pas demandé à vivre et ne possédez rien que vous n’ayez reçu.
Même si vous réussissiez à créer cette bizarre Église sans Dieu, vous n’auriez pas gagné, car Dieu ne serait pas diminué. En aucune façon, vous ne pouvez Le diminuer, ni bien entendu Le tuer. Je pleure de vous voir engagé dans cette guerre puérile. Ce Dieu que vous voulez effacer est partout, Maître de tout. Par Lui seul, vous vivez ; par Lui seul, vous continuez de vivre.
Vous arriverez peut-être à ébranler Son Église, cela s’est vu plusieurs fois depuis 2000 ans... mais toujours elle s’est relevée plus belle et plus forte. L’Église de Jésus-Christ, darling, a les promesses de la Vie éternelle, elle sait et vous le crie par ma bouche que la Trinité Sainte ne l’abandonnera jamais et que toutes les attaques qu’elle pourra subir ne sont que des épreuves qui doivent permettre de purifier la foi. Beaucoup d’âmes, mon chéri, cèderont peut-être à la tentation d’entrer dans une Église toute humaine et qui brassera toutes les croyances jusqu’à les rendre méconnaissables, mais l’Église catholique restera debout. Si vous la persécutez, elle se cachera, mais son âme restera toujours debout.
Car la marque de cette Église est la soumission à une Révélation venue du Ciel. Son domaine particulier est différent de celui auquel vous avez été accoutumé. Son domaine est surnaturel et saint, peu lui importe que nous soyons intelligents ou pas. Vous, mon pauvre chéri, vous êtes trop intelligent.
En plus, vous avez subi un choc dans votre enfance, je ne vous demande pas lequel. N’avez-vous pas atteint l’âge où vous pouvez regarder le passé d’une âme sereine ? Il me semble qu’inconsciemment vous cherchez à vous venger. Est-ce une attitude noble ? ...
Vous avez été un jeune garçon très pieux jusqu’à quatorze ans, m’avez-vous dit, alors, tout ce que ma lettre vous demande de méditer, vous le connaissez. Si encore vous étiez né dans l’athéisme, je comprendrais que vous ne puissiez pas saisir que le domaine de la foi est d’une autre essence... Je crains que votre haine de Dieu et de Son Église ne soit la preuve que vous n’êtes pas un révolté tout court, mais un révolté croyant. On dit que ce sont les plus acharnés.
Mais je vous plains de tout mon cœur, car vous avez perdu d’avance et je n’ai pas peur, pas peur du tout. Vous pourriez peut-être gagner un certain nombre d’âmes à vos doctrines perverses, peut-être même une partie du clergé (encore que je ne puisse y croire) mais jamais vous ne gagnerez toutes les âmes, bien au contraire, vous fortifierez les saints. Mais oui, mon pauvre ami très cher, en attaquant l’Église de Dieu, vous n’êtes qu’un jouet dans les mains du Tout-Puissant.. Vous vous croyez fort, vous ne l’êtes que dans la mesure où Dieu le permet. Craignez le jour où le Seigneur dira : « Cela suffit, j’ai entendu les prières de ceux qui souffrent et j’ai décidé de les réconforter en détruisant mes ennemis »... L’ennemi de Dieu risque de l’être pour toute l’éternité, à son grand désespoir, mais il sera trop tard.
Vous agissez comme si la Sainte Église n’avait pas plus de force qu’une institution humaine, mais nous, nous tenons dans nos mains de quoi renverser toutes les montagnes de l’univers. Même en nous tuant, vous ne détruirez pas les forces qui sont notre apanage.
Quand vous êtes près de moi, quand vous êtes loin de moi, le Christ est entre nous deux, je Lui parle, Il vous regarde, oh comme Il vous regarde ! Comment pourrait-il en être autrement, je Lui parle de vous jusque dans mes rêves.
Vous vous croyez libre, vous vous croyez fort. Quelle erreur est la vôtre ! Même si je devais mourir aujourd’hui, soyez bien certain que je continuerais à lutter contre votre liberté, du moins contre l’usage que vous en faites... et j’opposerais à la force que vous pensez représenter la force même de Dieu.
Ne souriez pas, mon grand chéri, non, ne souriez pas, rappelez-vous plutôt votre enfance... vous verrez que vous la connaissez très bien, cette force invisible mais combien redoutable... et aussi combien aimable...
Mon cœur et mon âme sont les détenteurs de forces inépuisables et indestructibles, pensez-y calmement, éloignez de votre esprit tout ce que la passion qui vous habite peut vous dicter... ne soyez pas volontairement sourd ni volontairement aveugle, ce n’est pas une attitude digne d’un homme de cœur... mais voilà, vous avez tourné votre cœur vers un amour qui est fondé sur la haine, la haine de Dieu.
Ne savez-vous pas que la haine n’est bien souvent que le cri d’un amour déçu ?
Pour moi, je suis certaine que Dieu vous aime d’un amour particulier et qu’Il vous attend avec Sa coutumière patience.
Et puisque, pour le moment, vous ne voulez pas prier ce Dieu de bonté, je prends votre place et c’est en votre nom que, mille fois par jour, j’offre au Seigneur Tout-Puissant les mérites de Son Fils, ceux de la Très Sainte Vierge Marie, de tous les Saints connus et inconnus... J’offre avec joie et confiance tout le long du jour et même pendant mon sommeil... Vous voulez transformer la Messe, la réduire à un repas communautaire... Quelle dérision ! Des messes, mais nous en avons offert déjà quelques milliards depuis la première du Jeudi Saint ; des messes, mais il en monte en encens d’adoration au moins une toutes les secondes, si bien que tout le long de la journée, je m’unis à ces adorables sacrifices où le Fils s’offre à nouveau pour le salut du monde... Je m’unis et m’offre à Lui, moi qui suis toute petite... il semble que cette offre soit dérisoire, tellement je ne suis « rien » à côté de Lui. Bien sûr, je ne suis rien... chacun d’entre nous le sait bien, et ceux qui ne le savent pas sont bien à plaindre... C’est là, je crois, la grande différence entre croyants et incroyants. Les croyants offrent ce qu’ils ont reçu et qui est immense, les autres désirent seulement régner, ou commander ou découvrir, ou dominer... ou même détruire...
Quand je m’offre avec Lui au Saint Sacrifice de la Messe, j’offre ainsi tout ce qu’Il m’a donné, je Lui fais cadeau de Ses propres dons et charités en hommage de joyeuse reconnaissance... Si vous saviez tous les échanges amoureux qui se font entre le Ciel et nous... vous seriez écrasé de frayeur car vous pourriez mesurer la dérision de vos actions. Je ne puis que pleurer et ces larmes même je les offre comme des perles précieuses...
Vous avez souffert et vous vous êtes révolté. Si vous aviez regardé un crucifix et si vous aviez supplié humblement le Seigneur de vous accorder Sa Paix et la force de pardonner, vous auriez éprouvé une telle douceur que spontanément, vous auriez remercié pour la douleur qui vous fut gracieusement accordée. Car cette douleur était un cadeau bienfaisant, Dieu vous traitait comme Sa vigne chérie et vous taillait afin que vous donniez du fruit (n’est-il pas certain que la vigne ne se taille jamais elle-même ?...)
Mais quels fruits va donner l’œuvre que vous avez entreprise ?... des fruits d’amertume, de solitude et de désespoir...
Croyez-vous que je sois seule à lutter contre vous ? non, mais mes prières sont écoutées et transmises par l’immense cortège de ceux qui ont atteint le paradis. Ne souriez pas, car l’immortalité de l’âme est la seule chose qu’en vous, vous ne pourrez jamais détruire. L’immortalité de l’âme... pesez bien ces mots, car ils veulent très précisément dire que la mort n’existe pas. Il faudrait que chaque maison eût ces mots gravés en lettres dorées sur les murs de la salle commune. Au lieu de craindre la mort, ou simplement d’en détester l’idée, il faudrait savoir qu’elle n’existe pas et que cela est infiniment plus grave.
Darling, je préfèrerais que vous ne m’aimiez jamais sur cette terre, plutôt que de vous savoir pour toute l’éternité en ce lieu où les larmes ne tarissent jamais...
Car, moi, je vous aime.
Du Blog : Louise, je ne m’étais pas rendu compte du double postage. En réalité j’avais fait un rajout final au N°5 et l’ai mis à jour le lendemain, mais à ma grande surprise le mercredi un message m’indiquait qu’un article en cours non enregistré n’avait pas été conservé, en le récupérant j’ai été intrigué qu’il s’agisse du N°5 pensant que je ne l’avais pas précédemment posté, je l’ai re-balancé … Bonne Fête de L'Ascension du Seigneur qu'Il vous bénisse et vous garde de tout danger de l'âme, de l'esprit, et du corps !