DON BOSCO : "La Vierge Marie, c’est elle qui a tout fait !"
Ce fut la profondeur de son regard qui me frappa le plus chez ce prêtre dont j’ignorais l'existence jusqu’en février 2005. Nous étions alors en route quand, dans le car, sur le trajet jouxtant l’aéroport vers Medjugorje, notre intervenant : Père Pierre Marie Soubirant, nous annonça le décès de sœur Lucie (Fatima), une de ses lointaines parentes.
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A la maison d’hôte, juste en haut de l’escalier se trouvait ce tableau : un buste de prêtre. Je l'ai fixé et croisé avec plaisir son regard à chacun de mes déplacements. Finalement j'ai demandé à notre hôte de qui il s’agissait. C’était : Don Bosco. Il fit dès lors partie du cercle de mes amis célestes.
Trois des principaux thèmes abordés lors de cette retraite furent :
- La confiance
- Le songe prophétique
- Le destin de l’Église
Le support d’étude fut : Le célèbre songe prophétique de Don Bosco du 30 mai 1862 où il assiste à la bataille livrée à l’Église dans la fin des temps. Avec son message d’espoir : Avec Marie en Jésus l’adversité sera vaincue. Aussi le chrétien se doit de demeurer « confiant » en dépit de ce qu’il ; voit, entend, et croira comprendre.
Jean Bosco (1815-1888) fêté le 31 janvier - Patron des Editeurs - Béatifié en 1929 par Pie XI - Canonisé le 1er avril 1934 par Pie XI est né aux Becchi, une ferme du hameau de Castelnuovo près d'Asti au Piémont.
Sa mère, (veuve), est seule à s'occuper de la grand mère impotente, et des trois enfants, Antoine, d'un premier lit, l'aîné qui a 10 ans; Joseph , 4 ans et Jean, 2 ans.
Dès sa plus tendre enfance, Jean Bosco apprit de sa mère à aimer, à prier la Vierge Marie, et à avoir souvent recours à elle. A l’âge de 9 ans, Marie lui indiquera la route à suivre. Sous la forme d’un « songe », comme cela lui arrivera plusieurs fois dans sa vie.
« Je suis celle que ta maman t’a appris à prier trois fois par jour »
Laissons le nous le raconter lui-même :
A neuf ans j'ai fait un songe qui m'est resté profondément gravé dans l'esprit pendant toute ma vie. Dans ce songe, il me semblait que j'étais près de notre maison dans une cour très spacieuse où étaient rassemblés une foule d'enfants qui jouaient. Les uns riaient, beaucoup blasphémaient. En entendant ces blasphèmes je me suis tout de suite jeté au milieu d'eux, donnant du poing et de la voix pour les faire taire.
A ce moment, apparut un Homme imposant, noblement vêtu.Son visage était si lumineux qu'on ne pouvait pas le regarder en face. Il m'appela par mon nom et me dit : "Ce n'est pas avec des coups mais avec la douceur et la charité que tu devras faire d'eux tes amis. Commence dont tout de suite à leur parler de la laideur du péché et de la valeur de la vertu."
Intimidé, craintif, je répondis que j'étais un pauvre enfant ignorant. Alors, les garçons, cessant de se battre et de crier, se groupèrent tous autour de Celui qui parlait. Comme si je ne savais plus ce que je disais, je demandai : - - Qui êtes-vous pour m'ordonner des choses impossibles ?
- C'est justement parce que ces choses te paraissent impossibles que tu devras les rendre possibles en obéissant et en acquérant la science.
- Comment pourrai-je acquérir la science ?
- Je te donnerai une institutrice. Sous sa conduite, tu pourras devenir savant.
- Mais qui êtes-vous ?
- Je suis le Fils de cette Femme que ta mère t'a appris à prier trois fois par jour. Mon nom, demande-le à ma Mère."
Aussitôt, je vis à ses côtés une Dame d'aspect majestueux,vêtue d'un manteau qui resplendissait comme le soleil. S'approchant de moi tout confus, elle me fit signe d'avancer et me prit par la main avec bonté :"Regarde ! dit-elle."En regardant, je m'aperçus que les enfants avaient tous disparu. A leur place je vis une multitude de cabris, de chiens, de chats, d'ours et beaucoup d'autres animaux. "Voilà ton domaine ! Voilà où tu devras travailler. Deviens humble, courageux, et vigoureux : et ce que tu vois arriver en ce moment à ces animaux, tu le feras pour mes enfants."
Je tournai donc les yeux et voilà qu'à la place des bêtes sauvages apparurent autant de paisibles agneaux qui sautaient, couraient, bêlaient autour de cet Homme et de cette Femme comme pour leur rendre hommage. Alors, toujours dans mon rêve, je me mis à pleurer et je priai cette Dame de vouloir bien s'expliquer d'une façon plus claire, car je ne comprenais pas ce que tout cela signifiait. Elle posa sa main sur ma tête et me dit : « Tu comprendras tout au moment voulu. »
Elle avait à peine dit cela qu'un bruit me réveilla. Tout avait disparu. J'étais abasourdi. J'avais l'impression que les mains me faisaient mal à cause des coups de poings que j'avais distribués et que le visage me cuisait d'avoir reçu des gifles de tous ces galopins.
Ce rêve l'impressionna fort. En grandissant, les conflits éclatent entre les frères. Pour continuer à étudier, il part à 12 ans servir dans une ferme lointaine, puis à 14 ans entre à l'école publique de Castelnuovo. Pour payer ses études, il travaille chez un forgeron, chez un tailleur, fait le garçon de café, apprenant à chaque fois le métier.
Très sportif, il consacre ses rares loisirs à la distraction de ses camarades, et à leur formation chrétienne. Il peut enfin entrer au séminaire en 1834, il a 19 ans. Pendant les vacances, il revient à la ferme familiale, et s'occupe des enfants et des jeunes du village, à qui il enseigne le catéchisme.
Toutes les années qui suivirent furent profondément influencées par ce songe, que l’on a appelé le « songe des 9 ans ». Maman Marguerite avait compris (et Jean le comprit aussi très vite) que ce songe indiquait une direction et il influa toute la suite de son existence : sa vocation de prêtre… On peut y remarquer la place primordiale de Marie dans ce songe, par lequel Jean Bosco comprit aussi, au fil des ans, qu’il lui indiquait clairement sa mission.
Et cette mission : s’occuper des jeunes pauvres et abandonnés.
Il a envie de devenir prêtre, mais les études coûtent cher. A force de se priver, en essayant de travailler, il finit par y arriver.
Le 8 décembre 1841, je m'apprêtais à dire la messe. J’étais dans la sacristie de l'église St François d'Assise. Un gamin s'était caché dans un coin et regardait avec curiosité. Le sacristain lui demanda de me servir la messe. "Je ne sais pas" répondit-il. Alors le sacristain le prit en chasse en le frappant à coups de plumeaux.
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" Que faites-vous? Pourquoi battre ainsi cet enfant? Vous avez mal agi, c'est mon ami. Rappelez le sur le champ, je dois lui parler." L'enfant revint tout tremblant. Il ne pouvait pas savoir servir la messe, car il n'y avait jamais été! je lui proposais d'assister à la mienne. On parlerait ensuite.
Après la messe, on fit connaissance : il s'appelait Barthélemy Garelli, venait d'Asti, avait 16 ans, ses parents étaient morts, il ne savait ni lire ni écrire, n'avait pas de métier. Alors je lui demande : "Tu sais au moins siffler ? Jouer ?" La glace est rompue. « Et si, moi, je te faisais le catéchisme, tu voudrais ?" Réponse positive, bien sûr… Et à son âge, il n'osait pas aller au catéchisme. Je lui proposais de lui faire le catéchisme pour lui, et ses copains s'il en avait. la première leçon se réduisit au signe de croix.
Conscient que quelque chose de grand commençait, je récite de tout son cœur et avec une grande ferveur un « Je vous salue » et confie la suite à Marie. C’était un 8 décembre, fête de Marie Immaculée.
La semaine suivante, le gamin revenait avec ses copains...
Ils sont quelques dizaines d'autres, dans le même cas que lui. Mais au bout d’un certain temps, ils sont plusieurs centaines. La rencontre de Barthélemy Garelli est le début de son œuvre. Chaque semaine, les jeunes viennent de plus en plus nombreux, pour le catéchisme, et pour les jeux. . Il veut faire quelque chose pour eux.
Il commence par en accueillir chaque dimanche, par les éduquer et les faire prier.
Puis, bien qu'il n'aie pas beaucoup d'argent, il ouvre un endroit où ces enfants et ces jeunes très pauvres sont accueillis. Hébergé un premier temps, ce patronage se déplace chaque semaine, pour se fixer enfin dans un quartier mal famé de Turin, dans une sorte de hangar qu’il trouve à louer, puis achetée que les jeunes eux-mêmes aménagent, car la plupart son apprentis ou ouvriers du bâtiment. Ce sera le premier « internat ». Tous ces jeunes étaient des ouvriers du bâtiment, sans protection ni famille. Don Bosco va les voir sur les chantiers, passe des contrats avec les patrons. Se souvenant des métiers appris pendant sa scolarité, il ouvre des cours professionnels pour les jeunes.
Pour s’occuper du linge, de la nourriture, du jardinage, il fait venir sa maman, depuis la campagne piémontaise. Après avoir fait le tour de la maison, elle dit à son fils : « Mais ça manque de tout ici ». A quoi le fils répond, en montrant une image de Marie accrochée au mur : « Mais elle est là, elle ! ». Au bout de quelques temps, « maman Marguerite » meurt. Don Bosco se tourne vers Marie et dit : « Désormais, c’est vous qui serez la maman de ces jeunes et qui veillerez sur eux ».
Patagonie et Terre de Feu...
Il ne peut plus tout faire tout seul. Un groupe de prêtres le rejoint, il leur donne un règlement ; comme il aime bien Saint François de Sale, on les appelle les "salésiens".
Puis il rassemble des religieuses pour s'occuper des filles.
Des pauvres, il y en a partout : des prêtres et de religieuses de son groupe s'installent dans d'autres villes du monde. Ils obtiennent avec les jeunes des résultats magnifiques. Les jeunes sont très attachés à lui, ils feraient tout pour lui.)
Ayant établi des œuvres en dehors d’Italie déjà (France, Espagne, Belgique…), don Bosco songe à envoyer des Salésiens en mission au loin, dans des terres encore païennes. Or, une nuit, la Vierge montre à Don Bosco, dans un songe, des contrées où la foi chrétienne n’avait pas encore pénétré : Patagonie et Terre de Feu, à l’extrême sud de l’Amérique du Sud. Et Don Bosco vit ces pays avec une telle précision que, quelques années après, de passage à Lyon, il peut faire une conférence sur ces régions à des membres d’une académie de géographie qui en furent stupéfaits… car il n’y était jamais allé ! Les Salésiens furent ainsi les premiers à christianiser cette partie du monde.
La Navarre
Par songe encore, la Sainte Vierge, en une nuit de 1878, montre à Don Bosco une petite œuvre comprenant deux petits bâtiments où travaillent quelques dizaines d’orphelins qui apprennent les métiers de la terre et de la vigne. Cette œuvre marche vaille que vaille sous la conduite d’un prêtre du diocèse de Fréjus Toulon. Et Don Bosco voit s’organiser la maison avec toujours plus de jeunes. Il en sort même des Salésiens… (Il faut dire que pendant 30 ans de 1929 à 1959, la Navarre servit de noviciat pour la province de Lyon)… Moins de 3 jours après, l’évêque de Fréjus-Toulon écrit à Don Bosco pour lui demander de venir prendre la maison… Evidemment, il accepta sans hésitation.
"La Vierge Marie, c’est elle qui a tout fait !"
Ces quelques faits... pris parmi tant d’autres, montrent la confiance de Don Bosco en Marie : comment il s’est laissé guider par elle, combien elle a été son inspiratrice… et comment il a su inculquer à ses jeunes (élèves et religieux) une grande dévotion à la Sainte Vierge, invoquée sous le titre d’ "Auxiliatrice" ou "Secours des chrétiens". Tout cela lui a permis de dire, à la fin de sa vie, alors que l’on s’étonnait de toutes ses œuvres : "La Vierge Marie : c’est elle qui a tout fait !..."
...y compris ses nombreux miracles, toujours réalisés par son intermédiaire. Il est le fondateur de la Société de Saint François de Sales (Salésiens), approuvée en 1869 et de l'Institut des Filles de Marie Auxiliatrice (salésiennes).
Ni politique, ni sociologue, ni syndicaliste, rien que prêtre et éducateur, Don Bosco s’engagea à changer les consciences, à les former à l’honnêteté humaine, à la loyauté civique et politique, et, dans cette perspective, à « changer » la société, par l’éducation, sans rien céder dans le domaine spirituel et dans le domaine ecclésial compris comme domaine exempt des problèmes du monde et de la vie. Confiance !
Les jeunes, il veut avant tout les comprendre et les aimer. Le monde dans lequel il vit à cette époque est de plus en plus violent, il veut se faire comprendre par la douceur. Mais lui, tout le monde ne le comprend pas. Le travail est de plus en plus fatigant, mais ses amis sont fidèles : ils sont autour de lui quand il meurt en 1888. Il a 73 ans.
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Voici le célèbre songe prophétique de Don Bosco (30 mai 1862) : Les deux colonnes de l'Église !
« J'ai vu une grande bataille sur la mer : le navire de Pierre, piloté par le Pape et escorté de liteaux de moindre importance, devait soutenir l'assaut de beaucoup d'autres bâtiments qui lui livraient bataille. Le vent contraire et la mer agitée semblaient favoriser les ennemis.
Mais au milieu de la mer, j'ai vu émerger deux colonnes très hautes : sur la première, une grande Hostie-l'Eucharistie- avec l’inscription: "Salut des croyants", et sur l'autre (plus basse), sur laquelle figure un chapelet, une statue de la Vierge Immaculée avec un écriteau : Auxiliura christianorum (« Secours des Chrétiens » ).Le navire du Pape n'avait aucun moyen humain de défense. C'était une sorte de souffle, qui provenait de ces deux colonnes, qui défendait le navire et reparaît aussitôt tous les dégâts. La bataille se faisait toujours plus furieuse; le Pape cherche à se diriger entre les deux colonnes, au milieu d'une tempête de coups. Tandis que les armes des agresseurs sont en grande partie détruites; s'engage une lutte corps à corps. Une première fois, le pape est gravement blessé, mais ensuite il se relève; puis une seconde fois... et cette fois il meurt tandis que les ennemis exultent. Le nouveau pape, élu immédiatement après, reprend la barre et réussit à atteindre les deux colonnes, y accrochant avec deux chaînes le navire, qui est sauvé, tandis que les bateaux ennemis fuient, se détruisent réciproquement, et coulent. »
Ce rêve laisse troublés plus de 500 jeunes qui étaient réunis, comme tous les soirs, pour écouter don Bosco, au mois de mai 1862. C'est seulement le matin suivant qu'il leur expliqua le sens de ce songe. De graves persécutions et tourments attendent l'Église; il reste deux seuls moyens pour la sauver : Marie, aide des chrétiens, et l'Eucharistie.
La vie de Don Bosco est remplie de faits miraculeux et de signes du ciel. Ses songes et révélations, sa connaissance de l'âme de ses jeunes, les guérisons attestées, les solutions providentielles à des situations inextricables, l'intervention du mystérieux chien gris qui lui sauva la vie plusieurs fois, etc. ont fait que Don Bosco était déjà canonisé dans l'esprit de ses jeunes et de ses salésiens, qui ont noté leurs souvenirs à ce sujet.
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Les deux colonnes de l'Église