Bientôt l'entrée en Carême, mais le Carême, c’est quoi ?
"Ne tarde pas, dit le Seigneur, convertis-toi à Dieu, et ne diffère pas de jour en jour." Ce sont les paroles de Dieu et non les miennes; vous ne les avez pas entendues de moi, mais moi je les entends avec vous : "Ne tarde pas, dit-il, convertis-toi au Seigneur." Mais toi tu réponds : "Demain! demain!" (dans le latin du texte : "Cras! cras!") Quel croassement de corbeau! Comme le corbeau envoyé de l'arche n'y est pas revenu et, maintenant qu'il est vieux, dit encore : Demain! demain! C'est le cri du corbeau : tête blanche et cœur noir. Demain! demain! c'est le cri du corbeau : le corbeau n'est pas revenu à l'arche, la colombe est revenue. Qu'il se perde donc, le croassement du corbeau, et que se fasse entendre le gémissement de la colombe."
Saint Césaire d'Arles
Le Carême, c’est quoi ?
C‘est un temps important dans la vie des chrétiens. Il fait partie d’un itinéraire plus long qui va les conduire du Mercredi des Cendres, le 6 février cette année, en passant par Pâques le 23 mars, à la Pentecôte, le 11 mai. Mais pour quoi faire ?
Carême vient d’un mot latin qui veut dire quarante. Le Carême, ce sont 40 jours pour se préparer à la fête de Pâques.
C’est évidemment un chiffre symbolique qui fait référence aux quarante semaines nécessaires pour donner la vie à un enfant et on retrouve souvent ce chiffre dans la Bible : les 40 jours du Déluge , les 40 jours que Jésus passe dans le désert pour affronter la tentation.
40 jours, c’est ainsi un temps de mûrissement, de gestation, un itinéraire, un chemin vers...
Mais en réalité, c’est plus compliqué que cela :
d’abord si on compte bien on s’aperçoit que du Mercredi des Cendres à Pâques on a 46 jours ! Et effet, quand on parle de 40 jours c’est en ne comptant pas les dimanches, car le dimanche, le Carême est interdit : c’est un jour où ne jeûne pas, c’est la fête du Seigneur.
Ensuite, si on regarde le chemin dans son ensemble, on doit ajouter au Carême les 50 jours d’après Pâques qui nous conduisent à la Pentecôte.
Ainsi, le Carême est un premier temps, qui est proposé aux chrétiens pour tourner le dos à tout ce qui conduit à la mort et pour vivre une transformation (qu’on appelle une conversion) qui consiste à nous tourner vers la source de la vie, de l'amour et de la lumière : Le Christ ressuscité dont le cœur, ouvert sur la croix, est cette source. Le temps du Carême permet aux catéchumènes de se préparer à recevoir le baptême lors de la nuit de Pâques et à chaque chrétien de vivre davantage du baptême reçu. On entend par là une mise en condition pour essayer d’être plus vrai, face à Dieu, face aux autres et face à soi-même.
Quand on pense Carême on pense tout de suite au jeûne. Pourtant le Carême, ce n’est pas seulement le jeûne. Le Carême, c’est d’abord un temps offert pour travailler sur soi-même et sur sa manière d’être avec les autres et avec Dieu pour être plus à même de vivre la joie de la rencontre avec eux.
Et le jeûne n’est qu’un moyen pour ce travail.
Pour cela, le Christ, et l'Eglise à sa suite, nous propose à chacun de prendre des temps de jeûne, de prière et de partage.
Trois moyens pour vivre le Carême :
- La prière : Découvrir et approfondir la présence vivante et vivifiante du Christ dans notre cœur. La prière et les sacrements constituent la clef de voûte de toute la vie chrétienne.
- Le jeûne : Ce n'est pas tellement à la mode. Nous sommes invités à nous passer du superflu et même du nécessaire pour signifier concrètement que, ce qui seul nous est nécessaire, ce qui seul peut combler notre cœur, c'est le Christ. "Cherchez d'abord le Royaume de Dieu et sa justice, et tout le reste vous sera donné en plus". Ce jeûne creuse en nous le désir de Dieu. Il ne s'agit donc ni d'accomplir des prouesses ascétiques, ni de suivre des régimes amaigrissants, mais de nous préparer à recevoir Celui qui en se donnant, nous donne tout. Ces efforts peuvent porter sur la nourriture - c'est le premier sens du jeûne - mais aussi sur bien d'autres points qui tiennent une certaine place dans nos vies : TV, loisirs...
- Le partage : Ce que nous avons et ce que nous sommes sont des dons que Dieu nous fait pour que nous puissions en faire participer ceux qui nous entourent. En parlant des premiers chrétiens, saint Luc écrivait, qu'ils n'avaient qu'un cœur et qu'une âme, qu'ils étaient fidèles à la prière et qu'ils mettaient tout en commun. Ce temps du Carême nous invite ainsi à mettre en commun, à partager, ce que nous avons et ce que nous sommes; c'est-à-dire nos biens matériels, ainsi que notre temps, nos compétences...
Cependant il faut vivre le Carême en Église... pour accueillir ensemble la joie de la Résurrection : La démarche personnelle est importante, mais elle ne peut se vivre pleinement qu'en Église, en paroisse, en aumônerie. Les trois moyens dont nous avons parlé tiennent compte de cette double dimension de notre cheminement vers Pâques, à la fois personnelle et communautaire. Notre conversion personnelle peut donc être guidée et soutenue par des démarches d'Eglise. Ainsi l'Eglise nous invite à intensifier nos efforts le mercredi des Cendres et le Vendredi Saint, et à marquer les vendredi de carême.
Le Mercredi des cendres est la première étape.
Le Mercredi des Cendres
En cette année 2009 mercredi 6 février, les chrétiens célèbrent le Mercredi des Cendres. Quelle est la signification de cette journée ?
Le Mercredi des Cendres marque l’entrée dans le Carême.
Le mercredi des Cendres ouvre ce temps en nous rappelant que sans le souffle de vie de Dieu, hors de son amour, notre être et notre vie ne sont que poussière.
Chez les premiers Chrétiens, ce jour était celui où se faisaient les pénitences publiques : les pénitents se présentaient en signe d'affliction la tête couverte de cendres. Aujourd'hui, il n'y a plus de semblables pénitences, mais les fidèles se rendent à l'église, où le prêtre leur trace une croix sur le front avec de la cendre, en prononçant ce verset de la Genèse (3, 19): Memento, homo, quod pulvis es, et in pulverem reverteris. « Homme souviens-toi que tu es poussière et que tu retourneras en poussière. » La formule « Convertis-toi, crois en l'Évangile » est également possible. Cette cérémonie fut instituée par Grégoire Ier.
« Mardochée, ayant appris tout ce qui se passait, déchira ses vêtements, s'enveloppa d'un sac et se couvrit de cendre. Puis il alla au milieu de la ville en poussant avec force des cris amers » (Livre d’Esther 4,1). Le sac et la cendre sont liés à des coutumes anciennes d'expiation et de pénitence. L'imposition de cendre au front du pénitent est une évocation symbolique de la mort. Ces cendres sont obtenues en brûlants les rameaux bénis l'année précédente le dimanche des rameaux. Les cendres sont elles-mêmes bénies solennellement avant la messe.
Tous les fidèles catholiques sont tenus à l'abstinence et au jeûne le Mercredi des Cendres (canons 1249 à 1251 du Code de Droit Canonique) sauf restrictions d'âge (canon 1252).
On célèbre ce jour par un rite unique en ce son genre, qu’on ne fait qu’on fois par an : au cours d’une messe, on marque le front des participants avec un peu de cendres.
Ce rite signifie que s’ouvre un temps de pénitence, c’est-à-dire de retour sur soi et de transformation intérieure.
Dans la Bible, les cendres symbolisent à la fois le péché et la fragilité de l’homme : quand quelqu’un se couvre de cendres, c’est pour lui une manière de manifester sa douleur à l’occasion d’une épreuve telle qu’un deuil. C’est aussi une manière de dire qu’on prend conscience de son péché et qu’on le regrette.
Le jour du Mercredi des Cendres, on lit un texte de l’évangile selon saint Matthieu où Jésus explique à ses disciples comment prier, jeûner et faire l’aumône.
Le Mercredi des Cendres est ainsi un temps de méditation sur le péché et sur la mort. Ce jour-là les chrétiens jeûnent et sont engagés à se tourner vers leurs frères particulièrement les plus démunis.
Mercredi des Cendres : Les chrétiens sont invités à commencer le Carême par un jour de jeûne et d'abstinence, ce mercredi. "Le jeûne est préparation à la joie pascale; il est anticipation du caractère incorruptible du corps destiné à la résurrection; il est signe que l'homme ne vit pas seulement de pain, mais de toute parole venant de la bouche de Dieu."
Cependant avec la sécularisation il faut avouer que de plus en plus le respect du Carême se perd pour le plus grand nombre et même qu’en fonction des particularités culturelles de certains lieux, l’entrée en carême : le rythme du Mercredi des Cendres à du être déplacé afin de laisser un temps vide entre les excès du carnaval et le recueillement souhaité de l’entrée en Carême.
Le carnaval est la période qui s'étend du jour des Rois au début du Carême, jusqu'au Mercredi des Cendres, lendemain du Mardi-gras.
Ce mot "Carnaval" vient du latin "carnelevare" qui signifie enlever ou retirer la viande. La suppression de la viande, c'est le carême, période de 40 jours qui précède Pâques.
Le Carnaval a pour fonction de faire oublier les privations de l'hiver et d'annoncer le retour du printemps.
Fête des déguisements et des masques qui transforment et cachent la réalité. C'est une période de liesse collective. Libérés des lois des tabous et des rapports hiérarchiques, les carnavaliers inversent les rôles.
C'est aussi l'occasion d'un règlement de comptes collectif, reflet des conflits sociaux, des luttes politiques, des tiraillements entre : l'été et l'hiver, le gras et le maigre, le riche et le pauvre...
C'est une invocation a la fécondité de la terre et de la femme; un exorcisme contre les intempéries, les maladies et les catastrophes.
Lors de ces fêtes de Carnaval on retrouve toujours le principe d'inversion au travers des costumes et des jeux (maître/esclave, homme/femme), on se déguise, on fait ripailles, on offre des cadeaux, chants et danses sont de la fête.
Par opposition au Carême, le Carnaval est une période d'excès joyeux, de gras contre maigre. Dans tous les carnavals, les gens dansent, mangent et se déguisent, les règles et interdits habituels sont suspendus.
Chars géants, parades, bals masqués, confettis et serpentins, fanfares, c'est la période des excès démonstratifs !
Chaque pays à sa propre interprétation des réjouissances avec toujours un même objectif : faire la fête !
Mardi-gras devant être le dernier jour ou les Chrétiens pouvaient manger du "gras", d'où la fête du bœuf-gras. Les 40 jours suivants, qui précédaient Pâques, ils consacraient leur temps à la prière et ils jeûnaient. Ce jour du mercredi des cendres symbolisait le début du Carême pour les Chrétiens. Le Mercredi des Cendres est ainsi un jour de carnaval. Chaque week-end dès le début de la saison du carnaval, des parades d'orchestres de rues et de groupes à pied déguisés animent les capitales et les communes, puis les élections de reines, spectacles carnavalesques, expositions, foires et villages se multiplient jusqu'au point culminant des "jours gras", samedi, dimanche, lundi, mardi gras et mercredi des cendres.
C’est ainsi, par exemple que comme partout, le carnaval de Martinique s'appuie sur une musique et une gestuelle spécifique. On danse beaucoup dans les rues le matin dans les vidés en pyjama, l'après-midi et dans les soirées privées le soir.
La présentation de Vaval, principal bwabwa (personnage à l'effigie d'un homme politique ou d'une célébrité) se fait le dimanche gras dans les rues de la capitale accompagné des reines de Carnaval. Le lundi gras est le jour de l'inversion des sexes et du mariage burlesque. Avec le mercredi des cendres, le mardi gras est l'un des jours où la ferveur populaire est la plus grande. Les carnavaliers sont en rouge. Les diables rouges ornés de cornes sur la tête et de bouts de miroirs cassés sur le corps sortent et essayent d'effrayer les enfants. Le mercredi des cendres, les carnavaliers sont en noir et blanc en signe de deuil, après avoir entendu la mort de Vaval aux avis d'obsèques le matin. C’est le jour des diablesses (en costume traditionnel noir et blanc, une chaussure blanche, une chaussure noire). Des hommes déguisés en femmes pleurent la mort de leur mari Vaval et font parfois des parodies d'enterrement dans les rues. Vaval est incinéré à la tombée de la nuit.
Ainsi force est de constater que progressivement les festivités du « carnaval » se sont étendues de plus en plus jusqu’à intégrer en certaines parties du globe le jour du Mercredi des cendres qui alors est devenu celui du deuil fait au carnaval qui en fin de nuit est alors immolé dans le liesse populaire suivi de fêtes, ripailles et danses se terminant tardivement dans la nuit ou plutôt, dirons nous, tôt au matin du jeudi.
Pour y remédier les autorités ecclésiastiques ont été contraint de repousser la cérémonie religieuse du Mercredi des cendres au jeudi soir ou même au vendredi.
Veillez et priez pour ne pas tomber en tentetion, nous dit le Seigneur, si par la liesse populaire, il y avait un moyen efficace de parvenir au salut, Il nous l'aurait dit.
Nous devons être capables de dire "non" aux désirs de notre corps pour le plaisir et la nourriture.
Car "le Carême est un temps de jeûne afin de faire réparation pour vos péchés et pour garder la nature humaine sous contrôle." Jésus au père Melvin Doucette Date: Mardi 30 mars 2004
Aussi à la suite de Jésus prenons à bras le corps, notre croix.