L'Angélus : Résumé de l'histoire du Salut

Publié le par monSeigneur et monDieu

Trois fois par jour, le matin, à midi et le soir, aux clochers de la plupart des églises les cloches tintent trois fois trois coups suivis d’une volée. Il s’agit d’une habitude du 14e siècle, encouragée depuis par de nombreux papes : la prière de l’Angélus par laquelle l’Église médite les récits de l’Incarnation et de l’Annonciation. Ce résumé de l’histoire du salut met l’accent sur le « Oui » de Notre-Dame.

 

PRIERE DE L’ANGELUS

Origine :

 

L'Angélus est une prière de l'Eglise catholique d'Occident qui commémore l’Annonciation. Elle tire son nom de ses premiers mots, « Angelus Domini nuntiavit Mariæ ». Elle constitue trois textes de dévotion décrivant le mystère de l'Incarnation. Elle est récitée en versicule et en répons avec la salutation « Je vous salue Marie ! » que l'on récite dans l'Église latine trois fois par jour, à 6h00, à 12h00 et à 18h00, au son de la cloche de l'Angélus.

Cette cloche est encore sonnée dans certaines églises de campagne, mais souvent on a cru que c'était une continuation de la cloche du couvre-feu. 
Il y eut pas mal de conciles en Normandie au temps de Guillaume le Conquérant qui se plaisait à les convoquer et même à les présider. Ainsi en fut-il à Caen, en 1061, où il fut décidé d'instaurer le couvre-feu à travers le duché - Simple règlement de police, dira-t-on -, mais également que dans toutes les localités du duché, on sonnerait chaque soir la cloche pour inviter les gens à la prière, après quoi ils devraient rentrer chez eux et fermer leur porte. Simultanément, étaient prises de nouvelles mesures contre les auteurs de vols et d'agressions.

 

Ainsi a-t-on vu une relation d'origine entre la sonnerie du couvre-feu et celle de l'Angélus, d'autant que l'Angélus n'a d'abord été qu'une prière du soir. En fait, la prière ou les prières dont il est question à Caen en 1061 ne sont pas celles de l'Angélus, et les tintements de la cloche de la fin des complies dans les monastères n'ont rien à voir avec le couvre-feu.


L'Angélus d'abord prière du soir

Elle est née au XIVème siècle, mais on priait alors la prière du soir seulement. On dit que saint Bonaventure (en 1269) eut bien soin de faire tinter la cloche pour appeler ses religieux et les fidèles d'alentour à réciter les trois Ave d'après complies. D'emblée la prière fut associée au tintement de la cloche. Il paraît même qu'au couvent des Frères mineurs d'Arrezo, elle était précédée de l'antienne Angelus locutus est Mariae (L'ange s'adressa à Marie).

Pendant longtemps, on s'en tint là.

En 1314, le pape Clément V séjournant à Carpentras où était sa curie, demande que l'on sonne la cloche des Ave Maria après le chants des complies. Son successeur, Jean XXII, originaire de Cahors, approuve, par acte du 13 octobre 1318, la pratique de l'Angélus du soir, observée dans le diocèse de Saintes, l'introduit en Avignon et indulgencie les fidèles qui, entendant la cloche, réciteront à genoux trois Ave Maria.

Le 7 mai 1327, le même Jean XXII (alors âgé de 78 ans) écrit à son vicaire à Rome d'y introduire la même coutume (récitation à genoux de trois Ave), lors de la sonnerie du soir, à laquelle il attache une indulgence. C'est ce que rappellera le mini-concile tenu à Paris en mars 1344 par l'archevêque de Sens, en présence de cinq évêques, en consacrant son treizième et dernier canon à la recommandation de la pratique de l'Angélus à la fin de chaque journée.

Et ce pieux usage fut attesté en maints autres endroits à cette époque..


L'Angélus du Matin

Puis au XVème on lui ajouta la prière du matin en l'honneur de la Résurrection.

Notons au passage que la récitation de la salutation angélique semble avoir été plus précocement répandue en Angleterre que sur le continent. D'ailleurs, la même avance se vérifie pour d'autres aspects de la piété mariale. 
Aussi n'est-il pas étonnant de voir les Anglais, dès le XIVème siècle, doubler l'Angélus du soir de celui du matin. Cela se fit d'abord dans les monastères à l'heure de prime. Puis les séculiers les imitèrent.

 

Mais une certaine fantaisie s'instaure dans le contenu et les intentions de la prière mariale.
En France, en 1368, eut lieu à Lavaur (Tarn) un concile qui réunit treize évêques et fut présidé par Geoffroi de Vairolles, archevêque de Narbonne. On y prescrivit de réciter chaque matin
cinq Pater en mémoire des Cinq Plaies du Christ et sept Ave pour rappeler les Sept Douleurs de Marie. Assurément cette prière du matin, même annoncée par la cloche, n'est plus étymologiquement un Angélus ; mais il est intéressant de noter, l'association, en 1368, de la dévotion aux Cinq-Plaies de Notre-Seigneur.

C'est assurément le siècle où se développe cet aspect de la piété mariale qui associe la vierge à la Passion du Christ. C'est le siècle où se diffuse le Speculum humanae salvationis, où l'on compose des hymnes sur les sept douleurs de Marie, où naît l'admirable Stabat Mater Dolorosa.


L'Angélus de midi

Au XVIème siècle s'ajouta la prière du midi. Il semble que l'Angélus du milieu du jour, attesté à Omütz (aujourd'hui Olomouc, en Tchécoslovaquie) en 1413, à Mayence et à Cologne en 1423, ait d'abord été limité au vendredi et n'ait concerné que la dévotion à la Passion du Christ.
Par contre, en 1451, il est quotidien au monastère du Val des Écoliers, à Mons, dans le Hainaut.

 

En 1456, le pape Calixte III, dont le souci majeur est de parer au danger turc, prescrit une croisade de prières pour ceux qui étaient partis et demande que les cloches tintent trois fois le jour et qu'à chaque fois l'on récite trois Pater et trois Ave.  
La victoire de Belgrade (1456) sauve momentanément la chrétienté, mais les Turcs restent redoutables et menaçants. 
Après la première croisade, une seule ville continua de pratiquer l'angélus : il s'agissait de Saintes.

Le roi Louis XI, en 1472, prescrit à tout son royaume l'extension de l'Angélus à midi, et demande qu'à cette heure-là l'intention de prières soit la paix. Aussi appelle-t-on l'Angélus de midi : " l'Ave Maria de la paix ". Et il ordonna de faire sonner l'Angélus le matin, à midi et le soir ; depuis cette pratique s'est dispersée en France et dans les autres pays.

Cette pratique de l'Angélus de midi fut indulgenciée en 1475 par le pape Sixte IV qui fut un grand pape marial : il favorisa tout particulièrement le culte liturgique de l'Immaculée Conception.

Dès lors, le triple Angélus avec sa triple sonnerie est attesté un peu partout en Occident.

 
L'Angélus de Jean-François Millet (4 octobre 1814 - 20 janvier 1875)

En plein travail des champs, deux paysans ont posé leurs outils pour se mettre en prière avec simplicité tandis qu'on aperçoit au loin le clocher de l'église qui sonne l'angélus.

La peinture de MILLET est aujourd'hui encore le meilleur ambassadeur de cette pratique jadis universelle. L'image de ce couple de paysans -front courbé et mains liées- répondant ainsi à l'appel d'un lointain clocher est sans conteste un précieux témoignage de la grande popularité que connut la prière et de l'intérêt suscité par la sonnerie de cloches qui l'accompagne…

 

A ces trois l'Angélus s'en ajoute pour les Chartreux un quatrième : un Angélus nocturne qu'ils récitent, au tintement de la cloche, après l'office des laudes.

 

C'est au XVIème que se fixa et se généralisa la forme de l'Angélus , tel que nous le récitions aujourd'hui. On le trouve dans un Petit Office de la Sainte Vierge (Officium parvum B.M.V.) imprimé à Rome au temps de saint Pie V (1566-1572), puis dans le Manuale catholicorum du jésuite saint Pierre Canisius (1521-1597), imprimé à Anvers en 1588. Dans nos livres de piété, l'Angélus porte, selon leur date de publication, soit la référence du pape Benoît XIV (14 septembre 1742), soit celle du pape Léon XIII (15 mars 1884). Ce fut Benoît XIV qui prescrivit de remplacer l'Angélus pendant le Temps Pascal par le Regina Coeli.


 
Aujourd'hui

On sait que chaque dimanche et chaque jour de fête, Jean-Paul II récitait l'Angélus avec les Romains et les pèlerins groupés sur la place Saint-Pierre, et qu'il précédait cette récitation d'une homélie mariale. Étant en dehors de Rome, il maintenait volontiers cette double coutume (homélie et récitation de l'Angélus ) lors de ses déplacements, et cela en semaine.
Ainsi, lors de son voyage au Canada en 1984 : le 13 septembre à Halifax, le 16 à Winnipeg : " En cette heure de midi, nous sommes réunis dans la cathédrale Sainte-Marie, pour réciter ensemble la prière de l'Angélus . Le Seigneur nous invite à faire une pause et en compagnie de la bienheureuse Vierge Marie et de tous les saints à réfléchir au mystère de la Rédemption et à élever nos voix pour louer la Très Sainte Trinité ".
Et à Kigali, en Côte-d'Ivoire, voici comment le Saint-Père s'est adressé à la foule avant de réciter l'Angélus : " Cette prière que je récite tous les dimanches à Rome avec les pèlerins venus sur la place Saint-Pierre nous donne l'occasion d'approfondir notre lien spirituel avec la Vierge Marie qui précède tout le Peuple de dieu dans le pèlerinage de la foi. "

 

Son successeur notre actuel Pape Benoit XVI perpétue cette tradition et notamment voici le thème abordé par lui en ce dimanche 1er février 2009 :

Le Pape à l'Angélus : l'euthanasie est indigne de l'homme
Comme chaque dimanche le Pape prononçait l’Angélus ce dimanche matin sur la place Saint Pierre. A l’occasion de la 31ème journée nationale pour la vie, célébrée ce dimanche en Italie, Benoît a voulu montrer que comme le Christ qui a accepté d’être sacrifié sur la croix pour notre salut, nous devons apprendre à accepter la souffrance et il a lancé une ferme condamnation de l’euthanasie

 

En conclusion nous pouvons dire :

 

Les modes de vie évoluant, l'horaire de l’angélus a été modifié. Il est toujours sonné trois fois chaque jour mais souvent à 7 heures le matin (parfois 8 heures), midi et 19 heures le soir. Mais bien souvent, les fidèles ayant encore la chance d'entendre sonner l'Angélus ( l’extension des agglomération jouxtant parfois l’abandon du poste de sonneur de cloches) , se contentent de la sonnerie...
La pratique de l'Angélus a progressivement décliné au long du XXème siècle, du fait de la baisse de la pratique religieuse, mais aussi car les marguillers, jadis astreints à demeurer près du clocher, ont peu à peu abandonné leurs postes. Certes avec dès les années 1940, l'installation de "machines électriques à faire sonner les cloches à la volée", l'électrification a quelque peu facilité la tâche mais, en l'absence de religieux, encore faut-il qu'il y ait quelqu'un pour appuyer sur le bouton… et quelqu'un pour prier...

 

Cependant il serait erroné de vouloir en déduire que la pratique est morte. Même si contrairement au siècle passé, la ferveur populaire n’est plus celle qu’elle était, que pratiquement très peu de gens bénissent leur repas avant manger et récite l’Angélus, il ne demeure pas moins vrai qu’il existe , grâce à Dieu, un petit reste fidèle  qui continue à honorer chaque jour la Mère et le Fils.

 

L'Angélus avons-nous vu a été utilisé durant les croisades pour parer au danger turc, or c’est au « cornu » et consorts que notre génération est magistralement confrontée. Donc plus qu’une mort physique, c’est notre âme même qui est menacée. Nous devons en tenir compte et reprendre activement cette arme efficace qu’est la prière. Et qu’est-ce qui mieux que l’Angélus nous permet, trois fois par jour, en peu de temps en plus (même si à ce qu’il paraît : quand on aime on ne compte pas !), comme le disait si bien notre défunt Saint Père Jean Paul II, de : « faire une pause et en compagnie de la bienheureuse Vierge Marie et de tous les saints de réfléchir au mystère de la Rédemption et d’élever nos voix pour louer la Très Sainte Trinité ».


Armons-nous donc. Et avec foi
,
entreprenons la croisade pour la survie éternelle. Sus à l’ennemi et salutation à Toi Reine du ciel et de la Terre ! Nous voulons avec Toi Notre Mère que le Seigneur ,Ton enfant a bénie, louer la Très Sainte Trinité.


 


                

Publié dans Religion

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B
Salut je serai surement devant toi au classement des bogoss mais je t invite quand meme sur b-goss.com
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