La femme adultère
La femme adultère
Homélie du père THÉON prêtre Spiritain.
Explication du texte :
Le péché d’adultère était considéré comme très grave par la loi de Moïse.
Il était puni de mort pour l’homme et la femme.
Cependant les Romains interdisaient aux juifs de porter une sentence de mort.
Donc il ne pouvait être question de lapider cette femme adultère.
Si les Scribes et les Pharisiens l’amènent à Jésus, ce n’est pas pour prendre une décision, mais pour le mettre à l’épreuve. Le piège était habile. Quelle que soit sa réponse, Jésus devait être pris.
S’il acceptait la sentence, il s’opposait aux Romains et risquait d’être arrêté. Par ailleurs cette sentence s’opposait au message de miséricorde qu’il proclamait.
S’il refusait la sentence, il s’opposait à la loi de Moïse et se discréditait aux yeux de ses compatriotes.
Mais Jésus avait une solution que ses ennemis ne soupçonnaient pas.
Dans un premier temps, Jésus ne répond pas. Il prend son temps et trace des graffitis sur le sol. Qu’écrit’ il ? L’Évangile ne le dit pas(1). Les Scribes insistent pour avoir la réponse. Alors Jésus se redresse et déclare : « Que celui d’entre vous qui est sans péché lui jette la première pierre ! »
Il ne refuse pas la sentence, mais il met les détracteurs en face de leurs responsabilités. Ceux-ci n’osent pas insister. Ils craignent peut-être que Jésus ne leur fasse des déclarations compromettantes. Et Jésus se remet, avec indifférence, à tracer des traits sur le sol. Les Scribes se retirent l’un après l’autre « commençant par les plus âgés », soit qu’ils soient plus sages, soit qu’ils soient les plus pécheurs. Et ils en sont pour leur frais. Jésus reste seul avec la femme. Il lui dit : « Femme, où sont-ils donc ? Personne ne t’a condamnée , » Elle répond : « Personne, Seigneur ! » Et Jésus conclut : « Moi non plus, je ne te condamne pas, va, et désormais ne pêche plus ! »
C’est un exemple admirable de miséricorde.
Jn. VIII, 1-11
Du blogueur : (1) Par Maria Valtorta : l'Évangile tel qu'il m'a été révélé par Jésus, nous apprenons que Jésus écrivait sur le sol, la corruption qu'il lisait dans le cœurs des accusateurs en commençant par les plus anciens. Se voyant à nu, progressivement ils s'en allèrent, en silence, furieux, mais tête basse.
Application à la vie :
Jésus pardonne tous les pécheurs. Il ne condamne personne.
Le prêtre est son instrument dans le sacrement de Réconciliation.
Il est là pour pardonner et non pour refuser le pardon.
Tout au plus peut’ il « retenir », c’est à dire « retarder » le pardon jusqu’à ce que le pénitent soit dans les dispositions requises pour accueillir le pardon.
« Les péchés seront remis (pardonnés) à ceux à qui vous les remettrez : il seront retenus (pardon retardés) à ceux à qui vous les retiendrez ».
Jésus nous interdit de juger : « Ne jugez pas » (Mt. VII, 1)
Pour juger avec justice, il faut connaître le fond du cœur du pécheur. Or Dieu seul connaît le fond du cœur. Lui seul peut juger. La responsabilité du pécheur ne se mesure pas à la gravité du péché, mais à la conscience que le pécheur en a et aux circonstances dans lesquelles il commet ce péché.
Cela aussi Dieu seul le sait. L’homme qui juge un pécheur est peut-être beaucoup plus pécheur que lui, parce que plus éclairé. C’est pourquoi notre état de pécheur nous interdit de juger d’autres pécheurs.
Sommes-nous portés à juger les pécheurs ou à leur faire miséricorde ?
Que le Seigneur Jésus nous préserve de tout jugement sur les autres et nous donne la grâce de la miséricorde !
Autre homélie de ce même prêtre : Joseph "père" de Jésus : quant est-il ? N°1