Homélie « Ce que Dieu a unit.. » Marc 10, 2-16

Publié le par monSeigneur et monDieu

« Ce que Dieu a unit.. »

 

Aborder le sujet du divorce dans une homélie est toujours délicat, car nous sommes tous plus ou moins directement concernés par ce sujet. Je suis pleinement conscient que le divorce est d’abord une source d’énormes souffrances et de difficultés parfois insurmontables, et qu’il convient d’abord de chercher de notre mieux à soulager ces souffrances. Mais il faut aussi essayer de réfléchir aux causes de ces souffrances.

 

L’Evangile de ce jour peut nous y aider.

 

Concernant le mariage, le projet de Dieu est sans équivoque possible. Dans le récit de la création, Dieu fonde tout sur l’amour du couple homme et femme, appelés à se donner l’un à l’autre, et à se compléter dans une parfaite égalité. Adam en est tout émerveillé : « voilà l’os de mes os, et la chair de ma chair » dit il en regardant Eve (Gn 2, 23). « A cause de cela - dit l’Ecriture – l’homme quittera son père et sa mère, il s’attachera à sa femme, et tous deux ne feront plus qu’un » (Gn 2, 24). Voilà pourquoi dans le projet de Dieu, le mariage est de par sa nature même, indissoluble. Et Jésus le rappelle clairement quand il dit : « Ce que Dieu a uni, que l’homme ne le sépare pas » (Mc 10, 9).

 

Avec l’Evangile que nous venons d’entendre, nous voyons aussi que ce lien indissoluble du mariage a été souvent remis en cause au fil de l’histoire. Moïse lui-même avait dû concéder une loi permettant la répudiation ; non pas qu’il contestait le projet de Dieu, mais nous dit Jésus, « à cause de l’endurcissement du cœur de l’homme » (Mc 10, 5).

 

Aujourd’hui encore, le lien du mariage fait l’objet d’attaques d’une rare violence, et notamment en France. Actuellement, 45 pour cent des couples ayant signé un jour un contrat de mariage à la mairie ont divorcé. En France, 1 enfant mineur sur 4 vit séparé de l’un de ses parents à cause du divorce ou de la séparation.

 

Face à une telle situation, il y a deux attitudes possibles.

 

* La première consisterait à considérer que le projet de Dieu d’unir l’homme et la femme pour toujours dans les liens sacrés du mariage est devenu beaucoup trop difficile à mettre en pratique dans le monde actuel.

 

Alors c’est Dieu qui doit revoir sa copie et nous proposer un nouveau projet qui tienne compte de nos nouveaux modes de vie. Au nom du « droit à l’erreur », on pourrait à nouveau répudier son conjoint, comme du temps de Moïse. C’est ni plus ni moins ce que le droit civil français a déjà réintroduit dans notre société avec le contrat du PACS.

 

Et on pourrait pousser encore le raisonnement. Pourquoi faudrait-il après tout chercher absolument à unir un homme et une femme ? etc.… Bref, cette voie là ne mène nulle part.

 

Dieu ne peut ni se tromper, ni nous tromper. Tout ce qu’il fait est bon pour nous.

 

* Il faut donc aborder cette difficulté que pose le lien du mariage à notre génération d’une autre manière. Nous devons reprendre le projet de Dieu dans sa globalité, et en accepter toutes les dimensions. Et nous verrons vite que nos difficultés viennent le plus souvent du fait nous avons mis de côté, plus ou moins consciemment, certaines dimensions essentielles du mariage tel que Dieu l’a créé, à commencer par la présence de Dieu lui-même au sein du couple.

 

Dans le lien du mariage, il y a trois volontés qui interagissent : l’homme, la femme et Dieu. C’est la présence de Dieu au sein du couple et de la famille qui unit les cœurs durablement. Dieu doit donc être mis dès le départ au centre du projet d’amour conjugal.

 

Ensuite, Dieu n’envisage pas le lien d’amour qui doit unir l’homme et la femme seulement sur le plan affectif, sensible, émotionnel. Ce lien serait beaucoup trop fragile dans le temps. Dieu veut que l’homme et la femme soient unis par un amour d’Agape, un amour basé sur la volonté, une volonté d’aimer, de se donner pour le bien de l’autre. Cet amour basé sur le don de soi est un amour qui nous vient de Dieu, car il en est lui-même l’unique source.

 

Quand Jésus dit que Dieu « unit », il montre que seul un Amour puisé dans le cœur de Dieu peut unir durablement un homme et une femme. Encore faut-il que le couple vienne dans la prière puiser à la source divine cette eau vive qui fera grandir jour après jour, leur unité.

 

Et il y aurait encore bien d’autres dimensions toutes aussi essentielles à considérer. Mais tout pourrait se résumer en une simple formule : donner à Dieu la toute première place en tout. Comment ? En commençant à le faire dans sa propre vie, avant même de considérer la paille dans l’œil de son conjoint.

 

Et prions la Sainte Famille. Prions saint Joseph et la sainte Vierge Marie de nous éclairer sur ce si grand et si beau projet d’amour que Dieu a voulu pour nous de toute éternité. Joseph et Marie se sont toujours effacés devant la volonté divine. Mettons-nous à leur école d’humilité et de douceur pour retrouver le vrai sens de l’amour conjugal. Amen.

 

Père Patrick de VARAX

Dimanche 8 octobre 2006

XXVII ème dimanche ordinaire

 

Du blogueur : Cette homélie doit déplaire !!! Chaque fois que je la poste, je constate qu’elle apparaît en en véritable méli mélo que moi même je n’arrive pas à reconstituer. Cette fois avec l’aide de Dieu Trine, je sais que cela ira.

 

Donc bonne lecture et y accordez encore plus de crédit aux propos et surtout tachons avec l’aide de Dieu de les mettre en pratique.

 

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