À propos du Carême et mi-carême : Sens, raison d’être et portée !

Publié le par monSeigneur et monDieu

 

 

Il s'est fait pauvre pour nous enrichir par sa pauvreté (cf  2 Cor 8,9) 

 

Le carême débute le lendemain du mardi gras plus précisément le mercredi des Cendre, qui est pour les chrétiens un jour de pénitence ; il s’achève le jour de Pâques.

C’est la période de 40 jours qui précède le jour de Pâques. C’est un temps de pénitence, de prière et de partage pour se préparer à la grande fête de la résurrection de Jésus.

 

Pénitence = prière, aumône et jeûne.

AU IV° siècle, l’obligation du jeûne était très rigoureuse à savoir : un seul repas le soir sans viande, ni œuf, ni laitage, ni vin.

Désormais, le jeûne n’est guère pratiqué et se limite essentiellement à deux jours, le mercredi des cendres et le vendredi saint. Pour respecter le jeûne on ne doit faire qu’un seul repas pendant la journée, avec une alimentation frugale, sans viande, le matin et le soir. On ne doit rien manger entre les repas.

Sont, en principe, dispensés de jeûner les malades, les personnes de plus de 60 ans, les jeunes de moins de 18 ans et les femmes enceintes.

Cependant compte tenu de l’augmentation de l’espérance de vie et la précocité d’entrée dans la vie d’adulte des jeunes, il appartient à chacun en son âme, conscience, état de santé et désir véritable de voir dans quelle mesure il lui est ou non possible de jeûner.

 

Il faut cependant avouer que les temps étant de l’ère de la consommation tout azimut, peu nombreux sont ceux qui réellement intègrent les sacrifices comme modestes contributions à leur propre salut.

Pourtant notre Sainte Mère ne cesse de nous répétez qu’Elle espère notre humble contribution et que nous utilisions les armes spirituelles qui nous sont données pour ces temps de fin.

 

http://3943 Notre-Dame d’Anguera-Bahia-Pedro Régis - 22 02 2014

Allons par exemple voir dans ce message ce que notre Dame nous dit 

Le but du jeûne : se priver momentanément de quelque chose qui nous est nécessaire ou agréable pour se donner le temps de retrouver l’essentiel.

 

Nous avons vu précédemment ce que sont le Mardi Gras et le Mercredi des Cendres, nous aborderons ici brièvement la mi-Carême.

 

Qu’est ce que la mi-carême ?

Comme son nom l’indique c’est le milieu du carême.

Mais il y a lieu de plus en plus de s’interroger sur  son sens.

 

Le carême durant 40 jours et s’achevant à la Passion de notre Seigneur, Sa mort et Sa Résurrection qui est le Gloria Chrétien et explique ainsi que Saint Paul le dit 1 corinthien 15, 17-18 :

Et si le Christ n'est pas ressuscité, votre foi est vaine, vous êtes encore dans vos péchés, et par conséquent aussi, ceux qui se sont endormis dans le Christ sont perdus.

 

Puis je vous propose l’étude du texte ci-dessous :

 

« Arrêtons-nous donc aujourd'hui à considérer la Résurrection de notre Sauveur comme l'apogée de sa gloire personnelle, comme l'argument principal sur lequel repose notre foi en sa divinité. « Si le Christ n'est pas ressuscité, nous dit l'Apôtre Saint Paul, notre foi est vaine » ( I Cor. XV, 17 ) ; mais parce qu'il est ressuscité, notre foi est assurée. Jésus nous devait donc d'élever sur ce point notre certitude au plus haut degré ; voyez s'il a manqué de le faire ; voyez si, au contraire, il n'a pas porté en nous la conviction de cette vérité capitale jusqu'à la plus souveraine évidence de fait. Pour cela deux choses étaient nécessaires : que sa mort fût la plus réelle, la mieux constatée, et que le témoignage qui atteste sa Résurrection fût le plus irréfragable à notre raison. Le Fils de Dieu n'a pas manqué à aucune de ces conditions ; il les a remplies avec un divin scrupule : aussi le souvenir du triomphe qu'il a remporté sur la mort ne saurait-il s'effacer de la pensée des hommes ; et de là vient que nous éprouvons encore aujourd'hui, après vingt siècles, quelque chose de ce frisson de terreur et d'admiration que ressentirent les témoins qui eurent à constater ce passage subit de la mort à la vie.

Certes, il était bien réellement devenu la proie de la mort, celui que, vers la dixième heure du jour, Joseph d'Arimathie et Nicodème descendaient de la croix, et dont ils déposaient les membres raidis et sanglants entre les bras de la plus désolée des mères. L'affreuse agonie de la veille, lorsqu'il luttait avec les répugnances de son humanité, à la vue du calice qu'il était appelé à épuiser ; le brisement qu'avait éprouvé son cœur par suite de la trahison de l'un des siens et de l'abandon des autres ; les outrages et les violences dont il fut assailli durant de longues heures ; l'effroyable flagellation que Pilate lui fit subir, dans le but d'apitoyer un peuple altéré de meurtre ; la croix, avec ses clous ouvrant quatre sources d'où le sang s'échappait à grand flots ; les angoisses du cœur de l'agonisant, à la vue de sa mère éplorée à ses pieds ; une soif ardente qui consumait rapidement les dernières ressources de la vie ; enfin le coup de lance traversant la poitrine, et allant atteindre le cœur et faire sortir de son enveloppe les dernières gouttes de sang et d'eau : tels furent les titres de la mort pour revendiquer une si noble victime. C'est afin de vous glorifier, ô Christ, que nous les rappelons aujourd'hui : pardonnez à ceux pour lesquels vous avez daigné mourir, de n'oublier aucune des circonstances d'une mort si chère. Ne sont-elles pas aujourd'hui les plus solides assises du monument de votre résurrection ?  

Il avait donc véritablement conquis la mort, ce vainqueur d'une nouvelle espèce qui s'était montré à la terre. Un fait surtout restait acquis à son histoire : c'est que sa carrière, passée toute entière dans une obscure contrée, s'était terminée par un trépas violent, au milieux des acclamations de ses indignes concitoyens. Pilate adressa à Tibère les actes du jugement et du supplice du prétendu Roi des Juifs ; et dès ce moment l'injure fut toute prête pour les sectateurs de Jésus. Les philosophes, les beaux esprits, les esclaves de la chair et du monde, se les montreront du doigt, en disant : « Voilà ces gens étranges qui adorent un Dieu mort sur une croix ». Mais si pourtant ce Dieu mort s'est ressuscité, que devient sa mort, sinon la base inébranlable sur laquelle s'appuie l'évidence de sa divinité ? Il était mort et il s'est ressuscité ; il avait annoncé qu'il mourrait et qu'il ressusciterait ; quel autre qu'un Dieu peut tenir entre ses mains " les clefs de la mort et du tombeau ? " (Apoc. I, 17).

Or il en est ainsi. Jésus mort est sorti vivant du tombeau. Comment le savons-nous ? - Par le témoignage de ses Apôtres, qui l'ont vu vivant après sa mort, auxquels il s'est donné à toucher, avec lesquels il a conversé durant quarante jours. Mais ces Apôtres, devons-nous les croire ? - Et qui pourrait douter du témoignage le plus sincère que le monde entendit jamais ? Car quel intérêt auraient ces hommes à publier la gloire du maître auquel ils s'étaient donnés, et qui leur avait promis qu'après sa mort il ressusciterait, s'ils savaient qu'après avoir péri dans un supplice ignominieux pour eux aussi bien que pour lui, il n'a pas rempli sa promesse ? Que les princes des Juifs, pour décrier le témoignage de ces hommes, soudoient les gardes du tombeau, afin de leur faire dire que, pendant qu'ils dormaient, ces pauvres disciples que la frayeur avait dispersés, sont venus durant la nuit enlever le corps ; on est en droit de leur répondre par cet éloquent sarcasme de saint Augustin : «  Ainsi donc les témoins que vous produisez sont des témoins qui dormaient ! Mais n'est-ce pas vous-mêmes qui dormez, quand vous vous épuisez à chercher une telle défaite ? » Mais où les Apôtres auraient-ils pris le motif de prêcher une résurrection qu'ils su n'être pas arrivée ? « A leur yeux, remarque saint Jean Chrysostôme, leur maître ne doit plus être qu'un faux prophète et un imposteur ; et ils iront défendre sa mémoire contre une nation toute entière ! Ils se dévoueront à tous les mauvais traitements pour un homme qui les aurait trompés ! Serait-ce dans l'espérance des promesses qu'il leur avait faites ? Mais s'ils savent qu'il n'a pas rempli sa promesse de ressusciter, quel fond peuvent-ils faire sur les autres ? » Non, il faut nier la nature humaine, ou reconnaître que le témoignage des Apôtres est un témoignage sincère.

Ajoutons maintenant que ce témoignage fut le plus indépendant de tous : car il ne procurait d'autres avantages aux témoins que les supplices et la mort ; qu'il révélait dans ceux qui l'émettaient une assistance divine : car il faisait voir en eux, si timides la veille, une fermeté que rien ne fit jamais faiblir, et dans des hommes du peuple une assurance humainement inexplicable, et qui les accompagna jusqu'au des capitales les plus civilisées, où ils firent de nombreuses conquêtes. Disons encore que les prodiges les plus frappants venaient confirmer leur témoignage, et réunir autour d'eux dans la foi de la résurrection de leur maître des multitudes de toute langue et de toute nation ; qu'enfin, lorsqu'ils disparurent de la terre, après avoir scellé de leur sang le grand fait dont ils étaient dépositaires, ils avaient répandu dans toutes les régions du monde, et bien au delà des frontières de l' Empire romain , la semence de leur doctrine, qui germa promptement et produisit une moisson dont la terre entière se vit bientôt couverte. Tout ceci n'engendre-t-il pas la plus ferme de toutes les certitudes sur le fait étonnant dont ces hommes étaient porteurs ? Les récuser, ne serait-ce pas récuser en même temps les lois de la raison ? O Christ ! votre résurrection est certaine comme votre mort ; la vérité a pu seule faire parler vos Apôtres ; seule elle peut expliquer le succès de leur prédication. Mais le témoignage des Apôtres a cessé ; et un autre témoignage non moins imposant, celui de L'EGLISE, est venu continuer le premier, et il proclame avec non moins d'autorité que Jésus n'est plus parmi les morts. L'EGLISE attestant la résurrection de Jésus, c'est la voix de toutes ces centaines de millions d'hommes qui, chaque année depuis vingt siècles, ont fêté la Pâque.

 

Extrait de : La Résurrection de Notre Seigneur Jésus-Christ vrai dieu et vrai Homme. L'année liturgique de Dom Guéranger. Abbé de Solesmes

 

Donc ainsi que l’indique cet extrait magistral le retrait au désert à la rencontre du Christ ne trouvera son apothéose qu’à la Résurrection : Sa Pâques

Jusque là le Chrétien par un temps de pénitence, de prière et de partage se prépare à la grande fête de la résurrection de Jésus. 

 

Comment peut-on expliquer que 2000 ans plus tard, qu’en plein Carême il fasse une mi-temps. Notre Seigneur avant le début de sa vie publique en aurait-Il fait une ?

 

Et plus qu’une halte que ce mi temps ait plus l’air d’un mini carnaval ?

 

En effet il n’est pas rare de lire de nos jours à propos de la mi-carême : On fête la Mi-carême depuis le Moyen Âge. A cette époque on en profitait pour faire une pause au milieu du carême, en s’amusant. Cette fête se perpétue de nos jours dans certains villages de France. Lors de la Mi-carême, on fait des crêpes, on se déguise et on participe à des défilés, des carnavals.

 

Pourtant si certes comme son nom l’indique, la mi-carême marque la moitié du Carême, rien cependant dans le calendrier liturgique n’indique cette mi-temps.

Les oraisons du jour gardent la même tonalité que celles des jours qui l’entourent. « Que tes serviteurs se purifient dans la pénitence et s’appliquent à faire ce qui est bon… », dit l’oraison d’ouverture de la messe. Seule l’antienne d’ouverture porte la marque d’une joie particulière ; celle de celui qui cherche le Seigneur de toute sa force.

Ainsi est donné l’axe de la vraie joie, celle qui consiste à « imiter la charité du Christ qui a donné sa vie par amour pour le monde. » (Prière d’ouverture du 5e dimanche de Carême).

 

Alors pourquoi les crêpes, les bugnes et autres traditions culinaires festives viennent-elles agrémenter ce jour ?

 

La logique du bon sens économique ! Le Carême est un temps de jeûne et les générations passées prenaient très au sérieux cet aspect particulier. Même les œufs étaient interdits. Mais les œufs ne se conservent guère plus de vingt jours, c’est-à-dire la moitié de quarante. C’est pour ne pas perdre cette denrée précieuse pour beaucoup, qu’on l’utilisait sous toutes les formes possibles. De la même manière, c’est pour vider les réserves qu’on fait des crêpes pour le mardi gras. Après la mi-carême, on attend à nouveau vingt jours pour sortir, décorés de joie pascale, les œufs gardés en réserve.

 

Le problème c’est que toute ouverture faite en matière de foi se traduit progressivement en une insidieuse transformation opérée à notre insu par l’ennemi de nos âmes.

 

D’une raison d’économie domestique : péremption des œufs… nous aboutissons à une mi-temps carnavalesque timide un siècle plus tard et plus revendicatrice de siècles en siècle !

 

En allant sur Wikipédia, est signifié pour la Mi-carême : La Mi-Carême est une fête carnavalesque traditionnelle, d'origine française. Fêter la Mi-Carême est une pratique qui remonte au Moyen Âge et se perpétue jusqu'à nos jours dans certains villages de France (par exemple à Équihen-Plage) ainsi que dans ses anciennes colonies (comme au Québec, dans l'ancienne Nouvelle-France ou à Saint-Martin). La Mi-Carême était aussi jadis en France la Fête des blanchisseuses, des débitants de charbon et des porteurs d'eau1.

 

Donc la France qui depuis la Révolution se démocratise a ouvert les vannes, mais est-ce surtout pour les raisons économiques évoqués plus haut ?

 

Toujours dixit Wikipédia : À l'occasion de la Mi-carême 1890, le journal parisien La Presse écrit2 :

L'invention de la Mi-carême est bien plus récente que celle du carnaval. On avait de très bonne heure senti le besoin d'inaugurer par des plaisirs bruyants une longue période d'abstinence ; quand la foi se fut encore affaiblie, on jugea à propos de couper par une halte cette longue période de privations : on créa la Mi-carême. Telle est sa raison d'être évidente ; quant à la cause occasionnelle de son existence, elle est moins sûrement connue.

 

Ainsi voyons nous comment en toute chose l’ennemi qui guette reste à l’affut attendant son heure car sitôt nous entrebâillons la porte il y engouffre son pied, pour être sûr que nous ne puissions la refermer.

 

Nous voyons comment les messages actuels nous invitent à nous intérioriser et à prier. Aussi centrons-nous sur le Carême en cherchant à en faire un réel temps de dépouillement et de fortification qui passe nécessairement par notre Conversion et rencontre, tout comme les disciples d’Emmaüs, avec le Ressuscité.

 

Il est bon avant d’entreprendre notre avancée de clarifier nos motivations, ainsi serons –nous moins distraits dans notre marche.

 

Depuis quand vit-on le Careme ?

Depuis le IVème siècle, on commence à le constituer comme temps de pénitence et de renouvellement pour toute l’Eglise, avec la pratique du jeûne et de l’abstinence. Conservée avec vigueur dans les églises d’Orient, la pratique pénitentielle du Carême s’est assouplie en Occident, mais on continue à y observer un esprit de pénitence et de conversion.

 

Quelles sont les obligations d’un catholique pendant le Carême ?

Il doit accomplir le précepte du jeûne le mercredi des Cendres et le Vendredi Saint et celui de l’abstinence chaque vendredi, ainsi que la confession (au moins une fois par mois et pour la circonstance avant les fêtes de Pâques) et la communion quand son état de vie le lui permet. Que nul n’aille chercher sa « propre condamnation ».

 

 

 

 

Publié dans 40 jours--->Pâque

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