Carême 2012 - 27 Février 2012
Pas N°4
Thème du cheminement pascal proposé par le pape Benoît XVI aux chrétiens pour le carême 2012.
MESSAGE DE SA SAINTETÉ
BENOÎT XVI
POUR LE CARÊME 2012
«Faisons attention les uns aux autres
pour nous stimuler dans la charité et les œuvres bonnes»
(He 10, 24)
Voici ce que nous dit sa Sainteté le Pape :
« Le Carême nous offre encore une fois l’opportunité de réfléchir sur ce qui est au cœur de la vie chrétienne : la charité.
La balle est dans notre camps et ça il n’y a pas à en disconvenir en toute liberté !!!!
Le mercredi des cendres commence le Carême, 40 jours vers Pâques. Notre réflexion elle n’a démarré que le Vendredi, uniquement pour attendre nos frères Antillais pour qui par décision ecclésiale les cendres n’ont lieu que ce jour là, afin de laisser les festivaliers carnavalesques rentrer en eux même avant d’entreprendre cette traversée du désert.
Et justement cette spécificité renferme en elle l’état de la foi de l’homme moderne, puisqu’en fait qu’est-ce que le Carême ?
Sinon un temps privilégié pour nous !
Un temps heureux pour rencontrer Jésus. Disons-nous en définissant le Carême !
Donc nous devrions tendre vers avec empressement.
Mais le faisons nous,
en Vérité ?
Si tel était le cas nous jubilerions d’impatience à l’idée de devoir pénétrer dans ce désert à la recherche de notre Dieu, vers qui notre âme, aspire comme l’explique cette chanson ?
Plus près de Toi mon Dieu
Mais cette rencontre si escomptée par nos âmes, nous la vivons si peu de l’intérieur, que ce jours des « cendres » a du être différé aux Antilles parce que la période carnavalesque, qui par le passé s’arrêtait respectueusement pour laisser place à l’entrée dans le Carême (d’ailleurs le mercredi des cendres affichait les signes extérieurs du deuil ), est devenu pour des raisons commerciales et touristiques (officiellement, mais y voir derrière une certaine patte toujours prête à nous aiguillonner vers tout ce qui nous détourne de Dieu), progressivement un jour de liesse populaire pouvant se poursuivre jusqu’au matin du jeudi.
Je ne jette aucunement la pierre à nos frères Antillais. Je ne fais qu’un constat. Mais par ailleurs nous devons aussi constater que contrairement à nos paroisses hexagonales, celles des Antilles affichent une densité de population lors des cérémonies Eucharistiques. Et que nos propres cérémonies sont mises en valeur par un nombre important de gens originaires des Antilles, Afrique, et autres qui bien souvent s’engagent dans les paroisses plus que les autochtones.
De même, durant cette période déferlante du carnaval dont les jours dits « gras » sont fériés, une grande partie des Chrétiens aux Antilles (je remercie au passage mon amie de la Martinique qui me tient toujours informé de ce qui s’y fait) profitent pour se ressourcer et pour, par leur louanges vers le Ciel, implorer la miséricorde céleste tant pour eux et leurs proches, qu’en faveur de tous ceux qui pris par cette ambiance carnavalesque se laissent aller à toutes sortes d’actions sous prétexte que durant le carnaval : tout est permis ! Nous savons tous qui se "masque" souvent derrière ce slogan : Il est interdit d’interdire !
Je n’ai pris cet exemple uniquement pour nous montrer comment insidieusement, progressivement sous toutes sortes de prétextes, nous sommes amenés sans que nous en prenions conscience là où certains depuis bien longtemps ont programmé de nous y conduire.
Seule la participation fervente aux célébrations Eucharistiques, à l’Adoration, à la prière fréquente,… et tout ce que le Seigneur a mis en place pour nous permettre de demeurer en Lui malgré l’adversité, maintiennent nos yeux ouverts dans la tourmente, et nous permettent alors de nous écrier :.
Tu es là, au coeur de nos vies
Refrain:
TU ES LA AU CŒUR DE NOS VIES
ET C'EST TOI QUI NOUS FAIT VIVRE
TU ES LA AU CŒUR DE NOS VIES
BIEN VIVANT,O JÉSUS-CHRIST.
1) DANS LE SECRET DE NOS TENDRESSES
TU ES LA
DANS LES MATINS DE NOS PROMESSES
TU ES LA
2) DANS NOS CŒURS TOUT REMPLIS D'ORAGES
TU ES LA
DANS TOUS LES CIELS DE NOS VOYAGES
TU ES LA
3) EN PLEIN MILIEU DE NOS TEMPÊTES
TU ES LA
DANS LA MUSIQUE DE NOS FÊTES
TU ES LA.
Texte et musique: Raymond Fau
Création : 1973
Tout en nous faisons prendre aussi conscience que nous ne pouvons allez vers Dieu en ne nous préoccupons pas de ce qu’il advient à notre prochain, puisque nous devons tendre à être Un comme l’Est Notre Dieu Trine.
C’est ce que nous reprécise notre Saint Père le Pape:
2. « Les uns aux autres » : le don de la réciprocité.
Cette « garde » des autres contraste avec une mentalité qui, réduisant la vie à sa seule dimension terrestre, ne la considère pas dans une perspective eschatologique et accepte n’importe quel choix moral au nom de la liberté individuelle. Une société comme la société actuelle peut devenir sourde aux souffrances physiques comme aux exigences spirituelles et morales de la vie. Il ne doit pas en être ainsi dans la communauté chrétienne!
L’apôtre Paul invite à chercher ce qui « favorise la paix et l'édification mutuelle » (Rm 14, 19), en plaisant « à son prochain pour le bien, en vue d'édifier » (Ibid.15, 2), ne recherchant pas son propre intérêt, « mais celui du plus grand nombre, afin qu'ils soient sauvés » (1 Co 10, 33).
Cette correction réciproque et cette exhortation, dans un esprit d’humilité et de charité, doivent faire partie de la vie de la communauté chrétienne.
Les disciples du Seigneur, unis au Christ par l’Eucharistie, vivent dans une communion qui les lie les uns aux autres comme membres d’un seul corps. Cela veut dire que l’autre m’est uni de manière particulière, sa vie, son salut, concernent ma vie et mon salut.
Nous abordons ici un élément très profond de la communion : notre existence est liée à celle des autres, dans le bien comme dans le mal ; le péché comme les œuvres d’amour ont aussi une dimension sociale.
Dans l’Église, corps mystique du Christ, cette réciprocité se vérifie : la communauté ne cesse de faire pénitence et d’invoquer le pardon des péchés de ses enfants, mais elle se réjouit aussi constamment et exulte pour les témoignages de vertu et de charité qui adviennent en son sein. « Que les membres se témoignent une mutuelle sollicitude » (cf.1 Co 12, 25), affirme saint Paul, afin qu’ils soient un même corps.
La charité envers les frères, dont l’aumône – une pratique caractéristique du carême avec la prière et le jeûne – est une expression, s’enracine dans cette appartenance commune.
En se souciant concrètement des plus pauvres, le chrétien peut exprimer sa participation à l’unique corps qu’est l’Église. Faire attention aux autres dans la réciprocité c’est aussi reconnaître le bien que le Seigneur accomplit en eux et le remercier avec eux des prodiges de grâce que le Dieu bon et tout-puissant continue de réaliser dans ses enfants.
Quand un chrétien perçoit dans l’autre l’action du Saint Esprit, il ne peut que s’en réjouir et rendre gloire au Père céleste (cf. Mt 5, 16).
Car nous devons toujours avoir en mémoire la Parole du Seigneur qui nous a accompagnée durant notre réflexion de l’an dernier et qui en ce début de Carême nous a été redonnée en lecture et méditation le jeudi suivant les cendres et qui nous suivra durant notre pas du jour :
Moïse disait au peuple d'Israël : « Je te propose aujourd'hui de choisir ou bien la vie et le bonheur, ou bien la mort et le malheur.
Écoute les commandements que je te donne aujourd'hui : aimer le Seigneur ton Dieu, marcher dans ses chemins, garder ses ordres, ses commandements et ses décrets. Alors, tu vivras et te multiplieras ; le Seigneur ton Dieu te bénira dans le pays dont tu vas prendre possession.
Mais si tu détournes ton cœur, si tu n'obéis pas, si tu te laisses entraîner à te prosterner devant d'autres dieux et à les servir,
je te le déclare aujourd'hui : certainement vous périrez, vous ne vivrez pas de longs jours sur la terre dont vous allez prendre possession quand vous aurez traversé le Jourdain.
Je prends aujourd'hui à témoin contre toi le ciel et la terre : je te propose de choisir entre la vie et la mort, entre la bénédiction et la malédiction. Choisis donc la vie, pour que vous viviez, toi et ta descendance,
en aimant le Seigneur ton Dieu, en écoutant sa voix, en vous attachant à lui ; c'est là que se trouve la vie, une longue vie sur la terre que le Seigneur a juré de donner à tes pères, Abraham, Isaac et Jacob.
Livre du Deutéronome 30,15-20.