L'OMS se penche sur les mutations du virus
Plusieurs pays ont signalé des mutations du virus de la grippe A (H1N1). Ces mutations sont de deux types: celles qui entraînent une résistance au médicament oseltamivir (commercialisé sous le nom de Tamiflu) et celles qui modifient l'hémagglutinine, une protéine de la surface du virus.
Résistance au Tamiflu
Le Dr Keiji Fukuda, porte-parole de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), a affirmé jeudi que l'organisme cherchait à vérifier si ces modifications au virus entraînent un changement dans la gravité de la maladie.
Depuis le début de la pandémie de grippe A (H1N1), 75 cas de résistance au Tamiflu ont été signalés à l'OMS, dont trois au Canada. Tous ces virus répondaient toutefois à un autre antiviral, le zanamivir (commercialisé sous le nom de Relenza).
Récemment, deux foyers ont été signalés dans des hôpitaux du Pays de Galle, en Grande-Bretagne, et de Caroline du Nord, aux États-Unis. Ce que ces deux foyers ont de particulier, c'est que le virus résistant semble s'y être transmis d'une personne à l'autre.
Le Dr Fukuda a précisé que les personnes atteintes étaient toutes gravement malades et que leur système immunitaire était très affaibli. Cette catégorie de patient est particulièrement susceptible de développer une résistance aux antibiotiques et aux antiviraux.
« Ce que cela démontre, c'est qu'il faut faire preuve de beaucoup de vigilance avec ces groupes de patients, mais cela n'a probablement pas beaucoup de conséquence sur la transmission globale de la maladie dans l'ensemble de la population », a dit le Dr Fukuda.
Une autre mutation
Un autre type de mutation a été signalé dans plusieurs pays depuis le début de la pandémie (Brésil, Chine, Japon, Mexique, Ukraine, États-Unis et Norvège). Il s'agit d'une modification d'une des deux protéines de la surface du virus, l'hémagglutinine. Ces virus mutants demeurent sensibles aux antiviraux Tamiflu et Relenza et ne semblent pas se transmettre d'une personne à l'autre. Ils ont été associés à des formes bénignes et graves de la maladie.
« Nous essayons de vérifier si ces mutations entraînent des changements dans le portrait clinique. Est-ce qu'elles causent un changement dans la gravité de la maladie? Nous essayons aussi de voir si ces virus sont en croissance, ce qui suggérerait un changement dans l'épidémiologie de la maladie », a précisé le Dr Fukuda.
Il a aussi souligné qu'en général, les mutations sont très fréquentes dans les virus de la grippe.
Source : Radio-Canada.ca
avec Presse canadienne
Info d'Isabelle.