La leçon du pape aux évêques - 23 MAI 2013
Jeudi soir, dans la basilique Saint-Pierre, l’épiscopat italien (près de 300 évêques pour 221 diocèses, soit deux fois plus qu’en France) est venu clôturer son assemblée générale en présence du pape François. Ce dernier leur a tenu un discours choc, intégralement écrit de sa main et délivré sans tenir compte des corrections suggérées par la Secrétairerie d’État, qui avait pourtant cherché à amortir le coup. Une leçon que je retransmets ici, car elle s’applique en fait à tous les épiscopats, et donc à notre épiscopat français.
Le pape François leur a demandé de répondre «sans superficialité» à la question posée par le Christ à Saint-Pierre: «M’aimes-tu?» Un pasteur doit se la poser car tout ministère se fonde sur l’intimité avec le Seigneur. Puis le Pape, en regardant les évêques, s’est lancé dans un réquisitoire d’une vigueur jamais entendue à l’époque moderne dans la basilique Saint-Pierre :
«Nous ne sommes pas l’expression d’une structure ou d’une nécessité organisative [mais] le signe de la présence et de l’action du Seigneur ressuscité».
Ce qui requiert «une vigilance» spirituelle sans laquelle l’évêque
«tiédit, est distrait, oublie et devient insensible, se laisse séduire par les perspectives de carrière, la flatterie de l’argent, les compromis avec l’esprit du monde. Ce qui le rend paresseux, le transforme en un fonctionnaire, un clergé d’État plus préoccupé par lui-même, l’organisation et les structures, que par le vrai bien du peuple de Dieu. Il court alors le risque, comme l’apôtre Pierre, de renier le Seigneur, même si, formellement, il se présente et parle en Son nom. Ils offensent la sainteté de la Mère Église hiérarchique en la rendant moins féconde.»
Le Pape a conclu cet examen de conscience par 2 exigences pour les évêques:
§ «mettre de côté toute forme d’arrogance»
§ «toujours tenir leur porte ouverte en toutes circonstances» à leurs prêtres.
Le pape François a ensuite imploré la Vierge Marie «pour une Église priante et pénitente» qui soit «libérée de l’idolâtrie du présent» avec des pasteurs «détachés de la torpeur de la paresse, de l’esprit mesquin, du défaitisme», libérés de «la tristesse, de l’impatience, de la rigidité» mais «intègres» et revêtus de «compassion».
Source : Riposte Catholique