Mark Mallett : Alors, que dois-je faire ? 23 JANVIER 2013 (texte intégral)
Alors, que dois-je faire ?
Espoir de la noyade, par Michael D. O'Brien
APRÈS un entretien que j'ai donné à un groupe d'étudiants universitaires sur ce que les Papes ont dit sur la « fin des temps », un jeune homme m'a pris à part avec une question. « Donc, si nous vivons dans la « fin des temps », que sommes-nous censés faire ? » C'est une excellente question, à laquelle j'y suis allé répondre lors de mon entretien suivant avec eux.
Ces pages Web existent pour une raison : pour nous propulser vers Dieu ! Mais je sais que cela suscite d'autres questions : « Que dois-je faire? » « Comment cela change-t-il ma situation actuelle? » « Devrais-je faire davantage pour me préparer? »
Je laisse Paul VI répondre à la question, puis vais la développer :
Il y a une grande inquiétude en ce moment dans le monde et dans l'Église, et ce qui est en question, c'est la foi. Il se trouve maintenant que je me répète la phrase obscure de Jésus dans l'Évangile de Saint Luc: « Quand le Fils de l'homme reviendra, trouvera-t-il encore la foi sur la terre? »… Je lis parfois, le passage de l'Évangile de la fin des temps, et j'atteste que, à cette époque, certains signes de cette fin font leur apparition. Sommes-nous proches de la fin ? Cela nous ne le saurons jamais. Nous devons toujours nous tenir prêts, mais tout pourrait durer très longtemps encore. — Le Pape PAUL VI, Le Secret de Paul VI, Jean Guitton, p. 152-153, référence (7), p. ix.
FAISONS UNE PAUSE SUR LES PARABOLES
Dans les Évangiles, Jésus a souvent parlé en paraboles lorsqu'il s'adressait à ses disciples. Mais quand les Apôtres ont demandé comment ils pourraient savoir quel signe il y aurait de son avènement, et de la fin de l'ère (Matt. 24:3), Jésus tout à coup rompt avec les paraboles et commence à parler de façon très directe et très claire. Il semble qu'il ait voulu que les Apôtres sachent avec une certitude absolue ce qu'il faut surveiller. Il poursuit en donnant une explication générale mais détaillée des signes à attendre dans la nature (tremblements de terre, famines... cf. 7), dans l'ordre social (l'amour d'un grand nombre se refroidira cf. 12) et dans l'Église (il y aura des persécutions et de faux prophètes, cf. 9, 11).
Ensuite, Jésus retourne à sa forme normale de narration et donne trois paraboles dans Matthieu qui traitent, non pas des signes des temps, mais de la manière dont les Apôtres doivent répondre à ce qui vient de leur être dit. Pourquoi ? Parce que les paraboles permettent à chaque génération de « s'intégrer » dans les mots symboliques du Christ en fonction de leur époque et de la myriade d'exigences sociales, économiques et politiques. Les signes, d'autre part, sont une réalité objective de tout temps, même si le Christ les cadre de telle façon que chaque génération puisse les surveiller.
De là, le Bienheureux Cardinal Newman, a été contraint de dire dans un sermon :
Je sais que tous les temps sont périlleux, et que chaque fois que des esprits sérieux et inquiets, vivant pour l'honneur de Dieu et les besoins de l'homme, sont aptes à ne considérer aucun temps aussi périlleux que le leur. En tout temps l'ennemi des âmes assaille avec fureur l'Eglise qui est leur vraie mère, et du moins menace et effraie quand il ne parvient pas à lui faire du mal. Et toutes les temps ont leurs épreuves spéciales que d'autres n'ont pas. Et jusqu'à présent, je dois admettre qu'il y avait certains dangers spécifiques aux Chrétiens à certains moments à d'autres moments, qui n'existent pas en cette époque. Sans doute, mais toujours l'admettre, encore ... Je pense que… la nôtre a une obscurité différente de nature à toutes celles qui l’ont précédées. Le péril spécial du temps dont nous sommes saisis est la propagation de ce fléau de l'infidélité, que les Apôtres et notre Seigneur Lui-même ont prédit comme la pire calamité des derniers temps de l'Eglise. Et au moins une ombre, une image typique de la fin des temps s’en vient sur le monde entier. - Le Bienheureux Cardinal John Henry Newman (1801-1890 AD), sermon prononcé à l'ouverture du Séminaire de Saint Bernard, 2 Octobre 1873, L'infidélité de l'Avenir
Plusieurs papes du siècle suivant allaient continuer à dire la même chose, ce qui indique en effet que le monde entrait dans ce qui a semblé être les temps spécifiques, la « fin des temps », dont Jésus a parlé (voir Pourquoi les Papes Ne Crient-ils Pas? )
Et ainsi, les trois paraboles et comment nous devons nous préparer …
LE DEVOIR DU MOMENT
Qui, donc, est le serviteur fidèle et prudent, que son maître a chargé de (des gens de) sa maisonnée, pour leur distribuer leur nourriture en temps voulu ? Béni est ce serviteur, que son maître à son arrivée trouvera le faisant ... (Matt 24:45-46)
Simplement, béni est le serviteur qui fait le devoir selon sa condition de vie (son état, sa position), symbolisée par la nécessaire routine quotidienne de l'alimentation du ménage. Il pourrait s'agir d’un grand devoir - un « repas de cinq plats » - ou peut-être d’un « en-cas » (« d’une collation ») - de la petite tâche banale. Dans les deux cas, c'est la volonté de Dieu qui se fait et béni est celui que le Seigneur va trouver à faire son devoir du moment quand il reviendra.
Il est dit que tandis qu'il binait le jardin, les disciples de Saint-François lui ont demandé ce qu'il ferait s'il savait que le Seigneur allait revenir à cette heure et il a répondu, « je continuerais à sarcler le jardin. » Non pas parce que le jardin avait besoin d’être sarcler autant que parce que c'était la volonté de Dieu à ce moment-là. Puisque personne ne sait « le jour ni l'heure » du retour du Seigneur, il est nécessaire que nous continuions à construire le royaume sur la terre « comme il est dans le ciel. » Continuez avec vos projets, vos rêves et l'accomplissement de votre vocation tant qu'ils sont en harmonie avec la volonté de Dieu, car « tout pourrait durer très longtemps encore » (voir la Trajectoire.)
L’ÉTAT DE GRÂCE
Il y a un danger que nous pouvons courir en accomplissant le devoir du moment, mais à ne pas parvenir à nous enraciner dans l'amour Lui-Même, sans lequel nous « ne pouvons rien faire » (Jean 15:5). St Paul avertit que nous pouvons déplacer des montagnes par notre foi, parler en langues, prophétiser, expliquer de grands mystères, renoncer même à nos biens et même à notre corps …, mais si c'est fait dans un esprit d'égocentrisme – « la chair » comme dit Saint Paul - c'est « rien »; si cela est exécuté de manière pécheresse, sans, patience, bonté, douceur, etc. - cela met en danger notre âme et blesse l'autre (1 Cor 13:1-7) :
Le Royaume des cieux est alors comme les dix vierges qui prirent leurs lampes et sortirent à la rencontre de l'époux. Cinq d'entre elles étaient insensées et cinq étaient sages. Les folles, en prenant leurs lampes, n'apportaient aucune huile avec elles, mais les sages ont apporté des flacons d'huile avec leurs lampes. (Mat 25:1-4)
Il s'agit d'une parabole sur le côté spirituel de la préparation. Que nous devons nous trouver en Lui ; nos lampes doivent être remplie d’amour et d’actes qui procèdent de l'amour. Cela découle et trouve sa source dans une relation personnelle avec Dieu, 1 qui est la prière 2. Saint Jean de la Croix, a déclaré que, en fin de compte, nous seront jugés par l'amour. Les âmes qui aimaient comme Christ a aimé seront celles qui vont partir pour rencontrer l'époux... pour rencontrer l'Amour Lui-Même.
L'ÂME COUARDE (LÂCHE)
Seigneur, je savais que tu étais une personne exigeante, récoltant où tu n’as pas planté et cueillant là où tu n’as pas semé ; aussi par peur, je suis parti et ai enterré ton talent dans la terre. Le voici en retour. » (Mat 24:25).
Le « temps des talents » indique les périodes dans nos vies où nous sommes appelés pour produire une récolte selon notre vocation et l’appel de Dieu. Cela peut être aussi simple que d’amener son conjoint dans le Royaume au moyen de souffrances et sacrifices qui lui sont dissimulés... ou cela peut être de prêcher à des dizaines de milliers d'âmes. Quoi qu'il en soit, tout est relatif : nous seront jugés sur le nombre qui nous a été donné, et sur ce que nous en avons fait avec.
Cette parabole des talents est un avertissement pour ceux qui, par peur, adoptent une « mentalité de bunker (retranchement, blockhaus) »; qui présume de savoir à coup sûr que la venue de Jésus est sur le point d'arriver... et puis de se terrer — spirituellement ou physiquement et d'attendre Son retour alors que le monde autour d'eux va en enfer un panier à la main.
« Serviteur mauvais et paresseux ! Tu savais que je moissonne où je n'ai pas semé, et que je ramasse où je n'ai rien répandu ? N’aurais-tu pas dû placer mon argent à la banque, pour que je puisse le recouvrer avec intérêt à mon retour ? … jetez ce serviteur inutile dehors, dans les ténèbres, là seront les pleurs et les grincements de dents. » (Mat 25:26-30)
Non, il nous est ordonné d'allez et de faire des disciples parmi les nations, « à temps et à contretemps. » Plus sombre le monde devient, plus les fidèles doivent et vont briller. Pensez-y ! Plus le monde s'égare, plus nous devrions devenir des balises de lumière, des signes visibles de contradiction. Nous entrons dans l'heure la plus glorieuse de l'Église, du Corps du Christ !
« Père, l'heure est venue : glorifie ton Fils, afin que ton Fils te glorifie … (Jean 17 ; 1)
Malheur à ceux qui se cachent sous le boisseau, pour le moment, c’est l'heure de crier la miséricorde de Dieu sur tous les toits ! 3
LE VISAGE DE L'AMOUR
Après Jésus exhorte les apôtres avec ces trois paraboles, les appelant à accomplir le devoir du moment avec amour, et de la manière que la providence divine le précise pour chacun d'eux, Jésus indique ensuite la nature de la mission:
Car j'ai eu faim et vous m'avez donné à manger, j'ai eu soif et vous m'avez donné à boire, j'étais un étranger et vous m'avez accueilli, nu et vous m'avez vêtu, malade et vous avez pris soin de moi, en prison et vous m'avez visité .... Amen, je vous le dis, tout ce que vous avez fait pour un de ces plus petits de mes frères, vous l'avez fait pour moi. (Mat 25 ; 35-40)
Autrement dit, notre mission est d'atteindre les plus pauvres parmi les pauvres, tant spirituellement que physiquement. Les deux à la fois. Sans le spirituel, nous devenons simplement des travailleurs sociaux, ignorant la partie transcendante et la plus critique de l'homme. Toutefois, sans le physique, nous ignorons la dignité et la nature de l'homme fait à l'image de Dieu, et vidons le message de l'Évangile de sa crédibilité et de son pouvoir. Nous devons être des instruments tant de l'amour que de la vérité. 4
La mission de Mon ministère est de préparer l'Église pour les temps qui sont ici et ceux à venir : pour nous appeler à revenir à la vie en Jésus; à vivre l'Évangile sans compromis ; à devenir comme de petits enfants, dociles, prêts à embrasser la volonté de Dieu, qui entre parfois dans la plupart des engagements les plus pénibles. Et de toujours nous tenir prêt à répondre à notre Seigneur.
Une âme qui marche par la foi comme dans l'action ne sera pas ébranlée, car ...
... La victoire qui a triomphé du monde, c'est notre foi. (1 Jean 5:4)
Tu as de l’endurance et as souffert en mon nom, et tu ne t'es pas lassé. Mais j'ai ceci contre toi : tu as perdu l'amour que tu avais au début. Réalise à quel point tu es tombé. Repens-toi, et fais les œuvres que tu faisais au début. Sinon, je vais venir à toi, et je vais changer ôter ton chandelier de sa place, à moins que tu ne te repentes. (Ap 2:3-5)
Première publication Mars 9th, 2010.