« Rome Sweet Home » de la foi de Luther à la foi de Pierre par Scott Hahn-P2
… nous pensons tous que vous allez devenir catholique ». Je faillis m’étouffer avec mon sandwich ; « Doucement, doucement. Je ne veux pas perdre mon emploi. Mais Rebecca, je t’assure que ce que je vous donne ce n’est pas du catholicisme, c’est l’antidote au poison catholique »…
Pasteur dans une église en Virginie
Le téléphone a sonné. Une église en Virginie, une église bien connue dont j'avais entendu dire beaucoup de bien, m'appelait et me dit, «envisageriez-vous de poser votre candidature pour être pasteur ici ? » Cela signifiait prêcher un sermon d'essai, mener une étude biblique, être questionné par les aînés qui dirigeaient le comité. J'ai dit, « bien sûr ». J’y suis allé, j’ai prêché un sermon, mené une étude de la Bible, et rencontré le comité. Ils me dirent que «c’était très bien; nous vous voulons ici. En fait, nous vous payerons assez bien pour que vous puissiez étudier au moins 20 heures par semaine l'Écriture sainte et la théologie. Nous voulons cependant, que vous prêchiez au moins 45 minutes chaque dimanche matin pour nous ouvrir à la Parole». 45 minutes ! Pouvez-vous imaginer ce qu'un prêtre obtiendrait s'il prêchait pendant 45 minutes ? La semaine suivante, ce sanctuaire et l'Église entière seraient vides. Mais là, ils me demandaient de prêcher au moins 45 minutes. J'ai dit, « si vous insistez, vous me tordez le bras. Bien sûr ». Et ils ont répondu, « Nous voulons que vous nous immergiez dans la Parole de Dieu, » et j'ai donc commencé.
La première chose que j'ai faite fût de leur parler de l’Alliance. La deuxième chose fût de corriger leur mauvaise compréhension de l’Alliance en tant que contrat, pour leur montrer que l’Alliance est synonyme de « famille ». La troisième, de leur faire comprendre que la notion de « famille de Dieu » donne plus de sens à ce qui nous sommes et à ce que Christ a fait, que quoique ce soit d’autre dans la Bible. Dieu est Père, Dieu est Fils et Dieu par l'Esprit Saint a fait de nous une seule famille avec Lui. Et aussitôt, que j'ai commencé à prêcher et à enseigner cela, c’est parti comme une traînée de poudre. Cela s’est répandu dans toute la paroisse; on pouvait percevoir une influence dans les mariages et les familles. C'était passionnant. La quatrième chose que j'ai faite, fût de leur apprendre la liturgie de l'Alliance et la famille, que dans l'Écriture Sainte, l'Alliance est célébrée par l'adoration liturgique au cours de laquelle la famille de Dieu se réunit pour un repas pour célébrer le sacrifice du Christ. J'ai suggéré dans mes prêches et mes enseignements que peut-être nous devrions avoir un repas de famille, la communion. J'ai même utilisé le mot «Eucharistie». Ils n’en avaient jamais entendu parler auparavant. J'ai dit, « Peut-être nous devrions célébrer le fait d’être la famille-alliance de Dieu par une communion à chaque semaine». «Quoi ?» J'ai répondu : « Au lieu de se concentrer sur le sermon, pourquoi ne pas l’utiliser comme un prélude et une préparation pour entrer dans la célébration de ce que nous sommes en tant que famille de Dieu ? » Ils ont aimé.
Mais un homme s’avança et dit : « Chaque semaine ? Vous savez l’habitude/la répétition nourrit le mépris; vous êtes sûr que nous devrions le faire chaque semaine ? Je répondis : « Et bien, réfléchissons une seconde. Dites-vous à votre épouse « je t’aime » seulement 4 fois par an ? Est-ce que vous lui dites : après tout, chérie, l’habitude nourrit le mépris. Tu sais, je ne veux pas t’embrasser plus que 4 fois par an. Il m’a regardé et il m’a dit : « j’ai saisi ».
Tandis que nous changions de liturgie, nous avons senti un changement dans notre expérience vécue en tant que paroisse mais aussi dans nos propres familles. C’était enthousiasmant à voir, et tandis que je leur enseignais davantage au sujet de l’Alliance, ils avaient de plus en plus faim et soif de savoir.
Tout en même temps, j’enseignais à temps partiel dans un lycée (collège) chrétien qui se rencontrait à l’église. J’avais certains des plus brillants élèves jamais rencontrés, et ils répondaient à mon enthousiasme au sujet de l’Alliance. J’ai commencé à leur donner un cours sur l’histoire du salut, et au début ils étaient méfiants parce que c’était confus, tous ces noms et ces lieux qu’on ne peut pas prononcer et pas davantage donner de sens. Je leur présentais ainsi la chose : « si vous vous figurez l’Alliance comme une famille, c’est vraiment simple ». J’emmenais mes étudiants dans une revue des alliances de l’Ancien Testament jusqu’au Christ. Tout d’abord vous avez l’alliance que Dieu fit avec Adam; c’est le mariage, le lien familial. La seconde alliance, c’est celle que Dieu fit avec Noé. C’est une famille, une maison avec Noé, sa femme, ses 3 fils et leur 3 épouses; ensemble il forme une famille de Dieu, une maison de foi. Ensuite du temps d’Abraham, la famille de Dieu grandit au point de devenir une tribu familiale. L’alliance que Dieu fit ensuite avec Moïse et Israël, avait 12 tribus qui sont devenues une nation, mais par cette alliance elle est devenue la famille nationale de Dieu son peuple. Jusqu'à ce que finalement le Christ établisse la Nouvelle Alliance. Au lieu d’avoir la famille de Dieu identifiée en une seule nation, la grandeur distinctive de la Nouvelle Alliance, leur enseignais-je, était maintenant d’avoir une famille internationale, une famille mondiale, une famille « universelle ».
Un de mes étudiants leva la main et dit : « À quoi cela ressemblerait si nous pouvions présentement le redévelopper? » Je dessinais une pyramide au tableau et je dis : « Je le conçois comme une grande famille très étendue, avec la figure du père et de la mère à chacun de ces différents niveaux, et chacun de nous étant frères et sœurs en Christ ». J’entendis quelqu’un murmurer dans le fond, « il n’y a pas de doute cela ressemble à l’Église Catholique, il me semble! » Je répondis : « Non, non, non ! Ce que je vous donne est la solution des problèmes, l’antidote au poison ». Plus tard, Rebecca vient un jour au dîner. Je mangeais et elle me dit : « nous avons fait un petit vote au fond de la classe, c’est unanime : nous pensons tous que vous allez devenir catholique ». Je faillis m’étouffer avec mon sandwich ; « Doucement, doucement. Je ne veux pas perdre mon emploi. Mais Rebecca, je t’assure que ce que je vous donne ce n’est pas du catholicisme, c’est l’antidote au poison catholique ». Elle se tenait là à me regarder. « Non, c’est unanime, vous allez devenir catholique ». Et elle se retourna et partit.
Je fus abasourdi. Je rentrais à la maison cet après-midi-là, allais jusqu’à la cuisine et dit à Kimberly qui se tenait près du frigo : « tu ne devineras jamais ce que Rebecca m’a dit aujourd’hui ». « Dis-moi tout, encore une autre histoire..? ». Je répondis : « Et bien, elle est venue au dîner et m’a annoncé que unanimement, j’étais pour devenir catholique. Peux-tu imaginer cela ? Moi, devenir catholique ? » Mais Kimberley ne rit pas du tout en entendant cela. Elle se tenait là et me regardait, puis dit : « Et bien, l’es-tu ? ». Ce fût comme si quelqu’un plongea un poignard dans mon dos. « Es tu folle Kimberly ? Pas toi aussi ? » Je dis : « tu sais que je suis calviniste, le calviniste des calvinistes, un presbytérien, un anti-catholique. J’ai distribué des dizaines de copies du livre de Boettner; j’ai réussi à faire quitter des catholiques, j’ai grandi avec Martin Luther ». Elle répondit : « oui, mais quelquefois je me demande si tu n’es pas « Luther à l’inverse »… Je n’avais rien à répondre… Je me suis retourné et j’ai marché lentement jusqu’à mon bureau, fermais la porte, poussais le verrou, et je m’écroulais dans mon fauteuil, commençant vraiment à ruminer. J’avais peur. « Luther à l’inverse ». Pour moi, jusqu’à un certain point, cela signifiait le salut à l’inverse. J’avais peur. Peut-être étudiais-je trop et ne priais-je pas assez me disais-je, alors je commençais à prier beaucoup plus. Je me mis à lire davantage de livres anti-catholiques, mais ils ne faisaient plus sens. Alors je me suis tourné vers les écrits catholiques officiels et je les ai lus.
Professeur d’un séminaire presbytérien.
Entre temps, quelque chose d’important se passa. Je fus approché par un séminaire, un séminaire presbytérien, et on me demanda si je voulais donner des cours aux étudiants en commençant par un séminaire sur l’évangile de Jean. Je répondis par l’affirmative. Et je commençais à partager à partir de l’évangile de Jean, tout ce qui concernait l’Alliance, la famille de Dieu, et ce que cela signait vraiment d’être né de nouveau. Je découvrais dans mon étude qu’être né de nouveau ne signifiait pas d’accepter Jésus-Christ comme Sauveur personnel et Seigneur et le lui demander dans notre cœur – bien que ce soit important et que tous les croyants, qu’ils soient catholiques ou autres, devraient avoir Jésus-Christ comme Sauveur et Seigneur ainsi qu’une relation personnelle bien réelle avec Lui. Mais je découvrais ce que Jésus voulait dire en Jean 3 lorsqu’Il disait que nous devions naître de nouveau. Dans le chapitre précédent, Il vient juste d’être baptisé et l’Esprit Saint descend sur Lui. Et aussi vite qu’il termine de parler avec Nicodème au sujet de la nécessité de naître d’eau et d’Esprit, le verset suivant dit que Jésus et les disciples allaient baptiser. J’enseignais qu’ être né de nouveau est un acte d’alliance, un sacrement, une alliance de renouvellement impliquant le baptême. Je partageais cela à mes étudiants de séminaire, ils furent convaincus.
Pendant ce temps, je préparais mes sermons et quelques lectures au delà du chapitre 3 de Jean. Je fouillais le chapitre 6 de Jean. Je ne sais pas combien d’entre vous ont étudié l’Évangile de Jean. De bien des façons, c’est l’Évangile le plus riche de tous. Mais le chapitre 6 de Jean est mon chapitre préféré parmi les 4 Évangiles. Là, je découvrais quelque chose que je pensais avoir déjà lu avant, mais que je n’avais jamais vraiment remarqué. Voici : « En vérité, en vérité, je vous le dis, si vous ne mangez pas la chair du Fils de l’homme et ne buvez son sang, vous n’aurez pas la vie en vous. Qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle et je le ressusciterai au dernier jour. Car ma chair est vraiment une nourriture et mon sang vraiment une boisson. Qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi et moi en lui. » Je lue cela, je le relue; je le considérais de 10 points de compréhension différents. Je me procurais tous les livres sur ce sujet, des commentaires sur Jean. Je n’arrivais pas à comprendre comment donner sens à ce passage.
J’avais appris à l’interpréter de façon figurative; Jésus utilise un symbole. La chair et le sang sont simplement un symbole de son corps et de son sang. Mais plus je l’étudiais, plus je réalisais que cette interprétation n’avait pas de sens. Pourquoi ? Parce que aussitôt que les Juifs entendirent ce qu’a dit Jésus, ils partirent. Jusqu’à ce point des milliers le suivaient, et soudain la multitude est choquée simplement parce qu’il dit : « ma chair est vraiment une nourriture, mon sang est vraiment une boisson » et ils partent tous. Des milliers de disciples l’ont quitté. Si Jésus avait l’intention que ce langage soit compris figurativement, Il aurait été moralement obligé, en tant qu’enseignant, de dire : « Stop, ce n’est que symbolique » Mais il ne l’a pas fait, au lieu de cela qu’a-t-il fait ?
Ma recherche me démontra qu’Il se tourna vers les disciples et Il leur dit… que leur dit-il ? « Nous ferions mieux d’engager un agent de relation publique; j’ai vraiment foiré (j’ai tout gâché), les gars ». Non ! Il leur dit : « Voulez-vous partir vous aussi ? » Il ne leur a pas dit : « Avez-vous compris que je parlais de façon symbolique ? » Non ! Il leur dit que la vérité c’est ce qui rend libre. J’ai enseigné la vérité. Qu’allez-vous faire à ce sujet ?
Pierre se leva et parla ouvertement; il dit: « À qui irions-nous? Tu as les paroles de la Vie Éternelle.» La question de Pierre : « À qui irions-nous ? » sous-entendait « Tu sais Jésus, nous ne comprenons pas non plus ce que tu veux dire, mais aurais-tu un autre rabbin sur la place à nous recommander ? À qui irions-nous ? C’est trop tard pour nous, nous croyons tout ce que tu dis même si nous ne le comprenons pas pleinement, et si tu dis que nous devons manger ta chair et boire ton sang, alors tu nous donneras la grâce dont nous avons besoin pour prendre tes paroles au pied de la lettre ». Il ne parlait pas symboliquement.
Tandis que je commençais à étudier cela, je réalisais que c’était une chose de convaincre des presbytériens qu’être né de nouveau signifie être baptisé, mais une autre que de les convaincre que nous devions vraiment manger Sa chair et boire Son sang. Je me centrais donc un peu plus sur le dernier repas du Seigneur et la communion. Je découvrais que Jésus n’avait jamais utilisé le mot « alliance » au cours de son ministère publique. Il le garda pour l’unique fois où il allait instituer l’Eucharistie, en disant : « cette coupe est la nouvelle Alliance en mon sang .» Si l’Alliance signifiait une famille, qu’est-ce qui nous fait être une famille ? Partager la chair et le sang. Donc si le Christ fait une nouvelle Alliance, c’est-à-dire une nouvelle famille, qu’est-ce qu’il va devoir nous fournir ? Une nouvelle chair et un nouveau sang. Je commençais à voir pourquoi dans l’Église Primitive, pendant plus de 700 ans, personne, nulle part, ne contesta la signification des paroles de Jésus. Tous les Pères de l’Église Primitive, sans exception, prenaient les paroles de Jésus au pied de la lettre et croyaient, enseignaient, la présence réelle du Christ dans l’Eucharistie. J’avais peur, je ne savais plus vers qui me tourner.
Puis soudain, un événement se produisit un soir, au cours d’un séminaire, auquel je n’étais pas préparé. Un étudiant diplômé, anciennement catholique, nommé Jean, leva la main. Il avait tout juste fini une présentation pour un séminaire sur le Concile de Trente. Le Concile de Trente, pour mémoire, est la réponse officielle de l’Église à la Réforme amorcée par Martin Luther.
En une heure et demie, environ, il avait présenté le Concile de Trente sous un jour des plus favorables. Il avait montré comment plusieurs de leurs arguments étaient en fait basés sur la Bible. Puis il tourna l’auditoire vers moi. Les étudiants étaient supposés lui poser une ou deux questions. Il dit : « Puis-je d’abord vous poser une question, Professeur Hahn ? Vous savez que Luther avait en fait 2 slogans, pas seulement la « sola fide » mais aussi l’autre qu’il utilisa pour se révolter contre Rome : la « sola scriptura » la Bible seule. Ma question est : où la Bible enseigne-t-elle cela ?
Je le regardai et sentis une sueur froide m'envahir.
Jamais auparavant je n'avais entendu cette question. J'avais la réputation d'être un moucheron socratique posant les questions agaçantes. Mais jamais celle-ci ne m'était venue à l'esprit.
Je répondis ce que répond un professeur pris à défaut: «Voilà une question stupide !» Dès que mes paroles eurent quitté ma bouche, je m'arrêtai net, car je m'étais promis qu'en tant qu'enseignant, je ne répondrais jamais cela à une question d'étudiant.
Mais l'étudiant n'était pas intimidé. Il savait que la question n'était pas stupide. Il me regarda droit dans les yeux et dit:
«Alors donnez-moi une réponse stupide».
Je dis: «D'abord, nous allons voir Mathieu 5:17. Puis nous passons à 2 Timothée 3:16-17: Toute Écriture est inspirée de Dieu et profitable pour enseigner, pour réfuter, pour redresser, pour éduquer dans la justice afin que l'homme de Dieu soit accompli, équipé pour toute œuvre bonne. Et nous allons voir ce que Jésus dit de la tradition dans Mathieu 15 ».
Sa réponse était profonde: « Mais, professeur, Jésus ne condamnait pas toute la tradition dans Mathieu 15. Il condamnait uniquement la tradition corrompue. Quand 2 Timothée 3:16 parle de «toute Écriture», il n'est pas dit que «l'Écriture seule» est profitable. La prière, l'évangélisation et bien d'autres choses sont essentielles. Que dire, d'ailleurs de 2 Thessaloniciens 2:15 ? »
« Oui, 2 Thessaloniciens 2:15 » dis-je faiblement. « Qu'est-ce au juste qu'on nous y dit? ».
« Paul dit aux Thessaloniciens: Aussi, mes frères, soyez fermes et tenez bien aux traditions que nous vous avons enseignées, par la parole ou par écrit ».
Je rétorquai: «Tu sais John, que nous sortons de notre sujet. Continuons avec les questions et je reviendrai sur ce sujet la semaine prochaine».
Je ne crois pas que les étudiants ont réalisé la panique dans laquelle j’étais. Alors que je roulais chez moi, ce soir-là, je levais les yeux vers le ciel et demandait à Dieu : pourquoi n’ai-je jamais entendu cette question auparavant ? Pourquoi n’ai-je pas trouvé de réponse ? Le jour suivant, je commençai a téléphoner à tous les théologiens à travers le pays, les anciens professeurs. Je leur demandai : où la Bible enseigne-t-elle la « sola sciptura » ? Où la Bible nous enseigne-t-elle que la Bible est notre seule autorité ? » L’un deux me dit : quelle question stupide de ta part ! » Je répondis : « donne-moi une réponse stupide alors ». J’avais saisi ! Un professeur que je respecte beaucoup, un théologien d’Oxford, me dit : Scott, n’espère pas trouver dans la Bible la preuve de la « sola scriptura », parce que c’est quelque chose que la Bible ne démontre pas. C’est notre hypothèse, notre présomption vis-à-vis de la Bible. » Cela me semblait bizarre, et je répondis : « Mais professeur, c’est étrange parce ce que nous disons ensuite que nous ne devons croire que ce que la Bible enseigne, mais la Bible ne nous enseigne pas de croire ce qu’enseigne la Bible. Notre hypothèse n’est pas enseignée par la Bible. C’est comme si nous scions la branche sur laquelle nous sommes assis. » Alors il dit : « Et bien, quelles autres options avons-nous ? » Un bon point, c’est vrai.
Un autre ami, un théologien, m’appela et dit : « Scott, qu’en est-il de ce que j’entends que tu considérerais la foi catholique ? ». « Et bien, non, Art, je ne considère pas vraiment la foi catholique ». Puis je me décidais à lui poser une question. Je lui dis : « Art, qu’est-ce qui est pour toi le soutien et la colonne de la vérité ? » Il me répondit : « Scott, pour nous tous, l’Écriture est le soutien et la colonne de la vérité ». Je répondis : « Alors pourquoi, Art, la Bible dit en 1Timothée 3;15 que le soutien et la colonne de la vérité est l’Église, la maison de la foi ? ». Il y eut un silence et il dit : « Et bien , Scott, j’ai l’impression que tu m’as piégé avec cette question ». Et je lui répondis : « Art, j’ai l’impression d’être moi-même piégé avec beaucoup de questions ». Il dit : « Alors Scott, quelle Église ? Il y en a beaucoup ». Je lui dis : « Art, combien d’Églises peuvent appliquer pour le job de « soutien et colonne de la vérité ? » Je veux dire, si on parle d’une Église qui dit : « nous sommes le soutien et la colonne de la vérité, regardez-nous et vous entendrez le Christ parler et enseigner ». Combien de candidats y-a-t-il pour le poste ? Je n’en vois qu’un seul. Je ne vois que L’Église Catholique Romaine qui enseigne qu’elle fût fondée par le Christ; elle existe depuis 2,000 ans et elle fait d’étranges affirmations qui semblent terriblement similaires à 1 Timothée 3;15 ».
Arrivé à ce point, je ne savais pas quoi faire. Cependant, un jour, j’eus un appel téléphonique du président du conseil d’administration du séminaire où j’enseignais. Steve m’invita pour dîner. Je ne savais pas bien pourquoi. Je pensais: « des propos sont arrivés jusqu’au président du conseil, comme quoi j’enseignais des choses qui étaient peut-être quelque peu catholiques. Quand je l’ai rejoint pour le repas, j’étais stressé et insécure. Il commença par m’annoncer que le conseil avait pris une décision à l’unanimité. Puisque mes cours allaient si bien, puisque tant de personnes s’y inscrivaient, ils me demandaient de prendre en considération le fait de devenir le « doyen du séminaire » à l’âge avancé de 26 ans... ! Je ne le croyais pas. Il poursuivit; « nous te laisserons donner les cours que tu veux. Nous te laisserons engager le corps enseignant que tu as besoin.. Nous payerons même ton programme d’études doctorales en théologie ». Je répondis : « Où y a-t-il un programme d’études doctorales en théologie dans le coin? » Il dit : « À l’université catholique ». Je pensais : non, non, non. Je ne veux pas étudier là; je fuis cette perspective maintenant. Je ne lui dis pas cela parce que je ne savais pas quoi dire. Alors, il reprit : « prieras-tu à ce sujet? » Je répondis : « Oui, bien sûr, mais, Steve, je crois que je connais déjà la réponse. Et assez étrangement, je crois que je vais devoir dire non et je ne vais pas être capable d’expliquer pourquoi, parce que je n’en suis pas sûr moi-même ».
Quand j’arrivais à la maison, Kimberley m’attendait. Elle me dit : « Que voulait-il ? » Je répondis : « Il m’a demandé d’être doyen ». « Tu blagues? ». Je lui dis : « Non ». « Qu’as-tu répondu ? ». « J’ai dit : « non » « je voulais dire que lui as-tu répondu? ». Je lui dis une deuxième fois : « Non » « Pourquoi as-tu dit non ? ». Je répondis : « Kimberley, parce que présentement je ne suis pas sûr de ce que j’enseignerai, et je sais qu’un jour je vais être face au Christ pour le jugement et ce ne sera pas suffisant de dire simplement : « et bien, Jésus, je n’ai fait qu’enseigner ce que mes professeurs m’ont enseigné ». Il m’a montré des choses qui sont vraies au sujet de l’Écriture et je dois être fidèle à ce qu’il m’a montré. » Elle marcha vers moi, m’entoura de ses bras et me serra fort. Puis elle dit : « Scott, c’est ce que j’aime en toi, c’est pourquoi je t’ai épousé, mais, oh…il nous faut prier alors ». Elle savait ce que cela signifiait, cela ne signifiait pas seulement de refuser une offre, mais aussi de renoncer à un poste prospère en tant que pasteur d’une église en plein essor. Les deux opportunités m’auraient plu.