« Rome Sweet Home » de la foi de Luther à la foi de Pierre par Scott Hahn- P3
Assistant administratif du Président du Collège
En deux ans, j’étais passé au travers de plusieurs centaines de livres et je commençais pour la première fois à lire des théologiens catholiques et des érudits de l’Écriture Sainte. Et j’étais stupéfié par leur perspicacité et surtout par le fait que leur impressionnante compréhension correspondait à mes découvertes. J’avais de la difficulté à croire qu’autant de découvertes innovantes auxquelles j’étais arrivé, étaient déjà assumées par eux et comme un acquis. Cela me dérangeait.
Quelques fois, j’allais lire certains passages à Kimberley et je lui disais : « écoute ceci, et nomme-moi l’auteur ». Parce qu’elle était théologienne en un sens, et elle était si occupée à élever les enfants qu’elle n’avait vraiment plus beaucoup d’énergie. Mais elle s’assoyait et écoutait, et je lui demandais : « qui crois-tu que c’était ? ». Elle répondait : « Wow ! Cela ressemble à l’un de nos sermons en Virginie. Oh, ils me manquent tant ». Je lui disais alors : « c’était Vatican II, Gaudium et Spes. C’était l’Église Catholique ». Elle répondait : « Scott, je ne veux pas entendre cela ». « Kimberley, cette histoire au sujet de la liturgie est si intéressante. Je ne suis pas certain, mais je me demande si Dieu ne nous demanderait pas de devenir épiscopaliens ». C’est à mi-chemin de la maison. Elle me regarda et ses yeux se remplir de larmes : « Épiscopaliens ! » dit-elle, « je suis presbytérienne, mon père est un ministre presbytérien, mon oncle est un pasteur presbytérien, mon mari était un pasteur presbytérien, mon frère veut le devenir, et je me pose aussi la question à mon sujet. Je ne veux pas être épiscopalienne ». Elle se sentit si abandonnée, tellement trahie, alors.
Je me souviens de cela parce que quelques mois plus tard, après avoir encore beaucoup lu, une nuit je sortais de mon bureau et lui dit : « Kimberley, je ne suis pas sûr, mais je commence à penser que Dieu nous appelle à devenir catholique romain. » Un regard de désespoir la recouvra. Elle répondit : « ne pourrions-nous pas devenir épiscopaliens ? Tout sauf catholique.. » Vous ne savez pas ce que c’est, vous les catholiques-nés. Vous ne savez pas la terreur qui peut vous envahir quand vous savez que vous allez devoir nager dans le Tibre, vous pourriez voir le «Pape», comme le disaient mes amis. Elle était tellement désemparée. Elle commença à prier pour que quelqu’un vienne sauver son mari – un professeur, un théologien, un ami.
Aller-simple pour le catholicisme
Finalement, c’est ce qui s’est passé. Je reçus un appel, un jour, de Gerry, mon meilleur ami de séminaire. Un étudiant « Phi Beta Kappa » en grec classique et du nouveau testament. Il était, avec moi, le seul étudiant du séminaire qui soutenait la vieille croyance protestante d’un Pape anti-christ. Nous nous opposions coude à coude à tous les compromis que nous voyions chez nos frères protestants. Il me parla un soir au téléphone. Je lui ai lu un passage d’un livre du Père Bouyer. Il dit : « wow, cela est dense et profond. Qui l’a écrit ? ». Je répondis : « Louis Bouyer». « Bouyer ? Je n’en ai jamais entendu parlé. Qui est-il ? ». « Que veux-tu dire ? » « Et bien, est-il méthodiste ? ». « Non ». « Est-il baptiste ? « Non ». « Alors est-il luthérien ? Qui est-il ? » Je répondis : « et bien il est cath…. ». « excuse-moi je n’ai pas bien entendu ». Je repris : « il est catho…. » « attends une seconde Scott, il doit y avoir une mauvaise transmission. J’ai cru que tu disais qu’il était catholique ». Je répondis : « Gerry, j’ai dit : il est catholique et il est catholique, et j’ai lu beaucoup de catholiques ».
Tout d’un coup, c’est sorti comme les chutes du Niagara. « J’ai lu Danielou, et Ratzinguer et de Lubac et Garrigou-Lagrange et Congar, et tous les autres et crois-moi c’est riche; il faut vraiment que tu les lises aussi ». Il répondit : « du calme ! Scott ton âme est peut-être en péril ». Je lui dis : « Gerry, puis-je te donner une liste de titres ? » Il dit : « Bien sûr, je les lirai, je ferai n’importe quoi pour te sortir de ce piège. Et je vais te donner ces titres ». Il me mentionna 10 titres de livres anti-catholiques. Je repris : « Gerry, je les ai tous lus, au moins une fois si ce n’est deux ». Il me dit : « envoie-moi la liste » et je lui envoyai.
Un mois plus tard, environ, nous nous arrangeâmes pour avoir une longue conversation téléphonique. Kimberley n’aurait pas pu être plus excitée : enfin, un chevalier «Phi Beta Kappa», en armure brillante venait sauver son mari des griffes du catholicisme. Alors, elle attendait, le souffle court, que la conversation s’achève, et je lui racontais comment Gerry était enthousiaste parce qu’il lisait toutes ces choses et il me prenait vraiment au sérieux. « Oh, super, je savais qu’il le ferait ».
Cela continua ainsi pour 3 ou 4 mois. Nous parlions au téléphone pendant 2, 3 voir 4 heures, en appel longue distance, discutant de théologie et des Écritures jusqu’à 3 ou 4 heures du matin. Kimberley était si contente et reconnaissante qu’il s’occupe ainsi de mon cas.
Une nuit, j’allai me coucher vers 2 ou 3 heures; elle était encore éveillée. La lumière était éteinte, mais elle s’assit sur le lit et me dit : « Comment ça se passe? » Je répondis : « très bien ». « Raconte-moi » « Gerry est presque totalement intoxiqué et impressionné par toute la vérité des Écritures que l’Église Catholique met en avant ». « QUOI! » Je ne voyais pas son visage, mais je pouvais presque le sentir s’assombrir tandis qu’elle s’affala sur le lit, et elle commença à sangloter dans son oreiller. Je ne pouvais même pas mettre mes bras autour d’elle, elle était si blessée et abandonnée.
Un peu plus tard, Gerry appela et dit: « écoute, j’ai un peu peur. Mes amis ont un peu peur. Nous devons vraiment prendre cela au sérieux. J’ai parlé au docteur/professeur John Gerstner, ce théologien anti-catholique, presbytérien formé à Harvard. Il est prêt à nous rencontrer dès que nous le souhaitons ». Nous arrangeâmes Gerry, le Dr Gerstner et moi-même, une session de 6 heures, allant au travers de l’ancien Testament en hébreu, le Nouveau Testament en grec et les documents conciliaires de l’histoire de l’Église. A la fin des 6 heures, Gerry et moi attendions d’être complètement sortis des eaux grâce à ce génie. Au lieu de cela, ce que nous découvrions c’est que l’Église Catholique n’avait pratiquement pas besoin d’une défense. Elle était plus comme un lion : laissez-le sortir de sa cage et il prendra soin de lui-même. Nous avions simplement présenté les enseignements de l’Église accompagnés des textes des Écritures, et nous n’avions pas l’impression qu’il avait répondu à une seule de nos questions ou objections. À la fin, nous nous demandions : « qu’est-ce que tout cela signifie? » Aucun de nous ne savait. Les enseignants les plus fortement anti-catholiques se demandaient si Dieu ne serait pas Catholique…nous étions atterrés.
Pendant ce temps, j’avais envoyé une application à l’Université Marquette parce que j’avais entendu dire qu’elle avait quelques théologiens vraiment hors pair, qui s’appuyaient sur l’Alliance, qui étudiaient l’Église et faisaient d’autres bonnes choses. Juste avant d’avoir un retour de leur part qui m’informait que ma demande avait été acceptée, je commençai à visiter quelques prêtres dans la région. J’étais anxieux. Je le faisais le soir pour que personne ne me voit. Je me sentais presque sali de mettre les pieds dans un presbytère. Je m’asseyais et j’arrivais finalement à sortir quelques questions, mais chaque prêtre me disait : « parlons d’autre chose que de théologie ». Aucun d’entre eux ne voulait discuter mes questions. L’un d’entre eux me dit même : « êtes-vous en train de songer à vous convertir ? Non, vous ne pouvez pas le vouloir. Depuis Vatican II, nous n’encourageons pas cela. La meilleure chose que vous puissiez faire pour l’Église c’est simplement d’être un bon pasteur presbytérien ». Je répondis : « attendez une minute, mon père… ». « Appelez-moi Mike ». Je repris : « Ok, Mike. Je ne vous demande pas de me tordre le bras et de m’obliger à rentrer. Je crois que Dieu m’appelle ». Il me dit : « Et si vous voulez de l’aide de ma part, vous vous êtes trompé de personne ».
Après 3, 4 ou 5 rencontres de ce genre, j’étais confus. Je le partageais à Kimberley. Elle me dit : « tu devrais aller dans une université catholique où tu pourrais apprendre à temps plein, d’après les écrits officiels, où tu pourrais t’assurer que l’Église Catholique à laquelle tu crois existe toujours ». C’était un bon point. Alors après beaucoup de prières et de préparations, nous déménagions pour Milwaukee où j’étudierais pendant 2 ans, à temps complet, leur programme doctrinal.
Ces deux ans furent les années d’études les plus riches que je n’ai jamais connues et aussi les années les plus riches en prière. Je me retrouvais dans des séminaires où j’étais le seul protestant à défendre l’Église contre des attaques en provenance de catholiques. C’était étrange. Les enseignements de Jean-Paul II qui sont si bibliques et basés sur l’Alliance, je les expliquais à ces personnes. Mais il y avait aussi quelques bons théologiens qui savaient si bien donner sens à tout cela. J’ai beaucoup apprécié cette période. Mais une chose se produisit tout en même temps. En fait, deux choses…
La première : je commençais à prier avec un rosaire. J’avais très peur de faire cela. Je demandais au Seigneur de ne pas être offensé alors que je m’essayais. Je commençais à prier et tandis que je priais, je ressentais davantage dans mon cœur ce que je savais dans mon esprit : je suis un enfant de Dieu. Je n’ai pas simplement Dieu comme Père et Christ comme frère, j’ai aussi Sa Mère.
Un de mes amis qui avait entendu dire que je songeais à devenir catholique, me téléphona un jour et me dit : « est-ce que tu adores Marie comme le font les catholiques ? » Je lui répondis : « Ils n’adorent pas Marie, ils honorent Marie». « Et bien, quelle est la différence? ». Je dis : « laisse-moi t’expliquer. Quand le Christ a accepté l’appel de son Père à s’incarner, Il a accepté la responsabilité d’obéir à la loi, la loi morale qui est résumée dans les 10 commandements. Il y a un commandement qui dit ceci : « tu honoreras ton père et ta mère. » En hébreu, ce mot « honorer » (kaboda), signifie : « glorifier », conférer à ton père et ta mère la gloire et l’honneur que tu as pour eux. Le Christ a accompli cette loi plus parfaitement qu’aucun humain en conférant Sa gloire à son Père des Cieux et en prenant de Sa propre gloire divine pour honorer sa mère. Tout ce que nous faisons avec le rosaire, c’est d’imiter le Christ qui a honoré Sa Mère avec sa propre gloire. Nous l’honorons avec la gloire du Christ ».
La deuxième chose qui se produisit fût lorsque je descendis discrètement à la chapelle du sous-sol de l’Université Marquette. Il y avait la messe de midi et je n’étais jamais allé à une messe auparavant. Je me suis assis dans le dernier banc. Je ne me suis pas agenouillé. Je ne me suis pas incliné. Je ne me suis pas levé. J’étais un observateur, j’étais là pour regarder. Mais je fus surpris lorsque je vis 40, 50, 60, 80 ou 100 personnes ordinaires, qui venaient de l’extérieur pour la messe de midi, des gens ordinaires qui entraient, s’inclinaient, s’agenouillaient et priaient. Ensuite une cloche sonna, ils se levèrent tous et la messe commença. Je n’avais jamais vu cela avant.
La liturgie de la Parole était si riche, pas seulement les lectures de la Bible. Ils lisent davantage la Bible, pensais-je, au cours de la messe en semaine, que nous le faisons au cours d’un culte le dimanche. Leurs prières étaient imprégnées de langage biblique et de versets d’Isaïe et d’Ézéchiel. J’étais assis là, me disant en moi-même : « et mon gars, arrête le show, laissez-moi vous expliquer vos prières. Ici c’est Zacharie; ici c’est Ézéchiel… Wow ! C’est comme si la Bible prenait vie et dansait sur l’estrade centrale en disant « c’est ici que je demeure ».
Puis la liturgie de l’Eucharistie commença. Je regardais et faisais silence lorsque le prêtre prononça les mots de la consécration et éleva l’hostie. Et je dois avouer que les dernières traces de doute disparurent au même moment. Je regardais et dis : « Mon Seigneur et mon Dieu ». Lorsque les gens commencèrent à s’avancer pour recevoir la communion, je bavais littéralement : « Seigneur, je veux te recevoir, je veux être plus pleinement en communion avec toi. Tu es venu dans mon cœur. Tu es mon Sauveur et mon Seigneur personnel, mais maintenant je crois que Tu veux venir sur ma langue, dans mon estomac et dans mon corps aussi bien que dans mon âme jusqu’à ce que cette communion soit totale ».
Dès que cela commença, ce fût terminé. Les gens restaient quelques minutes pour rendre grâce puis il quittèrent. Et finalement, je sortis en me questionnant intérieurement sur ce que je venais de faire. Mais le jour suivant j’étais là de nouveau, et le suivant aussi, et ainsi de suite. Je ne pouvais le dire à personne, je ne pouvais pas le dire à ma femme. Mais après 2 ou 3 semaines j’étais accro. J’étais… en amour avec le Christ et sa Présence Réelle dans le Saint Sacrement. C’était devenu la source et le sommet, le temps fort de chaque jour, et je ne pouvais toujours pas en parler à quiconque.
Puis, un jour, Gerry m’appela au téléphone. Il avait lu lui aussi des centaines de livres. Il appelait pour m'annoncer : « Leslie et moi nous avons décidé de devenir catholiques pour Pâque 1986 ». Je répondis : « attends une seconde Gerry ! Tu étais supposé m’empêcher de le devenir et maintenant je crois que tu vas me battre à la course ? Ce n’est pas juste.. ! Il me dit : « Écoute Scott, je ne connais pas les objections ou les questions que tu as encore, mais toutes les nôtres ont trouvé réponse ». Je répondis : « les miennes aussi ». Il dit : « et bien, je ne vais pas être indiscret ».
Quand il raccrocha, cela fût évident pour moi que retarder l’obéissance ce serait presque comme de la désobéissance. Dieu avait rendu tout très clair dans les Écritures au sujet de Marie, du Pape et même du purgatoire à partir de 1 Co 3;15 et suivant, sur les saints en tant que famille de Dieu, mes frères et sœurs en Christ. J’expliquai à mes amis comment la notion de famille de Dieu était l’idée maîtresse qui donnait sens à toute la foi catholique. Je ne suis pas orphelin, j’ai une maison. Simplement, je n’y suis pas pour l’instant.
Je commençais à demander au Seigneur : que veux-tu que je fasse ? Et le Seigneur retourna les tables et dit : « que veux-tu faire ? » Je répondis : « c’est simple, je veux rentrer à la maison. Je veux recevoir notre Seigneur dans la Sainte Eucharistie ». Et j’eus simplement le sentiment que le Seigneur me disait : « ce n’est pas moi qui t’en empêche ». Alors je me dis : je ferais bien de parler à une personne qui elle, le voudrait.
Alors, je descendis pour dire à Kimberley : « tu ne devineras jamais ce que Gerry et Leslie ont l’intention de faire ». « Quoi ? ». Elle avait déjà perdu tout espoir à ce moment-là. « Ils vont devenir catholiques à Pâques de cette année 1986 ». Elle me regarda et demanda avec perspicacité – car elle me connaissait bien et m’aimait encore – « Et alors ? Qu’est-ce que cela change ? Tu m’as fait la promesse de ne pas changer avant 1990, au plus tôt ». Je répondis : « Tu te souviens de cela… c’est vrai, c’est ce que j’ai fait. Mais je pourrais être libéré de cette promesse si tu sens que… » « Non, non… » « Est-ce que tu prieras à ce sujet ? » « Ne spiritualises pas ta promesse, Scott ». Je dis : « Kimberly, tu ne veux pas en entendre parler, tu ne veux pas lire sur le sujet, tu ne veux pas en discuter. Mais pour moi, retarder l’obéissance à une demande que Dieu a rendu si claire, cela devient de la désobéissance ». Je savais que Kimberley m’aimait assez pour ne jamais m’autoriser ou me pousser à désobéir à mon Seigneur et Sauveur. Elle répondit : « Je vais prier à ce sujet, mais je dois te dire que je me sens trahie. Je me sens abandonnée. Je ne me suis jamais sentie aussi seule de ma vie. Tous mes rêves s’effondrent à cause de cela ». Mais elle pria et Dieu la bénit, elle revint et dit : « C’est la chose la plus douloureuse que j’ai eu à vivre dans ma vie, dans notre mariage, mais je crois que c’est ce que Dieu veut que je fasse ».
Pour cette veillée de Pâques, elle m’accompagna donc à la vigile pascale au cours de laquelle je reçus mon – ce que j’aime appeler mon – grand chelem sacramentel : baptême, première confession, confirmation et enfin, Dieu soit loué, la sainte communion. Quand je revins, je sentais qu’elle pleurait, je mis mon bras autour d’elle et nous commençâmes à prier. Le Seigneur me disait : « Écoute, je ne te demande pas de devenir catholique malgré ton amour pour Kimberley, parce que je l’aime plus que toi. Je te demande de devenir catholique à cause de ton amour. Parce que tu n’as pas la force de l’aimer autant que je voudrais que tu l’aimes, je te donne ce qu’il te manque dans la sainte communion ». Je pensais en moi-même : « Et bien, essaies de lui expliquer cela ». Et je sentis la paix doucement m’envahir lorsqu’Il répondit : « Je le ferai en temps voulu; tu te retires simplement. Tu n’es pas le Saint Esprit, tu ne peux pas changer son cœur ». Les jours et les semaines suivantes, elle n’était toujours pas intéressée. C’était difficile.
Je finis par accepter un travail à Joliet, enseignant là-bas pour quelques années dans un collège. Juste avant que nous déménagions, il se produisit quelque chose de la part du Seigneur. Nous attendions un troisième enfant, Hannah. Quand Hannah fut conçue, j’avais vraiment peur. Peur pour plusieurs raisons, mais jamais autant que je n’ai eu peur ce dimanche matin alors que Kimberley était enceinte de 4 mois. Nous étions debout dans l’église, en train de chanter le dernier couplet du dernier hymne, et elle se tourna vers moi. Elle était blanche comme un linge, elle me dit : « Je ne me sens pas bien, je fais une hémorragie ». Elle s’assit puis s’allongea sur le banc tandis que tout le monde commençait à quitter le sanctuaire. Je paniquais. Je ne savais pas quoi faire; elle était si pâle. Je courrais au téléphone. J’appelai notre médecin. « Où est-il ? » « Et bien nous ne savons pas où est le Dr Marmion. C’est la fin de semaine, et il se peut qu’il soit en dehors de la ville ». « Est-ce que vous pouvez le rejoindre sur sa pagette ? » « Nous allons le faire et il rappellera s’il est dans les environs ». Je raccrochai. J’étais désespéré.
Je commençai à prier Saint-Gérard, à prier tout le monde. Je demandais au Seigneur Jésus de nous aider. 10 secondes, peut-être 15, passèrent et le téléphone sonna. Je décrochai et dis; «Pat, où es-tu ? » Il répondit : « où êtes-vous ? » « Nous sommes en dehors de la ville, dans tel quartier ». « Où ? » « À telle église ». « Où êtes-vous dans l’église ? ». « Je suis juste à côté du sanctuaire, près du téléphone ». Il dit : « c’est incroyable, il se trouve justement que je visite cette église ce matin. Je téléphone du sous-sol. J’arrive tout de suite. » Il monta les escaliers en 4 ou 5, peut-être 8 secondes. Il demanda : « Où est-elle ? » Je dis : « elle est là ». Il courut et commença à lui administrer les soins. Elle monta dans la voiture. Nous roulâmes à toute allure jusqu’à l’hôpital Saint-Joseph et la vie de Kimberley fut épargnée, la vie du bébé fut épargnée et finalement Hannah vint au monde.
Je prenais conscience que le Seigneur était plus proche de nous et de notre union qui était plus ébranlée que je ne le croyais. Je priais intérieurement : « Comment allons-nous faire avec un nouveau bébé ? » Kimberley m’approcha juste avant la naissance d’Hannah et me dit : « Je ne sais pas exactement pourquoi, mais le Seigneur m’a donné le sentiment que Hannah serait l’enfant de la réconciliation. Je ne suis pas sûre de ce que cela signifie ». Nous nous sommes alors enlacés et nous avons commencé à prier à ce sujet.
Après la naissance de Hannah, Kimberly m’aborda de nouveau pour me dire : « je ne suis pas sûre mais je crois que le Seigneur veut que Hannah soit baptisée dans l’Église catholique ». Je répondis : « Quoi ? » Elle dit alors : « Je ne suis pas sûre, mais oui, je crois ». Nous avons alors participé tous les deux à la liturgie du baptême. Monseigneur Bruskewitz, le prêtre qui m’introduisit, célébra si bien cette liturgie privée, tellement remplie de la Tradition de l’Église et de la Parole de Dieu, que, à mi-chemin, alors qu’il dit dans une des prières liturgiques « Alléluia, alléluia », Kimberley sauta presque sur ses talons. Elle reprit spontanément : «Alléluia !… Oh, excusez-moi ». Mais lui de répondre : « Non, j’aimerais bien que les catholiques fassent cela également, c’est bien ».
À la suite de cette célébration liturgique du baptême, elle photocopia les textes de la liturgie baptismale et les envoya à sa famille et ses amis. Mais elle n’était pas encore prête à en discuter. Elle commença à lire et à prier. Et j’essayais de me tenir en retrait le plus possible.
Voyage au Vatican
Je voudrais insérer un point: mon père est décédé en décembre dernier (1990), lui qui m’apprit à aimer appeler Dieu « Père ». En janvier, mon beau-père m’a invité à le rejoindre ainsi qu’un petit groupe de personnes qui se battent contre la pornographie qui se répand en Europe de l’est, à un colloque et une audience privée avec Jean-Paul II, au Vatican. Mon beau-père ? Un pasteur presbytérien m’a invité à rencontrer le Pape ? Je lui répondis par l’affirmative. Donc, en janvier dernier (1991) j’ai non seulement rencontré le Pape avec ce petit groupe, mais j’ai aussi été invité à me joindre à lui dans sa chapelle privée pour la messe de 7 h 00, le vendredi matin. J’étais juste à quelques pas de lui et je le sentais prier. On pouvait vraiment l’entendre prier, avec sa tête entre les mains, portant dans son cœur le poids de l’Église et tous ses fardeaux.
Tandis qu’il célébrait les mystères de la Sainte messe, je pris une résolution, en fait deux résolutions : entrer plus profondément chaque jour dans la célébration de l’Eucharistie ainsi que dans un ministère de prières pour lui. Mais la deuxième résolution, c’était de partager avec mes frères et sœurs en Christ au sujet du Saint-Père, et comment le Christ nous a fait don d’une incroyable famille, avec la Sainte Vierge Marie notre Mère spirituelle, avec le Pape Jean-Paul II comme guide et figure de père spirituel pour nous conduire tous dans l’adoration de notre Père des Cieux, avec les Saints, pour nous reconnaître comme la famille de Dieu, mais par dessus tout, avec la Sainte Eucharistie pour nous reconnaître autour de la table comme la maisonnée de Dieu, comme Ses enfants.
«À la Vigile Pascale de 1986. à Milwaukee au Wisconsin, Scott fut reçu dans l'Église catholique et peu de temps après Kimberley le rejoignit ».
Source : Coming Home Network
Traduction libre par Clotilde
Vivre pour la Vérité
Pour lire l'histoire entière de Scott et Kimberley Hahn, leur livre est disponible dans plusieurs pays :
En France : Titre «« Rome Sweet Home» de la foi de Luther à la foi de Pierre» aux Editions de l’Emmanuel 26, rue de l’abbé Grégoire
75006 PARIS
Au Québec : Titre : «« Rome Sweet Home» Comment nous sommes arrivés chez nous» Publications Marie et notre temps Inc.
5055,rue Saint-Dominique, Montréal. Québec H2T 1V1.