Sacrilège anti-chrétien: l'église de Morangis a été profanée et pillée - 23/02/2010
Sept églises avaient été cambriolées dans l’Essonne entre janvier et juin 2009, date de l’interpellation d’un duo de pilleurs à Melun (Seine-et-Marne).
Malgré ces arrestations, voilà quelques jours un nouvel édifice religieux a été la cible de voleurs, à Morangis. La « profanation » de trop pour l’évêque d’Evry, qui est monté au créneau hier.
« L’été dernier, je voulais créer une commission chargée de visiter les 130 églises du département, afin de diagnostiquer les problèmes de sécurité des lieux de culte, indique
Mgr Dubost. Comme de nombreuses églises appartiennent aux communes, on m’a dit qu’une commission de ce type existait et que ce n’était pas à l’évêché de s’occuper de cela. Mais rien n’a été fait. Et c’est nous qui devons remplacer les objets volés. Il y en a marre. Je veux que les pouvoirs publics, les villes et le conseil général s’occupent de la sécurité des églises. »
Le 12 février, après avoir tenté de fracturer au marteau la première porte latérale de l’église, place Lucien-Boileau, les cambrioleurs se sont dirigés vers la deuxième porte vitrée, qu’ils n’ont eu aucun mal à casser. Là, ils ont détruit un détecteur de présence, puis jeté au sol tout ce qu’ils ont trouvé : papiers, chaises… Les malfrats ont pénétré dans la sacristie.
Deux ciboires en or (des vases sacrés où sont conservées les hosties), une patène en argent (soucoupe sur laquelle le prêtre présente les hosties) et un calice (coupe où se fait la consécration du vin) ont notamment été volés. Dans l’église, ils ont ensuite saccagé le tabernacle, et emporté le coffre qui contenait les hosties déjà bénies. Les enquêteurs l’ont retrouvé à proximité de l’église, ouvert. Le marteau ayant servi au cambriolage était dedans.
Les enquêteurs ont pu extraire des traces ADN. Le pain de l’eucharistie était jeté au sol et piétiné. « C’est la pire profanation qui soit, s’emporte Michel Dubost. Mais j’ai l’impression que cela ne choque personne en dehors de notre communauté. » « Les paroissiens sont choqués, moi je suis dégoûté », soupire le père Adelard Kaseshi, qui officie dans cette ville.
L’évêché a porté plainte. La municipalité de Morangis aussi. « C’est intolérable, condamne Pascal Noury, le maire PS. Les gens ne respectent plus rien. On va tâcher de voir avec les responsables de la paroisse ce que l’on peut faire pour renforcer la sécurité de l’église. » Hier, la porte latérale portait encore les stigmates de ce cambriolage. Depuis, l’évêque a dit aux responsables des paroisses de prendre en photo les objets conservés dans les églises, afin de pouvoir prévenir le recel et aider les enquêteurs.
Le Parisien - 23.02.10