Le 22 juillet, nous célébrons sainte Marie-Magdeleine.

Publié le par monSeigneur et monDieu

Dieu est bon. Avec tout le monde, Il est bon. Il ne se sert pas des mesures humaines. Il ne fait pas de différence entre péché et péché mortel. Le péché, quel qu'il soit, l'afflige. Le repentir le rend joyeux et prêt à pardonner. La résistance à la Grâce le rend inexorablement sévère car la Justice ne peut pardonner à l'impénitent qui meurt en cet état malgré tous les secours qu'il a eus pour se convertir.

Marie de Magdala fait irruption dans le banquet donné par Simon le pharisien.
Sans retenue, elle se jette en pleurs aux pieds de Jésus. Scandale !

"Simon, en entrant tu ne m'as pas honoré. Elle, le fait par ses larmes" - "Va en paix, tes péchés te sont remis"

La conversion de Marie de Magdala est l'occasion de démontrer le prix d'une âme aux futurs évangélisateurs.

Une série de paraboles l'illustre : le trésor caché, la perle fine, la drachme retrouvée.

 


Mais qui était Marie-Madeleine ? Les évangiles en font une pécheresse repentie, une prostituée, la sœur de Marthe et de Lazare, celle qui oint le Christ d'un précieux parfum. Possédée par sept démons, Jésus l'en délivre.


Marie de Béthanie et Marie de Magdala sont-elles une seule et même personne ?

Si c'est le cas on se demande pourquoi les évangélistes la nomme Marie de Magdala, et non pas Marie, sœur de Marthe et de Lazare (pour Jean), et Marie " du village de Béthanie " (pour Mathieu et Marc) ? Marthe et Lazare sont des personnages importants dans le récit de l'évangile. Jésus s'est rendu plusieurs fois à Béthanie, chez Simon le Pharisien et chez Marthe et Marie sa sœur, lors de l'onction. Il y est venu aussi pour ressusciter Lazare. Ce qui n'est pas anodin. Alors, pourquoi subitement Marie serait-elle nommée Marie de Magdala ?

Marie-Madeleine, ainsi nommée en l'évangile selon saint Luc parmi les femmes qui suivent Jésus depuis la Galilée, se retrouve dans les récits de la Passion et de la Résurrection. Son identité avec Marie de Béthanie et la pécheresse est depuis toujours discutée. Si la chose était de nature à pouvoir être parfaitement éclaircie, elle devrait l'être à présent, puisque tant d'habiles personnages l'ont traitée.

*Il en est ainsi de l'Abbé L. Jaud, dans : Vie des Saints pour tous les jours de l'année,Tours, Mame, 1950, qui en fait un très bon résumé biographique que je ne reprendrais pas, préférant me reporter au souvenir que j'en ai à partir de l'oeuvre de maria Valtorta : L'Évangile tel qu'il m'a été raconté.

Marie Madeleine, sœur de Marthe et de Lazare, était d'une famille distinguée de Béthanie. Après la mort de ses parents, Marie avait reçu en héritage le château de Magdala, en Galilée, d'où lui vint le surnom de Madeleine, et elle y vivait dans le luxe et les plaisirs au point qu'elle devint le scandale de toute la Galilée.
Paradoxalement, je tendrais à penser qu'en raison de sa position sociale et de celle de ceux qui participaient à ses orgies ou l'invitaient aux leurs, le surnom de "pécheresse" bien que pensé fortement et même murmuré par certains ne lui ont été envoyé à la face qu'à partir du moment où elle a commencé en côtoyant Jésus à se poser des questions sur elle-même, puis à manifester le désir de s'amender.

*Autre personne de référence nous permettant de connaître Marie Madeleine :Anne-Catherine Emmerich voici ce qu'elle en dit :


Ce jour-là, il régnait une grande tranquillité à Jérusalem : les Pharisiens n'étaient pas dans le temple ; ils s'étaient rassemblés pour tenir conseil et ils étaient très préoccupés de ce que Judas n'était pas revenu leur parler. Je vis dans la ville beaucoup de gens de bien très tristes et très inquiets : ils devaient savoir par les disciples quelque chose de ce que le Seigneur avait dit. Je vis Nicodème, Joseph d'Arimathie, les fils de Siméon et d'autres encore saisis d'une grande tristesse, mais pourtant toujours mêlés avec les Juifs et ne se tenant pas à part. Je vis aussi Véronique (Séraphia) aller et venir dans sa maison, toute triste et joignant les mains, et son mari la presser de questions pour savoir la cause de sa tristesse. Sa maison était dans la ville, à moitié chemin entre le temple et la montagne du Calvaire. Soixante-six disciples dormaient là sous des hangars qui y étaient attenants. Je m'étais souvent demandé où ils logeaient ; c'était là.

28 mars.-- Cette après-midi vers quatre heures, le Pèlerin trouva la malade dans un sommeil extatique. Son visage était couvert du sang, qui avait coulé de son front sur plusieurs points Le bandeau qui lui couvrait le front en était imprégné, son côté et sa poitrine avaient aussi saigné, il l'éveilla pour essuyer le sang et la faire changer de bandeau afin que personne ne la vit en cet état, ce qui aurait pu donner lieu à des bavardages. Elle s'éveilla pleine d'une joie enfantine, sans avoir conscience du présent ni des objets extérieurs et elle dit, comme un enfant qui s'empresse de s'excuser : " Je ne sais pas ! Ils ont tué un agneau dans la maison de Simon : j'y ai aidé. Le Seigneur enseigne les disciples chez Lazare. Judas a fait des achats pour le repas, il a cette fois largement puisé dans la bourse. Madeleine est allée à Jérusalem acheter un onguent parfumé. Je suis allée partout avec elle et partout je me suis rendue utile. Je ne pouvais pas m'en aller : je sais bien que quelqu'un est assis chez moi et m'attend, mais je ne pouvais pas venir ". Elle débitait tout cela dans un élan de joie naïve impossible à décrire et paraissait en outre comme enivrée d'émotions intérieures. Or, il y avait en effet un ami, Melchior Diepenbrock, qui attendait depuis assez longtemps dans la première pièce pour prendre congé d'elle. Elle s'entretint avec lui, étant toujours dans le même état, et ne se laissa persuader qu'avec peine de se laver le visage. Ensuite elle raconta ce qui suit :

Aujourd'hui un très grand nombre de disciples étaient rassemblés à Béthanie dans la cour qui précédait la maison de Lazare. Jésus y enseigna dans la matinée. Vers trois heures de l'après-midi, on dressa des tables dans cette cour. Il y avait plus de soixante convives qui se tenaient debout derrière les tables. Les disciples étaient tous du même côté : Jésus et les apôtres allaient et venaient de l'autre côté et les servaient. Jésus allait d'une table à l'autre, offrait ceci ou cela et s'entretenait avec les convives. Judas n'était pas présent, il était allé faire des achats pour le repas qui devait avoir lieu chez Simon. Madeleine s'était rendue dans la matinée à Jérusalem pour acheter un onguent parfumé. Marie à laquelle Jésus avait annoncé ce matin Sa mort prochaine était plongée dans une tristesse indicible. Sa nièce, Marie de Cléophas, qui était plus âgée qu'elle, et dont je possède une relique, se tenait toujours près d'elle pour la consoler : dans leur douleur elles étaient allées ensemble à l'hôtellerie des disciples et aux jardins de plaisance situés dans le voisinage.

note : Mort Cardinal, évêque de Breslau.

Cependant Jésus parla aux disciples de sa mort prochaine et de ce qui la suivrait. Il dit qu'il serait vendu aux Pharisiens par un homme de son intimité qui lui devait tout. Cet homme ne le mettrait pas à prix ; il dirait seulement : " Que voulez-vous me donner ? » Quand les Pharisiens achetaient un esclave, on leur fixait un prix : mais cet homme le vendrait pour ce qu'il leur plairait d'offrir. Il le vendrait à meilleur marché qu'un esclave. Les disciples pleuraient amèrement et la tristesse leur ôtait la force de manger : mais Jésus les y obligea avec une bienveillance affectueuse J'ai vu souvent les disciples se montrer plus dociles et plus tendres envers Jésus que les apôtres : c'était, je crois, parce qu'ils étaient moins fréquemment avec lui : cela les rendait plus humbles.

Le matin Jésus donna encore aux apôtres beaucoup d'enseignements qu'ils ne comprirent pas parfaitement et il leur ordonna de mettre par écrit ce qu'ils n'entendaient pas bien. Quand il leur aurait envoyé son Esprit, cela leur remettrait ses paroles en mémoire et alors ils comprendraient tout. Je vis alors Jean et plusieurs autres prendre beaucoup de notes. Jésus indiqua à plusieurs reprises qu'ils prendraient tous la fuite lorsqu'il serait livré à ses ennemis. Ils ne pouvaient pas se figurer que cela fût possible et pourtant ils le firent, ce dont, moi aussi, je fus surprise. Il leur dit beaucoup de choses sur ce qui devait se passer ensuite et il leur donna des règles de conduite.
(...)

Pendant cette instruction, Madeleine revint de Jérusalem avec le parfum qu'elle avait acheté. Elle était allée le matin chez Véronique chez laquelle elle était restée jusqu'à ce que celle-ci lui eût procuré son onguent. Il était composé de trois ingrédients et c'était le plus précieux qu'on pût trouver. Elle y avait dépensé tout ce qui lui restait. Il y entrait une eau ou une huile dont le nom commence par nar (huile de nard) : il y en avait bien une demi-pinte : j'ai oublié le nom des deux autres parfums. Elle acheta en même temps les vases. Ils étaient d'une matière blanchâtre et brillante, qui toutefois n'était pas tout à fait transparente : cela ressemblait à de la nacre de perle, ce n'en était pourtant pas. Les vases qui avaient la forme de petites urnes étaient vissées par en haut : le pied était renflé et orné de diverses ciselures. Madeleine emporta ces vases sous son manteau : ils étaient placés les uns à côté des autres. Dans une espèce de besace allant de l'épaule au côté et reposant sur la hanche. La mère de Jean-Marc alla avec elle à Béthanie et Véronique les accompagna à quelque distance. Lorsqu'elles passèrent dans Béthanie, je vis Judas les rencontrer et parler à Madeleine : il était plein de dépit intérieur. Madeleine savait par Véronique que les Pharisiens avaient formé le projet de s'emparer de Jésus et de le mettre à mort, mais qu'ils n'osaient pas encore l'exécuter à cause des nombreux amis de Jésus et spécialement à cause du grand nombre de païens qui s'étaient déclarés en sa faveur. Elle raconta cela aux autres femmes.

Aujourd'hui Jésus, entre autres choses, parla de sa mère aux disciples : il dit qu'elle ressentirait cruellement les affreuses tortures au milieu desquelles il devait mourir, qu'elle mourrait de sa mort douloureuse et que pourtant elle lui survivrait (quinze ans).

Les femmes étaient dans la maison de Simon et aidaient à préparer le repas. Judas avait fait tous les achats ; il avait aujourd'hui largement puisé dans la bourse et il se disait en secret que le soir il la remplirait de nouveau. Il avait acheté chez un homme qui demeurait dans un quartier de Béthanie où il y avait des jardins, des herbes de toute espèce, deux agneaux, des fruits, du miel, du poisson, etc. La salle où l'on devait manger aujourd'hui chez Simon, n'était pas celle où avait eu lieu le repas précédent, le lendemain de l'entrée de Jésus au temple. Ils mangèrent cette fois dans une salle ouverte située derrière la maison et qui avait vue sur la cour.

(...)
Au repas les convives étaient étendus sur des bancs assez bas placés transversalement ; il y avait par derrière un montant et par-devant un bras sur lequel on s'appuyait. Ces bancs étaient placés deux par deux, de manière à ce que deux convives fussent en face de deux autres. Cette fois les femmes mangeaient dans une salle ouverte située à gauche et elles Pouvaient, à travers la cour, voir par côté le repas des hommes.

Lorsque tout fut prêt. Simon et son serviteur allèrent chercher Jésus, les apôtres et Lazare. Ils avaient des habits de fête : Simon portait une longue robe, une ceinture avec des dessins et il avait au bras un long manipule pendant, terminé par une frange. Le serviteur n'avait pas de manches à son vêtement supérieur Simon conduisit Jésus, le serviteur conduisit les apôtres. Ils ne traversèrent pas la rue pour gagner la maison de Simon, mais ils arrivèrent dans la salle en passant par le jardin qui était derrière : car il y avait beaucoup de monde à Béthanie, et un grand nombre d'étrangers qui étaient venus pour voir Lazare occasionnaient un certain tumulte. En outre, les habitants étaient étonnés que Simon, dont ordinairement la maison était ouverte au public, eût fait acheter tant de choses et tînt toutes les portes fermées. En un mot, il y avait dans la foule de la curiosité et de l'agitation. Pendant le repas quelques personnes montèrent sur les murs. Tous les convives entrèrent, habillés comme pour une fête, par la porte de derrière de la salle. Je ne me souviens pas qu'il y ait eu un lavement de pieds ; je crois seulement avoir vu faire des ablutions devant la porte. Les sièges qui garnissaient la table étaient assez larges pour que deux personnes fussent couchées l'une à côté de l'autre ; mais Jésus était seul au milieu. Il y avait sur la table plusieurs grandes coupes dont chacune était accompagnée de deux autres plus petites. Elles étaient remplies de trois espèces de liquide, l'un verdâtre, l'autre rouge et l'autre jaune : je crois que c'était une espèce de poiré. On servit d'abord un agneau, il était étendu sur un long plat de forme ovale, la tête était posée sur les pattes de devant et tournée vers Notre Seigneur. Il prit un couteau blanc qui semblait d'os ou de pierre, le plaça dans le cou de l'agneau qu'il découpa d'abord transversalement ; après quoi il fit une longue incision dans toute la longueur du dos et de la tête. La forme de cette incision me fit penser involontairement à là croix. Il le présenta ainsi découpé à Jean et à Pierre, puis il se servit lui-même. Ensuite Simon découpa transversalement des deux côtés et présenta successivement les morceaux, à droite et à gauche, aux apôtres et à Lazare.

On servit aussi un agneau aux femmes, mais il était plus petit et occupait sur le plat une surface moins large : il avait la tète tournée du côté de la mère de Dieu qui le découpa. Il ressemblait presque à un hérisson. (Anne Catherine ne put s'empêcher de rire de cette comparaison). Après l'agneau vinrent trois grands poissons entourés de plus petits. Les grands poissons étaient sur le ventre et semblaient nager dans une épaisse sauce blanche. On servit ensuite de la pâtisserie, des petits pains ayant la forme d'agneaux et d'oiseaux aux ailes étendues, puis des rayons de miel, une herbe verte formant une espèce de salade et une sauce où on trempait cette herbe : C’était de l'huile, à ce que je crois. On apporta ensuite des fruits qui me parurent être des noires : au milieu était une espèce de courge sur laquelle d'autres fruits, notamment des raisins, étaient attachés par la queue. Les plats étaient en partie blancs, en partie jaunes à l'intérieur et plus ou moins profonds, selon l'espèce de mets qu'on y servait. Après avoir mangé l'agneau, les convives burent : ils avaient fait une prière avant de commencer le repas.

Les femmes, au nombre de huit ou neuf, étaient assises en rond autour de leur table : Madeleine était en face de la sainte Vierge. Elle avait beaucoup pleuré pendant le repas. Jésus avait enseigné tout le temps. On avait à peu près fini, Jésus parlait encore, les apôtres écoutaient avec une grande attention et Simon, qui était chargé du service, se tenait immobile en face de lui pour mieux l'entendre. Cependant Madeleine s'était levée sans rien dire. Elle portait un manteau léger d'un bleu clair, dont l'étoffe ressemblait assez à celle du manteau des rois mages : ses cheveux épars étaient recouverts d'un voile. Portant son onguent parfumé dans un des plis de son manteau, elle arriva dans la salle par le berceau de verdure, se plaça derrière Jésus, se jeta à ses pieds fondant en larmes, et appuya son visage sur l'un des pieds du Sauveur qui reposait sur le lit de repos. Le Seigneur lui-même lui tendit l'autre pied qui était plus près de terre : elle détacha ses sandales et lui oignit les pieds Par-dessus et par-dessous. Puis elle prit à deux mains ses longs cheveux épars sous son voile qu'elle passa sur les pieds du Seigneur pour les essuyer et elle lui remit ses sandales.

Il résulta de là une interruption dans le discours de Jésus. Il avait bien vu arriver Madeleine, mais pour les autres ce fut une surprise inattendue. Jésus leur dit : " Ne vous scandalisez pas de ce que fait cette femme " ; puis il lui parla à voix basse. Mais Madeleine, après avoir oint les pieds de Jésus, passa derrière lui, versa sur sa tête le précieux parfum qui se répandit sur ses vêtements : Elle lui en frotta avec la main le sommet et le derrière de la tête, et toute la salle fut remplie de la bonne odeur qu'exhalait le parfum.

Pendant ce temps les apôtres chuchotaient entre eux et murmuraient à voix basse : Pierre lui-même était mécontent. Mais Madeleine pleurant sous son voile fit le tour de la table par derrière et lorsqu'elle passa près de Judas, celui-ci qui avait déjà murmuré avec ses voisins étendit la main pour lui barrer le passage : elle s'arrêta, et il lui reprocha aigrement sa prodigalité, disant que l'argent qu'elle avait ainsi dépensé aurait pu être donné aux pauvres. Madeleine était debout, couverte de son voile, et elle pleurait amèrement. Mais Jésus leur ordonna de la laisser aller : il dit alors qu'elle l'avait oint par avance en prévision de sa mort, qu'elle ne pourrait plus le faire plus tard et que partout où cet évangile serait enseigné, il serait parlé de ce qu'elle avait fait et aussi de leurs murmures.

Alors, Madeleine se retira toute contristée : la fin du repas fut troublée par les murmures des apôtres et par la réprimande de Jésus. Il ajouta encore quelque chose à ce qu'il avait dit, après quoi tous allèrent retrouver Lazare. Cependant Judas était plein de rage et possédé par l'avarice : il se disait à lui-même qu'il ne pouvait pas supporter plus longtemps ces manières d'agir. Il ne laissa rien voir de ses pensées, ôta ses habits de fête et feignit d'être obligé d'aller dans la salle à manger mettre de côté pour les pauvres les restes du repas ; mais il courut en toute hâte à Jérusalem. Je vis tout le temps le démon près de lui, sous la figure d'un homme rouge, au corps grêle et aux formes anguleuses : tantôt il le précédait, tantôt il le suivait et il semblait l'éclairer. Judas courait dans les ténèbres comme s'il y eût vu clair et sans broncher une seule fois. Je le vis à Jérusalem se diriger en toute hâte vers la maison où plus tard Jésus fut accablé d'outrages. Les Pharisiens et les princes des prêtres étaient encore assemblés. Il n'entra pas dans la salle du conseil : deux d'entre eux 'vinrent lui parler dans le bas de la maison ; lorsqu'il leur demanda ce qu'ils voulaient lui donner pour qu'il livrât Jésus, ils se réjouirent grandement et allèrent l'annoncer aux autres ; Alors un d'eux sortit de nouveau et offrit trente pièces d'argent. Judas voulait les avoir sur-le-champ, mais ils refusèrent de les lui donner : ils lui rappelèrent qu'étant venu une première fois, on ne l'avait plus vu reparaître pendant bien longtemps, et lui dirent qu'il fallait remplir sa promesse avant de recevoir le prix convenu. Je les vis ensuite sceller le contrat en se donnant la main et en déchirant, l'un et l'autre, un petit morceau de leur vêtement. Ils voulaient le retenir pour qu'il leur expliquât comment et quand il tiendrait sa promesse mais il insista pour se retirer afin de ne pas exciter de soupçons. Il dit qu'il avait encore besoin d'être mieux informé de tout, et qu'après cela la chose pourrait se faire le lendemain sans bruit. Je vis toujours le démon près d'eux : Judas retourna à Béthanie, toujours courant ; il reprit son vêtement et alla rejoindre les autres.

Après le repas Jésus revint dans la maison de Lazare et les autres se rendirent chacun de leur côté à leurs logements. Pendant la nuit Nicodème vint encore de Jérusalem pour voir Jésus et s'entretint longtemps avec lui. Il s'en retourna avant le jour et Lazare l'accompagna jusqu'à une certaine distance


4.97.Maria valtorta
Marie-Magdeleine dans la maison du pharisien Simon

Concordance avec l’Évangile : Luc 7,36-50

Du côté le plus éloigné de la porte, se trouve le maître de maison avec les invités de marque. C'est un homme âgé, vêtu d'une ample tunique blanche serrée à la taille par une ceinture brodée. L'habit a aussi au cou, au bord des manches et du vêtement lui-même, des bandes de broderies appliquées comme si c'étaient des rubans brodés ou des galons, si on préfère les appeler ainsi. Mais la figure de ce petit vieux ne me plaît pas. C'est un visage méchant, froid, orgueilleux et avide.

A l'opposé, en face de lui, se trouve mon Jésus. Je le vois de côté, je dirais presque par derrière. Il a son vêtement blanc habituel, des sandales, les cheveux séparés en deux sur le front et longs comme toujours.

Je remarque que Lui et tous les convives ne sont pas allongés comme je croyais qu'on l'était sur ces lits-sièges, c'est-à-dire perpendiculairement à la table, mais parallèlement. Dans la vision des noces de Cana, je n'avais pas fait beaucoup attention à ce détail, j'avais vu qu'ils mangeaient appuyés sur le coude gauche, mais il me semblait qu'ils n'étaient pas couchés parce que les lits étaient moins luxueux et beaucoup plus courts. Ceux-ci sont de vrais lits, ils ressemblent aux divans modernes, à la mode turque.

Jésus a Jean pour voisin, et comme Jésus s'appuie sur le coude gauche (comme tout le monde) il en résulte que Jean se trouve encastré entre la table et le corps du Seigneur, arrivant avec son coude gauche à l'aine du Maître, de manière à ne pas le gêner pour manger et à lui permettre aussi, s'il le veut, de s'appuyer confidentiellement sur sa poitrine.

Il n'y a pas de femmes. Tout le monde parle, et le maître de maison s'adresse de temps en temps à Jésus avec une familiarité pleine d'affectation et une condescendance manifeste. Il est clair qu'il veut Lui montrer, et montrer à tous ceux qui sont présents, qu'il Lui a fait un grand honneur de l'inviter dans sa riche maison, Lui, pauvre prophète que l'on juge aussi un peu exalté...

Je vois que Jésus répond avec courtoisie, paisiblement. Il sourit de son léger sourire à ceux qui l'interrogent, il sourit d'un sourire lumineux si celui qui Lui parle, ou même seulement le regarde, est Jean.

Je vois se lever la riche tapiSaint Mary Magdalene par Mary Magdalene & John The Belovedsserie qui couvre l'embrasure de la porte et entrer une femme jeune, très belle, richement vêtue et soigneusement coiffée. 59> La chevelure blonde très épaisse fait sur sa tête un véritable ornement de mèches artistement tressées. Elle semble porter un casque d'or tout en relief, tellement la chevelure est fournie et brillante. Elle a un vêtement dont je dirais qu'il est très excentrique et compliqué si je le compare à celui que j'ai toujours vu à la Vierge Marie. Des boucles sur les épaules, des bijoux pour retenir les froncis en haut de la poitrine, des chaînettes d'or pour dessiner la poitrine, une ceinture avec des boucles d'or et des pierres précieuses. Un vêtement provocant qui fait ressortir les lignes de son très beau corps. Sur la tête un voile si léger... qu'il ne voile rien. Ce n'est qu'une parure, c'est tout. Aux pieds de très riches sandales avec des boucles d'or, des sandales de cuir rouge avec des brides entrelacées aux chevilles. Tous, sauf Jésus, se retournent pour la regarder. Jean l'observe un instant, puis il se tourne vers Jésus. Les autres la fixent avec une visible et mauvaise gourmandise. Mais la femme ne les regarde pas du tout et ne se soucie pas du murmure qui s'est élevé à son entrée et des clins d’œil de tous les convives, excepté Jésus et le disciple. Jésus fait voir qu'il ne s'aperçoit de rien, il continue de parler en terminant la conversation qu'il avait engagée avec le maître de maison.

La femme se dirige vers Jésus et s'agenouille près des pieds du Maître. Elle pose par terre un petit vase en forme d'amphore très ventrue, enlève de sa tête son voile en détachant l'épingle précieuse qui le retenait fixé aux cheveux, elle enlève les bagues de ses doigts et pose le tout sur le lit-siège près des pieds de Jésus, ensuite elle prend dans ses mains les pieds de Jésus d'abord celui de droite, puis celui de gauche et en délace les sandales, les dépose sur le sol, puis elle Lui baise les pieds en sanglotant et y appuie son front, elle les caresse et ses larmes tombent comme une pluie qui brille à la lumière du lampadaire et qui arrose la peau de ces pieds adorables.

Jésus tourne lentement la tête, à peine, et son regard bleu sombre se pose un instant sur la tête inclinée. Un regard qui absout. Puis il regarde de nouveau vers le milieu. Il la laisse libre dans son épanchement.

Mais les autres, non. Ils plaisantent entre eux, font des clins d’œil, ricanent. Et le pharisien se met assis un moment pour mieux voir et son regard exprime désir, contrariété, ironie. C'est de sa part la convoitise pour la femme, ce sentiment est évident. 60> Il est fâché d'autre part qu'elle soit entrée si librement, ce qui pourrait faire penser aux autres que la femme est... une habituée de la maison. C'est enfin un coup d’œil ironique à Jésus...


Mais la femme ne fait attention à rien. Elle continue de verser des larmes abondantes, sans un cri. Seulement de grosses larmes et de rares sanglots. Ensuite elle dénoue ses cheveux en en retirant les épingles d'or qui tenaient en place sa coiffure compliquée et elle pose aussi ces épingles près des bagues et de la grosse épingle qui maintenait le voile. Les écheveaux d'or se déroulent sur les épaules. Elle les prend à deux mains, les ramène sur sa poitrine et les passe sur les pieds mouillés de Jésus, jusqu'à ce qu'ils soient secs. Puis elle plonge les doigts dans le petit vase et en retire une pommade légèrement jaune et très odorante. Un parfum qui tient du lys et de la tubéreuse se répand dans toute la salle. La femme y puise largement, elle étend, elle enduit, baise et caresse.

Jésus, de temps en temps, la regarde avec une affectueuse pitié. Jean, qui s'est retourné étonné en entendant les sanglots, ne peut détacher le regard du groupe de Jésus et de la femme. Il regarde alternativement l'Un et l'autre.

Le visage du pharisien est de plus en plus hargneux. J'entends ici les paroles connues de l'Évangile[1][2] et je les entends dites sur un ton et accompagnées d'un regard qui font baisser la tête au vieillard haineux.  

J'entends les paroles d'absolution adressées à la femme qui s'en va en laissant ses bijoux aux pieds de Jésus. Elle a enroulé son voile autour de sa tête en y enserrant le mieux possible sa chevelure défaite. Jésus, en lui disant : "Va en paix", lui pose un instant la main sur sa tête inclinée, mais avec une extrême douceur.

 

4.98.
"Il est beaucoup pardonné à qui aime beaucoup"


60>
Je lui ai dit : "Non, ne fais pas d'insinuations malveillantes pour te justifier à tes propres yeux. Moi, je n'ai pas ta passion vicieuse, Cette femme ne vient pas à Moi poussée par la sensualité. Je ne suis pas comme toi, ni comme sont tes semblables. Elle vient à Moi parce que mon regard et ma parole, entendue par pur hasard, ont éclairé son âme où la luxure avait créé les ténèbres. Et elle vient parce qu'elle veut vaincre la sensualité et elle comprend, la pauvre créature, qu'à elle seule, elle n'y arriverait jamais. C'est l'esprit qu'elle aime en Moi, rien que l'esprit qu'elle sent surnaturellement bon. Après tant de mal qu'elle a reçu de vous tous, qui avez exploité sa faiblesse pour vos vices, en la payant ensuite par les coups de fouet du mépris, elle vient à Moi parce qu'elle se rend compte qu'elle a trouvé le Bien, la Joie, la Paix, qu'elle avait inutilement cherchés parmi les pompes du monde. Guéris-toi de cette lèpre de l'âme, pharisien hypocrite, sache avoir une juste vision des choses. Quitte l'orgueil de ton esprit et la luxure de ta chair. Ce sont des lèpres plus fétides que les lèpres corporelles. De cette dernière, mon toucher peut vous guérir parce que vous me faites appel pour elle, mais de la lèpre de l'esprit non, parce que de celle-là vous ne voulez pas guérir parce qu'elle vous plaît. Elle, elle le veut. Et voilà que je la purifie, que je l'affranchis des chaînes de son esclavage. La pécheresse est morte. Elle est là, dans ces ornements qu'elle a honte de m'offrir pour que je les sanctifie en les consacrant à mes besoins et à ceux de mes disciples, pour les pauvres que je secours avec le superflu d'autrui, parce que Moi, Maître de l'univers, je ne possède rien maintenant que je suis le Sauveur de l'homme. Elle est là, dans ce parfum répandu sur mes pieds, humiliée comme ses cheveux, sur cette partie du corps que tu as négligé de rafraîchir avec l'eau de ton puits après tant de chemin que j'ai fait pour t'apporter la lumière, à toi aussi. La pécheresse est morte. Et Marie est revenue à la vie, redevenue belle comme une fillette pure par sa vive douleur, par la sincérité de son amour. Elle s'est lavée dans ses larmes.  En vérité je te dis, ô pharisien, qu'entre celui qui m'aime dans sa jeunesse pure et celle-ci qui m'aime dans le sincère regret d'un cœur qui renaît à la Grâce, Moi je ne fais pas de différence, et à celui qui est Pur et à la Repentie je confie la charge de comprendre ma pensée comme nul autre, et celle de donner à mon Corps les derniers honneurs et le premier salut (je ne compte pas le salut particulier de ma Mère) quand je serai ressuscité". 62> Voilà ce que je voulais dire par mon regard au pharisien. Mais à toi, je fais remarquer une autre chose, pour ta joie et la joie d'un grand nombre. A Béthanie aussi, Marie répéta le geste qui marqua l'aube de sa rédemption. Il y a des gestes personnels qui se répètent et qui traduisent une personne comme son style. Des gestes uniques. Mais, comme il était juste, à Béthanie le geste est moins humilié et plus confiant dans sa respectueuse adoration.

Marie a beaucoup cheminé depuis l'aube de sa rédemption. Beaucoup. L'amour l’a entraînée comme un vent rapide vers les hauteurs et en avant. L'amour l'a brûlée comme un bûcher, détruisant en elle la chair impure et en rendant maître souverain en elle un esprit purifié. Et Marie, différente dans sa dignité de femme retrouvée, comme différente dans son vêtement, simple maintenant comme celui de ma Mère, dans sa coiffure, dans son regard, dans sa contenance, dans sa parole, toute nouvelle, a une nouvelle manière de m'honorer par le même geste. Elle prend le dernier de ses vases de parfum, mis en réserve pour Moi, et me le répand sur les pieds, sans pleurer, avec un regard que rendent joyeux l'amour et la certitude d'être pardonnée et sauvée, et sur la tête. Elle peut bien me faire cette onction et me toucher maintenant la tête, Marie, le repentir et l'amour l'ont purifiée avec le feu des séraphins et elle est un séraphin.

Dis-le à toi-même, ô Maria, ma petite "voix", dis-le aux âmes. Va, dis-le aux âmes qui n'osent pas venir à Moi parce qu'elles se sentent coupables. Il est beaucoup, beaucoup, beaucoup pardonné à qui aime beaucoup. A qui m'aime beaucoup. Vous ne savez pas, pauvres âmes, comme vous aime le Sauveur ! Ne craignez rien de Moi. Venez. Avec confiance. Avec courage. Je vous ouvre mon Cœur et mes bras.

 

Jésus maintenant me dit : "Ce qui a fait baisser la tête au pharisien et à ses amis, et ce que l'Évangile ne rapporte pas, ce sont les paroles que mon esprit, par mon regard, ont dardé et enfoncé dans cette âme sèche et avide. J'ai répondu avec beaucoup plus de force que je ne l'aurais fait par des paroles car rien ne m'était caché des pensées des hommes. 61> Et lui m'a compris dans mon langage muet qui était encore plus lourd de reproche que ne l'auraient été mes paroles.

CQVD que de même que lorsque le Seigneur a dit :
« Qui est ma mère, et qui sont mes frères ? ». Puis, tendant la main vers ses disciples, il dit : « Voici ma mère et mes frères. Celui qui fait la volonté de mon Père qui est aux cieux, celui – là est pour moi un frère, une sœur et une mère ».
Il ne parlait pas ici de Sa Mère qui est le "oui " à Dieu fait femme, Jésus nous conviait à nous convertir en passant par un cheminement de prière, bien sûr, mais aussi et surtout par la mise en pratique de son enseignement dans les Evangiles et c'est çà fonder sa maison sur le roc et devenir enfants de Dieu, enfant de Son Père a qui Il nous dit de nous adresser chaque jour : Notre Père ...

Dans le cas de MarDSC01333 par 12am12pmie Madeleine, Il nous précise ici que chacun reçoit à la hauteur de ce qu'il investit. Pour le riche pharisien, la petite pièce de la pauvre femme était ridicule par rapport à son propre don. Pour Jésus, ce n'était pas du tout le cas car elle a donné non son superflu, mais son nécessaire.

Il en est de même pour chacun de nous, osons comme Marie, de béthanie ou de Magdeleine ou Marie Madeleine ou Marie tout simplement, aimer notre Créateur avec démesure humaine et nous recevrons autant d'amour qu'elle. Car ce n'est pas Dieu qui donne plus de Son Amour à l'un ou à l'autre, Il aime tous Ses enfants de la même façon. Et le Père nous dit bien nous aimer autant que Son Fils Jésus dont la Mort et la Résurection nous valent notre Salut.

C'est notre capacité à recevoir l'Amour de Dieu qui elle est directement proportionnelle dirais-je- bien que cela est impropre la densité de l'amour reçu dépassant toujours de loin notre propre don - à notre faculté à aimer.
Ainsi plus nous nous ouvrons à Dieu et le laissons aimer à travers nous, plus nous nous sentons aimé, et plus voulons recevoir encore plus de Son Amour etc... Je n'arrive pas à bien  exprimer ce que je désire, mais j'espère que malgré tout que vous avez compris que ceux qui veulent se sentir aimer d'avantage n'ont qu'à en offrir l'opportunité à Dieu qui devant la porte de notre coeur attend que nous voudrions bien la lui ouvrir. 

Publié dans Religion

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